lundi 31 mars 2008

BANDIPUR : LA CAMPAGNE NEPALAISE


Ca faisait longtemps que nous n'avions pas foutu les pieds a la campagne. Entre Pekin, Hong Kong, Lhassa et Katmandu, nous avions vu pas mal de bitume...Place maintenant au silence de la nature, aux ballades bucoliques dans les petits chemins de terre et aux nuits ou l'on dort d'un sommeil de plomb.Bandipur est un lieu ideal pour marquer une pause. C'est un petit village perchee sur une crete au milieu des rizieres en terrasse. On sent bien que d'ici quelques annees, le tourisme va y exploser : on savoure d'autant plus.

SHIVARATRI, SHADU ET PASHUPATINATH

Que de mots imprononçables, n'est-ce pas ?


Les Shadus, ce sont des hommes saints hindous qui vivent en ascetes pour tenter d'atteindre l'Eveil (et ainsi acceder au Nirvana). En general, ils vivent nus (ou presque), le corps enduit de cendres en signe de renoncement ; ils ont des dread locks pour temoigner de leur reconnaissance a Shiva et dessinent sur leur front trois lignes faites de cendres ou de pate de santal.
En realite, il existe des vrais et des faux shadus : les faux shadus sont en fait des « modeles » qui se peinturlurent le visage et portent des vetements safran flashi. Ils se baladent dans les rues et attendent patiemment que les touristes les prennent en photos, puis ils leur demande une lourde retribution. Ceux la n'ont rien a voir avec des ascetes, mais il faut bien avouer qu'ils sont tres photogeniques.

Shivaratri, c'est le jours de l'anniversaire de Shiva, dieu de la destruction pour une meilleure reconstruction (en gros, donc, le dieu de la remise en question). Pour Shivaratri, les Shadus de toute l'Inde et du Nepal se rassemblent, pour feter ca dignement.

Pashupatinath, c'est le plus grand temple shivaiste du Nepal (qui se trouve pres de Kathmandu). Tous les hindous tentent de s'y rendre pour Shivaratri (les non-hindous ne peuvent pas y entrer) et beaucoup de Shadus nepalais et indiens s'y retrouvent.

Le mieux, c'est encore de voir ca en images : cliquez ici

KATHMANDU : LES MILLE ET UNE NUITS


Notre arrivee au Nepal fut un enchantement. A peine passee la frontiere, nous avons su qu'on se sentirait bien ici : il fait chaud, les paysages nous font penser au Laos et surtout, tout le monde (ou presque) parle anglais... Nous allions enfin pouvoir sortir de notre isolement, ce qui ne nous etait pas arrive depuis pres de 3 mois !
Kathmandu est une de nos villes preferree parmi tout le continent asiatique : on se croirait dans un conte des Mille et Une Nuits tant la vieille ville semble receler de mysteres a chaque coin de rues. Les fenetres sont sculptees a l'oriental, il y a des statues hindoues cachees sous les marchandises, le soir, on s'eclaire a la lumiere des bougies pour pallier aux quotidiennes coupures d'electricite... Et puis il y a un monde fou qui s'y balade ; les femmes qui sont parrees de leurs saris flamboyants disparaissent au detour des ruelles etroites, elles empruntent de petits passages, nous les suivons... elles debouchent dans d'immenses cours ou les gamins jouent au badminton tandis que les voisins discutent autour d'un puits ou d'un petit hotel.

Pour resumer, disons que tous les cliches que nous pouvons avoir sur l'Inde sont finalement rassembles ici (et pas en Inde !).

