dimanche 19 août 2007

Ahhh... les iles !

Après tout ce sport, il fallait bien se reposer un peu sur les îles. Nous avons choisi les Perhentian (sur Kecil, la petite ile, plus abordable pour les backpackers). On s'est trouvé une guest house, D'Lagoon, isolée sur une petite plage (la mer de Chine, rien que ça, ça nous faisait rêver). Et là, c'est la dictature du "je n'ai jamais rien vu d'aussi ..." : à l'arrière de la guest, Adam et Eve Beach, je n'ai jamais vu une plage aussi belle (sable blanc, eau chaude plus que transparente, personne) ; à Turtle Beach, des requins à pointe noire, je n'en avais jamais vu d'aussi près (Laëtitia qui les cherchait partout n'avait même pas vu qu'elle en avait un énorme juste à coté d'elle, c'était marrant à voir. Bon, je rappelle quand même qu'à 5 mètres de la plage, ils ne sont pas dangereux) ; des varans, je n'en avais jamais vu autant ni d'aussi gros ; des poissons à perte de vue, je n'en avais jamais vu d'aussi colorés ; des raies, je n'en avais jamais vue d'aussi gracieuses ; des tortues de mer, je n'en avais jamais vu d'aussi majestueuses (je n'en avais jamais vu tout court d'ailleurs, on a pu nager avec elles, c'etait magique). Et pour couronner le tout, on a meme vu une tortue énorme pondre ses oeufs sous nos fenêtres un matin...

On compare souvent la Malaisie à la Thailande. En Malaisie, le tourisme est beaucoup moins développé, c'est donc beaucoup plus sauvage. Les malais sont très ouverts et ravis de nous faire découvrir des choses. Quant aux îles, là, je dirais qu'il n'y a pas de comparaison possible.

Yves n'est pas d'accord, apparemment à Koh Phi Phi et à Krabi, sur la cote Ouest de la Thailande, c'est quand même pas mal non plus.

Cap sur la jungle de Taman Negara


Bon, la ville, c'est sympa, mais la nature, c'est encore mieux. Cap donc, sur la jungle de Taman Negara, dans le centre de la péninsule.

Taman Negara est un immense parc national qui protège une foret primaire avec des tigres, des éléphants sauvages, des rhinoceros et surtout des énormes insectes. Nous y avons passé un très bon moment : balade en pirogue sur la rivière à travers la jungle ambiance "Ennemis Intimes' de Klaus Kinski, puis trek de deux jours avec une nuit à dormir dans une grotte perdue dans la jungle (les guides ont veillé toute la nuit avec des bougies pour empêcher les animaux et surtout les éléphants de venir squatter la grotte). Bon, on n'a pas vu d'animaux, à part un énorme mille pattes et un beau scorpion... Pour le reste, on était surtout concentré sur les racines démesurées par terre pour ne pas se vautrer... Et puis la jungle est tellement dense qu'on ne voyait pas à 5 mètres, alors même s'il y avait eu un tigre dans le coin, on ne l'aurait pas vu... En tout cas, ça fait du bien de se désencrasser en faisant un peu de sport (je ne sais pas combien de litres d'eau on a perdu pendant ces deux jours).

La bas, beaucoup de francais, à croire qu'on est une nation très aventurière ! On a essayé d'apprendre quelques mots de malais, mais ça ne veut pas entrer dans nos petites tetes !

vendredi 17 août 2007

Kuala Lumpur : de suprises en surprises

Et bien figurez-vous que ce n'est pas si simple de passer d'un pays à l'autre, d'une civilisation à l'autre. Vous voyez, quand vous rentrez d'un pays et qu'il vous faut quelques jours pour vous en remettre... et ben là, c'est pareil, sauf qu'au lieu de retrouver vos points de repère, vous vous replongez dans une autre culture. Pour le coup, quitter la douceur de vivre de Pondy pour l'ultra-moderne Kuala Lumpur.

A KL, nous avons retrouve comme prévu Laëtitia et Fabrice, venus nous rejoindre pour quelques semaines.

On ne savait rien de Kuala Lumpur avant notre arrivée, la surprise n'en fut que plus grande. Premier choc : l'aéroport ultra-moderne avec sa serre tropicale et son train dans l'aérogare. Ca allait donner le ton pour une partie de KL.

En fait, c'est assez compliqué de comprendre cette ville. Kuala Lupur est une ville très récente, qui a été créée de toute pièce par les anglais il y a 150 ans pour exploiter l'étain. Du coup, cette ville n'a pas vraiment d'histoire.

Aujourd'hui, trois communautés y vivent : les malais d'origine, les chinois qui ont servi de main d'œuvre aux britanniques et les indiens. Nous, on a ressenti beaucoup de tolérance à KL : les cultes religieux de ces trois communautés sont respectés et même mis en avant, les quartiers ont une identité affirmée (Chinatown surtout, où tous les panneaux sont écrits en chinois). Mais en discutant avec un prêtre, on s'est aperçu qu'il y avait progressivement une préférence pour l'Islam.

