vendredi 17 août 2007

Kuala Lumpur : de suprises en surprises

Et bien figurez-vous que ce n'est pas si simple de passer d'un pays à l'autre, d'une civilisation à l'autre. Vous voyez, quand vous rentrez d'un pays et qu'il vous faut quelques jours pour vous en remettre... et ben là, c'est pareil, sauf qu'au lieu de retrouver vos points de repère, vous vous replongez dans une autre culture. Pour le coup, quitter la douceur de vivre de Pondy pour l'ultra-moderne Kuala Lumpur.

A KL, nous avons retrouve comme prévu Laëtitia et Fabrice, venus nous rejoindre pour quelques semaines.

On ne savait rien de Kuala Lumpur avant notre arrivée, la surprise n'en fut que plus grande. Premier choc : l'aéroport ultra-moderne avec sa serre tropicale et son train dans l'aérogare. Ca allait donner le ton pour une partie de KL.

En fait, c'est assez compliqué de comprendre cette ville. Kuala Lupur est une ville très récente, qui a été créée de toute pièce par les anglais il y a 150 ans pour exploiter l'étain. Du coup, cette ville n'a pas vraiment d'histoire.

Aujourd'hui, trois communautés y vivent : les malais d'origine, les chinois qui ont servi de main d'œuvre aux britanniques et les indiens. Nous, on a ressenti beaucoup de tolérance à KL : les cultes religieux de ces trois communautés sont respectés et même mis en avant, les quartiers ont une identité affirmée (Chinatown surtout, où tous les panneaux sont écrits en chinois). Mais en discutant avec un prêtre, on s'est aperçu qu'il y avait progressivement une préférence pour l'Islam.

L'Islam est implanté depuis longtemps en Malaisie, depuis le XIV ou le XVeme siècle, c'est donc la religion principale de pays. Aujourd'hui, on ne peut obtenir la nationalité malaise que si on se converti à l'Islam. Autre signe : l'école est gratuite pour tous les musulmans, mais pas pour les autres. La politique du gouvernement est donc clairement en faveur de l'Islam. C'est donc compliqué de dire que chaque communauté existe à part égale en Malaisie.

Par ailleurs, il existe apparemment une vraie tension entre les chinois et les malais : les chinois dominent le business, tandis que les malais détiennent le pouvoir politique.

Alors bon, avec tous ces éléments, peut-on vraiment dire que la société malaise vit bien son multiculturalisme ?

Encore une fois, nous y avons passé quatre jours et nous n'avons pas du tout ressenti d'animosité, mais à y regarder de plus près, les quartiers sont bien délimités (qui plus est par des autoroutes qui sillonnent la ville). Les gens ne se mélangent donc pas.

A côté de ça, il y a le triangle d'or, le quartiers des affaires de KL, avec ses tours Petronas (les Twin Towers les plus hautes du monde depuis le 11 septembre)

C'est un quartier franchement déconcertant : des building partout, un métro automatique aérien, des centres commerciaux sur plus de 15 étages ( il y en a même un qui possède dans ses murs un parc d'attraction!), Gucci, Channel, des lumières, du marbre, du style... Toutes les valeurs du luxe du monde occidental décuplées au centuple. Tout ceci est complètement déroutant, quand trois stations de métros avant on était dans Chinatown, mais ça montre bien la démonstration de force que veut faire la Malaisie.

En parallèle, nous avons croisé pas mal de "femmes ninjas" (vous voyez, les musulmanes qui sont voilées des pieds à la tête de sorte qu'on ne voit que leurs regards). Je pense que ce sont des touristes qui viennent des Emirats ou d'Arabie Saoudite, pas des malaises. Au contraire, les malaises portent des voiles très colorés, elles bossent toutes et sont très souriantes.

A ce propos, une anecdote :

On était un soir dans un bar ultra tendance du triangle d'or. Autour de nous, beaucoup de femmes ninjas avec leurs maris (qui, cela dit en passant, sont habillés à l'occidental, genre Nike, short et tee-shirt façon hip-hop pour certains). J'avais l'impression que les serveurs soignaient particulièrement cette clientèle, les européens passant peut-être pour des fauchés par rapport à tous ses clients richissimes prêts à aligner en une soirée ce que nous, nous avons du mal à lâcher en une semaine. Vraiment, j'ai senti que pour une fois, nous passions au second plan, que nous occidentaux nous avions perdu notre statut de "clients à choyer".

Pour ceux qui voudraient venir à Kuala Lumpur (Elsa, je pense à toi...), je vous conseille :

- l'aquarium, à KLCC : absolument incontournable, c'est le plus bel aquarium que je n'ai jamais vu de ma vie, avec un tunnel de 200 m sous l'eau (avec tapis roulant s'il vous plait) où on voit entre autres des raies et des requins tigres (pas franchement sympathiques avec leurs nez hargneux et leurs gueules ouvertes non-stop).

- la volière aux oiseaux et aux papillons (très zen).

- un diner dans la grande tour télécom panoramique tournante (surtout pour le pianiste malais qui à la même voix que Barry White... véridique !)

- le temple taoiste-bouddhiste de Thean-Hou

- et enfin flâner dans le quartier malais

2 commentaires:

Unknown a dit…

c'est excellent de te lire
et de voir qu'à 12 ans d'écart nous avons à peu de choses près le même ressenti pour cette ville !!!
j'y étais allée en 1995 et à cette époque déjà cette symbiose "apparente" entre les différentes communautées m'avaient frappé et plu !! bien sur les rivalités sous sous jacentes mais dans mon souvenir la douceur de vivre prévalait en malaisie

Unknown a dit…

oups un détail
j'adorrrrrrre la photo de vous deux
elle est excellente