Nous avons passe quelques jours dans Kathmandu et sa vallee, le temps de prendre nos marques pour comprendre ce petit pays coince entre deux geants : la Chine et l'Inde.
En discutant avec des nepalais, nous nous sommes rendus compte que la situation politique etait explosive. Il faut dire que nous avons affaire a un pays en pleine mutation, qui est en train de construire sa democratie. Son histoire recente est hallucinante, digne la aussi de figurer dans un des chapitre des Mille et Une Nuits :
En 2001, le Nepal etait encore un royaume (monarchie constitutionnelle). Le jeune prince heritier Dipendra voulait epouser une belle aristocrate, Devyani Rana, mais le roi Birendra et la reine Aishwarya s'y opposerent fermement, menacant de retirer son titre au jeune heritier. Un soir d'ete, lors d'une fete de famille, le jeune prince, pris d'un coup de folie, assassina les 9 membres de sa famille puis retourna l'arme contre lui. La population nepalaise fut sous le choc : 13 jours de deuil national furent declares, des sanctuaires ont ete installes un peu partout dans les rues de Kathmandu pour que le peuple puisse prier les defunts souverains et les barbiers ont rase des milliers de cranes, signe de deuil dans la tradition hindoue.
Mais peu a peu, les nepalais ont commencer a douter de cette version des faits : et si Gyanendra, le frere du prince heritier, qui n'etait pas a Kathmandu mais a Pokhara la nuit du drame, et qui fut immediatement proclame nouveau roi du Nepal, avait fait assassiner toute sa famille pour acceder au poste supreme ? Pour tous les nepalais avec lesquels nous avons discute, c'est sans equivoque : Gyanendra est un assassin qui n'a aucune legitimite a s'assoir sur le trone nepalais.
L'histoire, biensur, ne s'arrete pas la. Alors que Birendra, le defunt monarque, avait tente d'ouvrir son pays vers la voie de la democratie en organisant des elections, permettant ainsi la constitution d'un gouvernement en parallèle du regne monarchique, le nouveau roi Gyanendra dissout ce gouvernement et s'octroie les pleins pouvoirs en 2005. En 2006, apres des manifestations massives dans les rues de Kathmandu et la mort de 16 personnes, le roi fut contraint de retablir la democratie parlementaire. Un mois plus tard, le Parlement a prive le souverain de la quasi-totalite de ses pouvoirs, Gyanendra n'ayant plus qu'un rôle honorifique.

Voilà la situation dans laquelle nous nous trouvons : aujourd'hui, un gouvernement provisoire dirige le pays. Le 11 avril prochain, les nepalais sont appeles aux urnes pour élire leurs deputes qui devront reflechir a une nouvelle constitution. On ne peut que s'attendre a une flambee de violence dans tout le pays a l'annonce des resultats, d'autant que le parti maoiste, pourtant minoritaire en intention de vote, compte bien prendre sa part du gateau.
Les nepalais discutent avec beaucoup de ferveur de la situation politique de leurs pays avec tous les etrangers qu'ils croisent. On les sent completement exaltes par la mutation de leur pays... ce qui laisse presager le pire pour les semaines a venir... Un mal pour un bien ?

En parallele, l'Inde tente de s'immiscer de plus en plus dans l'avenir du Nepal, l'enjeu etant de profiter librement de la route commerciale Inde-Chine. Certaines regions nepalaises commencent a demander leur autonomie... et puis aujourd'hui, le Tibet grogne... Cette region bouge donc serieusement en ce moment.

Si vous voulez en savoir plus, nous serons ravis de vous faire un petit topo.

vendredi 14 mars 2008

LA CHINE SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR
Tous les paysages de Chine sont sublimes ; l'architecture, quand elle est preservee et pas trop retapee est extraordinaire.
Le Yunnan et le Sichuan (Sud Est de la Chine) sont tres agreables et il est facile d'y voyager parce que les chinois ont l'habitude de croiser des voyageurs. Plein de minorites y vivent, ce qui donne de la couleur sur les marches.

PAR CONTRE
C'est un pays immense dans lequel on perd facilement pied. C'est tres complique de communiquer avec des chinois dans le Guizhou, le Hunan et Pekin. On s'y sent souvent isole et voyager est rapidement epuisant parce que rien n'est simple.

ADMINISTRATIF
Visa : obligatoire, extensible sur place plus ou moins facilement selon l'endroit ou en fait la demande (20 mn a Lijiang, 1 semaine a Pekin). Si vous voulez aller a Hong Kong puis revenir en Chine, il faut un visa a double entree.

Regime politique : communisme pesant, mais libre marche.
On ne peut pas parler de tout librement en Chine, Internet est largement censure et les E-Mails sont regulierement checkes par les 60 000 cyber policiers en place. Dans les medias, la propagande est de rigueur (tout va toujours bien en Chine quand on regarde la tele), mais il me semble que la presse se lache un peu (j'ai lu des articles dans le Courrier International franchement critique).

Economie : le gouvernement communiste est fascinant parce qu'il planifie tout sur une echelle immense. Il a ete decide que le pays commencerait son developpement a l'Est, moteur economique, pour s'etendre ensuite a l'Ouest. Il y a donc d'enormes disparites entre l'Est et l'Ouest, s'en est souvent choquant ! Mais laissons faire le temps, il faut bien commencer quelque part. Aujourd'hui, les ecarts se creusent, mais les chinois en ont conscience... Vont-ils faire quelque chose ?