L'Islam est implanté depuis longtemps en Malaisie, depuis le XIV ou le XVeme siècle, c'est donc la religion principale de pays. Aujourd'hui, on ne peut obtenir la nationalité malaise que si on se converti à l'Islam. Autre signe : l'école est gratuite pour tous les musulmans, mais pas pour les autres. La politique du gouvernement est donc clairement en faveur de l'Islam. C'est donc compliqué de dire que chaque communauté existe à part égale en Malaisie.

Par ailleurs, il existe apparemment une vraie tension entre les chinois et les malais : les chinois dominent le business, tandis que les malais détiennent le pouvoir politique.

Alors bon, avec tous ces éléments, peut-on vraiment dire que la société malaise vit bien son multiculturalisme ?

Encore une fois, nous y avons passé quatre jours et nous n'avons pas du tout ressenti d'animosité, mais à y regarder de plus près, les quartiers sont bien délimités (qui plus est par des autoroutes qui sillonnent la ville). Les gens ne se mélangent donc pas.

A côté de ça, il y a le triangle d'or, le quartiers des affaires de KL, avec ses tours Petronas (les Twin Towers les plus hautes du monde depuis le 11 septembre)

C'est un quartier franchement déconcertant : des building partout, un métro automatique aérien, des centres commerciaux sur plus de 15 étages ( il y en a même un qui possède dans ses murs un parc d'attraction!), Gucci, Channel, des lumières, du marbre, du style... Toutes les valeurs du luxe du monde occidental décuplées au centuple. Tout ceci est complètement déroutant, quand trois stations de métros avant on était dans Chinatown, mais ça montre bien la démonstration de force que veut faire la Malaisie.

En parallèle, nous avons croisé pas mal de "femmes ninjas" (vous voyez, les musulmanes qui sont voilées des pieds à la tête de sorte qu'on ne voit que leurs regards). Je pense que ce sont des touristes qui viennent des Emirats ou d'Arabie Saoudite, pas des malaises. Au contraire, les malaises portent des voiles très colorés, elles bossent toutes et sont très souriantes.

A ce propos, une anecdote :

On était un soir dans un bar ultra tendance du triangle d'or. Autour de nous, beaucoup de femmes ninjas avec leurs maris (qui, cela dit en passant, sont habillés à l'occidental, genre Nike, short et tee-shirt façon hip-hop pour certains). J'avais l'impression que les serveurs soignaient particulièrement cette clientèle, les européens passant peut-être pour des fauchés par rapport à tous ses clients richissimes prêts à aligner en une soirée ce que nous, nous avons du mal à lâcher en une semaine. Vraiment, j'ai senti que pour une fois, nous passions au second plan, que nous occidentaux nous avions perdu notre statut de "clients à choyer".

Pour ceux qui voudraient venir à Kuala Lumpur (Elsa, je pense à toi...), je vous conseille :

- l'aquarium, à KLCC : absolument incontournable, c'est le plus bel aquarium que je n'ai jamais vu de ma vie, avec un tunnel de 200 m sous l'eau (avec tapis roulant s'il vous plait) où on voit entre autres des raies et des requins tigres (pas franchement sympathiques avec leurs nez hargneux et leurs gueules ouvertes non-stop).

- la volière aux oiseaux et aux papillons (très zen).

- un diner dans la grande tour télécom panoramique tournante (surtout pour le pianiste malais qui à la même voix que Barry White... véridique !)

- le temple taoiste-bouddhiste de Thean-Hou

- et enfin flâner dans le quartier malais

vendredi 3 août 2007

Auroville : les derives sectaire et neo-coloniale d'une utopie

Auroville, qu'est-ce-que c'est ? C'est une "cité idéale" qui a commencé à être construite en 1968 par Mère en l'honneur de Sri Aurobindo, située à 8 km de Pondichéry. Nous avions entendu beaucoup de mal à propos de cette ville utopique, à commencer par son aspect mystique : au centre il y a le Matrimandir, une boule géante qui sert d'espace de méditation pour les aurovilliens. Nous n'avons pas pu y entrer, mais d'après les gens que nous avons rencontrés (deux touristes cartésiens) on y vit une vraie expérience mystique : il y a une boule en cristal au centre que vient frapper un rayon de soleil pour servir d'éclairage à toute la sphère. Je regrette un peu de ne pas l'avoir vu de mes propres yeux mais encore une fois, nous n'avions pas le temps (il faut prendre rendez-vous, c'est assez compliqué). L'aspect mystique ne me pose pas de problème, après tout, les gens font ce qu'ils veulent. Là où c'est plus dangereux, c'est que pour devenir aurovillien il faut se séparer de tous ses biens et tout donner à la communauté. Je sais de source sure que des aurovilliens très influents ont par contre des comptes blindés dans d'autres pays, à d'autres noms. Il y a donc pour moi dérive sectaire puisque ces personnes n'ont pas joué le jeu et se font de l'argent sur les biens et le crédulité des aurovilliens.

L'autre critique de taille que j'ai pu entendre sur Auroville est que les indiens des villages avoisinants ne peuvent pas y séjourner, ce qui montre une dérive néo-coloniale. Dans les faits Auroville n'a pas de frontière, tout le monde peut donc y entrer et en sortir. Cependant dans les lieux de vie, les aurovilliens refusent de servir les villageois s'ils ne sont pas accompagnés.