SANTE
- Pas de vaccin obligatoire
- Pas de paludisme
- Hopitaux : dans les campagnes, ils font carrement flipper, dignes d'un film d'horreur. Dans les villes, disons qu'ils sont corrects sans non plus etre aspetises. Les medecins ne parlent pas anglais mais les soins d'urgence sont gratuits pour les etrangers (... et sommaires). Pour les chinois par contre, c'est payant, sauf en cas de maladies graves (Cancer, SIDA).

CLIMAT
- De decembre a janvier, il fait bon au Yunnan (pas besoin de manteau en journee). Ca caille severe la nuit dans les montagnes du Sichuan (pas de chauffage !).
- Fevrier dans le Hunan et le Guizhou : il fait froid mais c'est gerable (nous, on a pris de plein fouet la vague de froid, mais elle etait exceptionnelle.)
- Fevrier a Pekin : hyper froid, c'est dure... ca vaut pas le coup.
- Fevrier a Hong Kong : doux (pas besoin de manteau)
- Fin fevrier a Lhassa : on peut etre une Tee-Shirt en journee, puis il peut se mettre a neiger le lendemain ! La nuit, il faut imperativement un hotel chauffe.

MONEY, MONEY, MONEY
Devise : le Yuan, qui se dit Kwaï quand on est branche ou quand on parle chinois, on dit aussi RMB, qui veut dire quelque chose comme « monnaie du peuple »
Taux de change : 1 E = 10 RMB environ

Budget : les ecarts etant enormes entre l'est et l'ouest, les budgets ne sont pas les memes non plus.
Logement : L'ouest a un developpement recent, les hotels sont donc bien plus confortables et plus cosy que dans l'est, tout en coutant bien moins cher.
Yunnan, Sichuan : de 30 a 80 Y pour de l'entree de gamme
Pekin, Shenzen : 150 a 200 Y

Restos : la cuisine se decline en fonction des regions. Globalement, nous avons bien mange partout, en particulier dans le Yunnan. Dans le Sichuan, les plats sont particulierement epices. Par contre, la Chine ayant connue pas mal de famine, les chinois sont aujourd'hui heureux d'avoir des boeufs et des poulets gonfles au hormones (c'est impressionnant de les croiser dans le campagne) et des legumes bourres d'OGM (j'ai lu un article qui disait que si les athltetes des JO mangeaient les produits chinois avant les courses, ils seraient tous controles positifs !)
Les cuistauds ont aussi tendance a abuser du glutamate pour relever les plats.
Pas de paranoia sur les chiens et les chats : se sont des viandes de luxe, on ne vous fera pas croire que c'est du lapin si c'est du chien (et d'ailleurs, nous n'avons jamais vu de chiens entiers sur les etalages des boucheries comme au Vietnam).

TRANSPORTS :
- Moto-voiture : impossible d'en louer pour les etrangers, sauf a Dali et Yuangshuo.
- Taxis : ils ne sont pas chers du tout, demander a l'hotel de vous ecrire en chinois le lieu ou vous voulez vous rendre
- Bus : les routes sont inegales entre l'est et l'ouest, les bus aussi. Le danger, ce ne sont pas les routes defoncees ou circulent des bus pourraves, ce sont plutot les bus modernes qui n'ont pas l'habitude d'anticiper le danger. Sinon, toutes les chinoises vomissent dans les bus (ou par la fenetre) pendant que les hommes fument clopes sur clopes.
Il y a aussi des bus couchettes : c'est un voyage insolite, on y dort mal.
- Train : le reve ! On ne parle de 1ere ou 2eme classe mais de siege dur / siege mou, couchette dure / couchette molle. Alors... les couchettes dures ne sont pas si dures que ca mais on est 6 par cabines et il n'y a pas de portes (les couchettes du milieu sont les meilleures). Les couchettes molles sonr paradisiaques (4 par cabine, mais on est souvent tout seul).
Les trains sont lents et comme c'est un pays immense, on fait rarement des voyage de moins de 20h. Et puis surtout, les paysage qu'on traverse sont souvent magiques... c'est la qu'on comprend qu'on est vraiment a l'autre bout du monde (les trajets Kunming-Emei et Pekin-Lhassa particulierement). Par contre, peu de ligne dans le Yunnan.

Prendre des billets de train ou de bus n'est pas une affaire si complexe que ca, a condition de s'y preparer : comme les gares drainent beaucoup de monde, tout doit se passer tres vite. Il faut donc avoir choisi la date, l'heure et le type de siege avant d'aller au guichet. Les guichetieres ne parlent jamais anglais et elles ont en general un petit moment de panique en voyant arriver un etranger. Pour la destination, il ne sert a rien de prononcer le nom de la ville ou on veut aller, notre prononciation ne sera jamais la bonne (dans le Lonely Planet, les noms sont ecrits en chinois, ca aide). On ne peut pas reserver les trains plus de 5 jours a l'avance.
Enfin, les queues chinoises sont comme les queues indiennes : tout le monde se colle et se pousse, le grand style chinois etant de tenter de gruger tout le monde l'air de rien.
Si vous voyager pendant le Spring Festival (les 2 semaines de conge annuel autour du jour de l'an chinois pendant lesquels tous les chinois retournent dans leurs regions natales), il faut s'armer de patience (mais la police veille).
- Avion : ils permettent parfois de gagner une journee de voyage et ne sont pas si chers que ca. Quelques sites pour reserver en ligne : english.ctrip.com, elong.net, ticket9588.com.

CA VA MIEUX EN L'DISANT
Le mandarin est la langue chinoise officielle, creee pour unifier le pays. Dans beaucoup de regions reculees, on ne parle que des dialectes locaux. Comme toutes les langues « unifiante » le chinois est relativement simple : pas de conjugaison, pas de temps, pas de declinaison ni de preposition (« je vouloir aller Kunming demain » par exemple). C'est dont facile d'apprendre quelques phrases sommaires, a condition d'avoir un « prof » a nos cotes pour nous apprendre a bien prononcer les tons. Ca vaut le coup de prendre quelques cours avant de partir, histoire de ne pas se sentir isoles comme nous l'avons ete.

Quelques basics :
- Bonjour : nirao
(en tibetain : Tashi delek)
- Merci (beaucoup) : chiechie (ni) (avec un -ch- prononce a l'allemande comme dans « vieleicht ».
Les chinois se remercient peu entre eux et ne comprennent pas pourquoi les europeens disent merci a tout va. Dans une relation commerciale par exemple, ils expriment le merci en tenant les billets des 2 mains, comme s'ils les donnaient de tout leur coeur. C'est tres discret mais on s'apercoit vite que tout le monde le fait.
- De rien : bokatse
- Au revoir : Dzai zien
- Francais : faguo

NIGHT LIFE
C'est mort dans les petites villes mais dans les grandes il y a souvent un lieu ou sont rassemblees quelques discotheques : les jeunes, avec des codes vestimentaires identiques, ne dansent pas, boivent de l'alcool et supportent une danse music completement saturee. Et tant que j'y pense le tube de Helene et les garcons (1993?) fait un tabac en Chine (de Pekin a Lijiang).
A Pekin, il y a une rue avec pleins de bar sympas, remplis d'occidentaux. Les chinois eux, vont dans des restos puis s'invitent chez les uns ou chez les autres, ils n'ont pas la culture du bar de quartier.

TECHNIQUE
Internet : dans les grandes villes et les lieux touristiques, mais serieusement censure. Pour nous, impossible de visualiser notre blog ou d'aller sur webshots (le site ou on gere nos photos). Youtube est accessible mais Daily Motion. Si on veut aller sur un site qui critique la politique chinoise (liberation du Tibet ou droits de l'homme par exemple) un message nous informe que « la page a ete reinitialisee » et l'acces est bloque. Impossible d'aller sur Wikipedia egalement. Les mails sont regulierement verifies et sur MSN impossible d'envoyer une piece jointe.
Ceci dit, il est facile de contourner la censure en utilisant un « proxy ». On a alors 2 heures pour faire tout ce qu'on veut puis on est repere et le systeme se bloque.
La Chine m'a rendu parano!

Gravage: dans les grandes villes
WIFI : grandes villes et villes touristiques,
Prise electrique : les prises chinoises sont assez complexes et 3 types de prises, dont la prise francaise, peuvent s'y adapter.
Envoi de colis : une trentaine d'euros pour 10kg environ.