Je pense qu'ils ont surtout peur d'être "envahis" par la population locale, ce qui reviendrait à remettre en cause le fonctionnement communautaire de la cité idéale. La charte aurovillienne dit que toutes les nationalités sont admises à Auroville. Il faut croire qu'ils ont juste oublié de prendre en compte les populations avoisinantes. Autre exemple, à Aurobeach, où les indiens non désirables se font chasser à coups de bâton!! Cette bonne vieille dérive coloniale donne un vrai climat de tension et j'ai peur que tout ceci finisse dans un drame.

Avec tous ces a priori, nous avons quand même décidé d'y passer un moment (ça a été un peu dur de convaincre Yves qui refusait de cautionner tout ça en leur donnant du fric). Tout d'abord Auroville est magnifique : c'était un désert, les aurovilliens en ont fait un endroit paradisiaque. Au milieu de la végétation, il y a des baraques sublimes, très modernes (des maisons totalement en verre, des design dignes de Le Corbusier ou de Philipp Starck).

En fait ce qui frappe avant tout c'est que les aurovilliens ne sont pas des hippies sur le tard, ce sont des ingénieurs, des architectes, des écrivains qui ont voulu tenter une expérience de vie. Partout les systèmes les plus modernes ont été mis en place : système d'assainissement de l'eau, panneaux solaires, énergies renouvelables, systèmes d'irrigation. Ce qui est vraiment intéressants là-bas c'est qu'au dela du mysticisme, les aurovilliens ont créée une société ultra moderne qui se fond totalement avec la nature.

En bref je dirai qu'on se sent bien à Auroville, on s'y sent comme chez nous et c'est bien ça le problème : on en oublie qu'on n'est pas chez nous.

P.S. : un article dans le Monde est paru au mois de Juin ou Juillet sur Auroville. Je veux ben que vous nous le mettiez de cote.

Marathon dans le Tamil Nadou ou comment etre aussi ridicule que les touristes japonais qui font le tour de l'Europe en 15 jours


La deuxième semaine, à peine le mariage terminé, nous sommes partis faire le tour du Tamil Nadou en bus. Durga avait tout organisé pour que nous découvrions tous ensemble quelques temples hindous du Sud de l'Inde. Le seul petit problème : les heures de bus à s'enquiller (entre 7 et 12 heures par jour) pour aller de temples en temples. Dans l'ordre :

- GANGAIKONDACHOLAPURAN TEMPLE : on n'a pas pu rentrer à l'intérieur parce qu'on est arrivé trop tard et à mon goût l'extérieur a été mal restauré donc ça ne vaut pas le coup.

- DARASURAM a KUMBAKONAM : sympa

- BRIHADISHVARA TEMPLE : sincèrement magnifique, fin, grandiose sans être trop chargé non plus. A voir vraiment si vous passez par là. Je me rend compte qu'il faut que je me penche plus sur l'art hindou, ça colle avec ma vision de l'esthétisme. Sur les temples d'Angkor, il y a le même souci du détail, mais je n'avais pas accroché sur les formes (contrairement à Yves). Là j'adhère à mort !

- RAMANATHA SWALI TEMPLE, près de RAMESWARAM : impressionnant parce que c'est un temple très fréquenté par les hindous. L'intérieur du temple est encore peint et parfois il y a des gens qui font des prières en groupe dans certains sanctuaires. Avec l'écho ça renvoie un aspect totalement mystique.

- KANYAKOUMARI : C'est là que se rencontrent les 3 mers (mer d'Oman, Mer du Bengale et Ocean Indien). C'est un beau panorama avec vue sur une statue de VIVEKANANDA (philosophe) et un musée posé en pleine mer. Ca vaut le coup aussi pour le village de pêcheurs, avec les maisons bleues, vertes, bleues-vertes et les pêcheurs qui démêlent leurs filets dans les rues.

- TEKKADI (dans le Kerala, à 1000m d'altitude) : une végétation luxuriante, des forets de bambous de plusieurs mètres de haut : nous n'avons pas vu grand chose (pas le temps!) mais nous y retournerons.

- SRIMEEMAKSHI TEMPLE : le plus grand temple du Sud de l'Inde, un vrai lieu de vie, à l'image de l'Inde : ça grouille de partout, dans tous les sens, tout le monde parle fort, au milieu de tout ça des processions, des actes de dévotion (des femmes le front sur le sol) des couleurs magnifiques sur les murs, du détail sur les sculptures, les murs, les plafonds : wouhou ! Ce temple est intemporel.

Pour moi la vraie surprise du Sud de l'Inde, ce sont les couleurs : les palettes du bleu au vert à la fois intenses et pastelles. Je m'attendais à de l'ocre, du rouge, du marron, ce sont en fait des couleurs bien plus surprenantes. Les gens sont curieux de nous rencontrer, de savoir d'où on vient, ils sont soucieux de savoir si on apprécie leur pays, tout ca tout ca...