Nos photos de la Chine :




Cliquez ici pour voir les photos en plein cadre

PEKIN – KATHMANDOU


Nous sommes aussi passes a Pekin pour pouvoir prendre la toute nouvelle ligne de train Pekin-Lhassa et ensuite rejoindre le Nepal par la route. La ligne Pekin-Lhassa etait mythique avant meme son achevement. Sur le plan technique, c'est une ligne qui traverse toute la Chine en 48h (alors qu'il fallait avant 10 jours !) en passant par le plateau tibetain, perche a plus de 4000m d'altitude (et quelques endroits a 5000m). Les experts internationaux avaient tous declare que ce projet etait impossible a realiser, trop dangereux, que les rails allaient etre deformees par le froid, que les pics geles etaient impenetrables, que les passagers allaient tous etre malades... Mais pour un pays comme la Chine, rien n'est impossible... La ligne devait etre terminee en juin 2008, juste a temps pour les JO, elle a ete achevee avec un an d'avance !!! Pour la deformation des rails, les ingenieurs ont prevu un procede de refroidissement ; pour le mal des montagnes, de l'oxygene est balance dans les wagons aux moments critiques. Voilà, aujourd'hui, c'est ca la Chine : rien ne peut lui resister.


Et puis traverser la Chine d'Est en Ouest en 48h, c'est passer par des paysages inimaginables : des collines a quelques heures de Pekin, puis des montagnes de plus en plus hautes, parsemees de quelques villages, une lumiere qui sublime tout... Puis les montagnes font place au plateau tibetain, indescriptible, desertique... Puis on entrapercoit une antilope, puis deux, affolees par le train qui coupe leur migration... puis des tibetains semi-nomades, qui accompagnent leurs troupeaux de yaks... les visages changent, les habitats aussi, ce sont maintenant des maisons en pierres grises, de plus en plus nombreuses, un village... puis plus rien, encore une terre desertique a perte de vue, pendant des kilometres... L'oxygene souffle, on respire trop. Puis cette terre aride fait place a la neige contrastant avec les quelques taches noires au loin : des yaks qui broutent. Puis les montagnes reapparaissent, blanches cette fois-ci... on arrive a Lhassa, engourdis par 48h de voyage.

Que dire de Lhassa... la situation est tellement complexe. Objectivement, Lhassa est divisee en deux : le quartier chinois et le quartier tibetain, qui peu a peu se retrecit, comme pris dans un goulot d'etranglement. La partie chinoise n'a aucun interet, ce n'est qu'une transposition de ce que nous avons pu voir dans l'est de la Chine : des buildings cheap, des magasins, pas de charme. Pour la partie tibetaine, c'est une autre histoire : l'architecture est preservee mais tout est sale ; la plupart des tibetains ne sont pas d'ici mais viennent en pelerinage, crasseux, morveux, pour faire le tour du Jokhang en faisant tourner les moulins a priere ou pour se jeter par terre, tete sur le sol, tous les 5 m (meme a 22h, lorsque la temperature a serieusement chute). Mais pourtant, Siddharta avait bien rejete la devotion de son enseignement, non ? Et puis des magasins sur tout le chemin, entre articles religieux et souvenirs touristiques. Les tibetains semblent sereins malgre l'omnipresence policiere a chaque carrefour de la ville... il regne meme une insouciance revelatrice d'un printemps qui s'annonce. Le Potala, palais tibetain et auparavant siege politique du Tibet, n'est plus qu'une coquille vide, face a un enorme monument dans le plus pur style communiste... Difficile de prendre une photo en eclipsant le drapeau chinois qui file au vent. Alors voilà, pour moi, Lhassa, c'est du grand n'importe quoi, un lieu incoherent tant sur le plan chinois que sur le plan de la foi bouddhiste.

Est-ce une ville representative de ce qu'est le Tibet aujourd'hui ? On a entendu tellement de sons de cloches differents qu'on ne sait plus quoi penser. On parle de genocide culturel, est-ce aussi simple ?
Les chinois ne comprennent pas le ressentiment des tibetains a leur egard : ils injectent des fonds pour le développement de la region, des ecoles pour instruire les tibetains, des hopitaux... Sans leur aide, les tibetains n'accederaient pas a la modernite. Pour les tibetains, le probleme est tout autre : ils ne peuvent pas oublier le massacre des annees 50, lorsque l'armee chinoise a envahi le Tibet dans un bain de sang, tuant plus d'un million de personnes et provoquant l'exil de 100 000 intellectuels dont le Dalaï-Lama, leader religieux et politique. Les tibetains ne veulent pas de ce plan de developpement qu'ils n'ont pas decide.
Peut-on parler de « genocide culturel » ? Lorsqu'on a ete a Lhassa ou dans le Sichuan, on ne peut pas soutenir ce point de vue : les tibetains ont conserve leurs traditions, leur look, leur specificite ; ils pratiquent leur religion librement, sans se restreindre... et si certains se laissent aller a porter des vetements plus confortables, est-ce que ce n'est pas du a une acculturation, ineluctable, qui touche l'ensemble des non-occidentaux aujourd'hui, plutot qu'a la mainmise chinoise ?
Parfois, nous avons eu le sentiment que l'independance du Tibet interessait plus la communaute internationale que les tibetains eux-memes. Ces questions suscitent toujours des debats passionnes entre voyageurs. Il manque une vraie enquete, un vrai travail de fond sur ces questions... mais tant que la Chine imposera des permis pour se rendre sur l'ensemble de la region, tant que la censure agira, on ne pourra jamais demeler le vrai du faux, la propagande et le fantasme de la realite.


Une chose est sure aujourd'hui, il y a plus de tibetains qui vivent en Chine hors du Tibet, dans des regions moins enclavees, que dans le Tibet. Et partout, sur les quelques routes tibetaines, la police est omnipresente.

Bref...Nous continuons notre route.


Apres cette escale plutot bizarre, nous nous dirigeons en 4x4 sur la route qui nous mene a Kathmandou. Les paysages se font plus majestueux encore que tout ce que nous avons vu jusqu'à present... La terre est seche, des montagnes semblent coupees en deux pour former des plateaux arides, c'est indescriptible, unique. Nous passons des pics a plus de 5000 m, sans ajout d'oxygene cette fois-ci... La nuit tombe, il fait froid, nos pieds commencent a s'engourdir... On se rechauffe en se blotissant contre les tibetains qui voyagent avec nous... La lune eclaire encore un peu le paysage... puis tout s'eteind, nous tombons de sommeil, le chauffeur continue.
Le lendemain, on approche de la frontiere nepalaise, le paysage a perdu de sa majeste... c'est fini. On arrive au Nepal, le choc : des femmes en saris, de la musique indienne qui hurlent dans les camions, il fait chaud, les bus sont bondes. Aux stations services, des queues interminables, 24h d'attente parait-il... Le Teraï, la region du sud du pays, fait un blocus generalise sur l'essence et quelques vivres ; nous sommes 9 dans une voiture qui compte 5 places, c'est le bordel politique.

HONG KONG SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR
Etre a moitie depayse, se plonger dans l'ambiance des films Hong Kongais, les plages (que nous n'avons pas vu mais il paraît qu'il y en a plein)

PAR CONTRE
Les hebergements et les restaurants sont chers (moins qu'en Europe mais plus qu'en Asie). Le shopping n'est pas si interessant que ca si on n'a pas une idee du prix en France (il y a beaucoup d'arnaques).

ADMINISTRATIF

VISA : pas besoin pour les francais et les belges. Mais attention, venir a Hong Kong signifie que l'on quitte les territoire chinois. Si, comme nous, vous venez de Chine, allez a Hong Kong puis retournez en Chine, il faut donc avoir un visa a double entree (ou refaire un visa chinois a Hong Kong). C'est vrai pour Macao aussi.

Regime politique : HongKong a un statut bizarre : retrocedee en 97 a la Chine, la gouvernance est chinoise (malgre une pormesse d'election locale que les chinois n'ont jamais tenu). Par contre les lois sont hong-kongaises et non chinoises. On est en Chine, mais les chinois doivent passer une frontiere pour s'y rendre, la monnaie est differente et la langue officielle est l'anglais. Internet n'est pas censure comme sur le continent (on a enfin pu acceder a notre blog !) et on peut ouvertement parler de sujets chauds, comme le Falungong ou le Tibet.

Economie : le systeme capitaliste est reste inchange depuis la retrocession. Hong Kong est une zone franche donc on peut se faire rembourser les taxes sur les produits achetes a l'aeroport. Et puis c'est surtout une immense place financiee ou toutes les grosses banques font des operations (2 eme place d'asie apres Tokyo). D'ailleurs vous aviez qu'HSBC signifie « Hong Kong and Shanghai Bank Corporation ».

MONEY, MONEY, MONEY:

Devise : Dollars hong kongais (HK$)
Taux de change : 1 E = 10 HK$ et 1 RMB= 1 HK$ (environ)

Hebergement : un des charme de HK pour peu qu'on ait de l'humour : toutes les chambres sont minuscules, juste de quoi mettre un lit et poser son sac, c'est tout (imaginez Yves la dedans !) et ceci pour des sommes folles. On a trouve une chambre avec une grande fenetre et a peine clean pour 266 HK$ (apres une seance de negociation acharnee). Sur l'ile de Kowloon (Tsim Sha Tsui) les logements sont moins chers.
Restos : comptez environ 400 HK$ pour 2 pour un resto simple. Nous avons surtout mange au MacDo (60 HK$ a 2).

TRANSPORTS
On se deplace entre les iles en metro ou en bateau. Sur Hong Kong Island, il y a de vieux tramways en bois qui ont beaucoup de classe... et qui fonctionnent tres bien (c'est pas un truc touristique, tous les hong kongais l'utilise pour eviter les bouchons aux heures de pointe).
En avion : les taxes d'aeroport de HK sont tres cheres. Mieux vaut passer par l'aeroport de Shenzen (en Chine) puis prendre un bus (numero 303,1 heure) puis passer la frontiere (15 min) puis un RER (30 minutes) qui nous amene a Tsim Sha Tsui.

CA VA MIEUX EN LE DISANT
Les hong kongais ne parlent pas l'anglais avec un accent snob comme a Singapour, mais tout le monde se fait comprendre. Sinon on parle surtout le cantonnais et une peu le mandarin. Tous les panneaux et les hauts-parleurs sont en anglais.

NIGHT LIFE
Pleins de lieux hyper branchouilles remplis de petits Jerome Kerviel en puissance sur HK Island. Mais pour la note, il faut pouvoir suivre...

mardi 4 mars 2008

HONG KONG ET MACAU


Nous nous sommes rendus a Hong Kong pour prolonger nos VISAS. Les premiers jours, nous avons ete emballes : l'impression de ne plus etre en Chine tout en y etant quand meme, manger des bonbons europeens (ca me manque terriblement... rien que d'y penser j'en ai les papilles a l'envers!), changer d'infrastructures (les bandes pietons sont jaunes, je trouve ca hyper graphique), parler aux gens en anglais, ne plus se raidir a cause du froid... Ca nous a detendu. Et puis Hong Kong, c'est surtout le delire de la cite financiere, les buildings ou se refletent les nuages, les hommes et les femmes d'affaire occidentaux qui cavalent dans un sens, mangent sur le pouce, puis courent dans l'autre sens. Mais bon, au bout de quelques jours, ca nous a lasse.

Ceci dit (et ces quelques lignes s'adressent tout particulierement a la famille Degryse) Hong Kong nous a permis de voir le dernier spectacle de Zingaro, en tournee pour la premiere fois ici. Nous avons pu facilement avoir des places (impossible a Paris si on ne s'y prend pas 1 an a l'avance !) Bartabas a installe son chapiteau sur un port, au milieu des buildings (effet garantit). La salle, pleine a craquer, etait remplie d'un public (a large majorite chinoise) hyper receptif : applaudissant, riant et faisant unitairement des « HO » de temps en temps comme si on etait au cirque... c'etait hyper emouvant!

Macau, nous n'y sommes restes qu'une journee. C'est une ancienne ville portugaise (retrocedee en 1999), l'architecture est donc completement mediterraneenne, a tel point qu'on a parfois l'impression d'etre dans une ville portugaise envahie par les touristes chinois !

PEKIN, C'EST GRAND COMME LA BELGIQUE !


Voilà qui donne une idee de la complexite de se deplacer dans Pekin...

Alors, comment vous imaginez-vous la capitale de la Chine ? Nous, on s'imaginait une ville avec plein de buildings, un grouillement permanent dans de petites ruelles, des odeurs, des vapeurs de cuisine, des boui-bouis... une immense ville asiatique quoi ! Et bien non, Pekin, c'est tout le contraire.

Tout d'abord, l'immense centre ville (celui qui va jusqu'au premier peripherique... et Pekin en compte 7 ou 8 !) n'a que des immeubles bas (pendant l'Empire, il etait interdit de construire une maison plus haute que les batiments du Palais Royal - la Cite Interdite-). Pekin a donc l'apparence d'une ville « plate ». Et puis les urbanistes communistes ont rase certains quartiers et leurs petites ruelles pour faire de grands boulevards (qui ont a peu pres la taille de nos autoroutes !) qui quadrillent la ville. Comme ca, pas de probleme de circulation, pas de rassemblement non plus... Entre ces immenses boulevards, la ville s'organise en differents « Hutong », petites quartiers qui donnent toute son identite a Pekin. Le probleme, c'est qu'avec l'arrivee des JO, le gouvernement veut a tout prix donner la meilleure image possible de la capitale et tous les Hutong un peu delabres sont soit rases, soit completement aseptises : chaque maison est repeinte de la meme couleur que sa voisine, sans nuance... On ne ressent donc pas d'indivudualite dans ces quartiers, toutes les maisons sont les memes et il n'y a pas de surprise dans la decoration.

Et puis lorsque nous y etions, Pekin etait completement vide de sa population, les habitants s'etant rendu dans leurs familles a la campagne pour feter le Nouvel An. Et puis il faisait tellement froid (aussi froid que dans le sud est de la Chine) que les quelques pekinois restes sur place ne mettaient pas le nez dehors! Alors du coup, pour nous, Pekin ressemble a une ville morte (nous sommes revenus a Pekin apres une petite escapade a Hong-Kong : la ville avait alors commence a se re-remplir, ce qui donnait une ambiance radicalement differente).

Alors, qu'avons-nous fait la-bas ? Nous sommes alles a Pekin d'une part pour assister au Nouvel An chinois et pour voir la Cite Interdite (La Tour Eiffel Pekinoise comme dirait Yves !) mais surtout pour rendre visite a AnneCe (que j'ai rencontre chez Libe) qui s'est installee ici depuis un an et demi. Ca fait tout bizarre, apres 7 mois, d'avoir son telephone qui vibre inopinement avec une copine au bout du fil qui vous donne RV le soir pour un resto ! Ca fait meme du bien.

Pour le Nouvel An, on avait prevu de vous faire une video au milieu du defile, entoures de dragons et de rats dansants pour vous souhaiter la bonne annee... Mais ici, ca ne marche pas comme ca.
Le soir du Nouvel an, Pekin se transforme en un immense champ de bataille, avec des petards et des feux d'artifice partout (et surtout les gros petards « Mamouth », vous voyez, ceux qui sont interdits en France parce qu'ils sont trop dangereux). Tout le monde s'y met : parents, enfants, grands parents allument les meches et se bouchent les oreilles (les petards eloignent les mauvais esprits pour l'annee a venir). A minuit, c'est l'orgie : les feux d'artifice petent de partout, il y a des copeaux de petards rouges qui s'amoncellent sur les trottoirs, les visages s'emerveillent... Et puis le lendemain, c'est comme un 25 decembre, il ne se passe rien dans les rues (on a peste devant les images des defiles chinois a Paris !) Durant toute la semaine suivante, ca recommence, petards au sol et feux d'artifice intempestifs sont de sortie.
La Cite Interdite fut une grosse deception : le monument principal (celui duquel on voit le petit empereur courir en soulevant un tissu jaune dans « Le Dernier Empereur ») etait ferme pour travaux... La rage !
Par contre, la Grande Muraille fut une bonne surprise : 4h de marche sur les remparts, seuls au monde.
Et puis surtout, le quartier DaShenZe (« 798 ») : c'est un quartier d'usines desafectees envahi par des artistes squatters. A la base, le quartier devait etre rase, mais devant le succes des galeries, le gouvernement est revenu sur sa decision. Aujourd'hui, ce quartier est en train de basculer du squat d'artistes (graff partout, police omnipresente) vers un lieu hyper branchouille envahi par des galeristes internationaux.. Interessant d'observer le mouvement ! Et d'ailleurs, on sent que Pekin est en ce moment un peu « the Place to be » pour etre fashion (sur la meme ligne que Paris, New York, Tokyo, Berlin). Je pense que les gens se plantent, que Pekin ne pourra jamais créer la tendance, parce que Pekin n'est pas une ville creative du fait de sa gouvernance communiste et de la Revolution Culturelle qui a abruti un bon nombre de chinois plus qu'elle ne les a frustres (ca n'engage que moi).

PRIS DANS LA VAGUE DE FROID, NOUS SOMMES DEVENUS CELEBRES

Vous avez sûrement entendu parler de la grande vague de froid qui a surpris le Sud Est de la Chine... Et bien nous étions en plein dedans !

Apres s'être battus comme des acharnés pour obtenir des billets de train à la gare de Kunming (nous n'avions pas encore entendu parler de la vague de froid), nous nous sommes engouffrés de plein pieds dans une zone touchée par les intempéries. A la base, nous devions atteindre la gare de Guyang puis ensuite prendre un bus vers la ville de Kaili pour partir à la découverte de la « Contrée des Dongs » et de la culture Miao (nom d'une minorité du Guizhou). Ensuite, nous avions prévu de reprendre un train pour gagner le magnifique parc naturel de Zhangjiajie, d'où un avion (un des rare que nous avions réservé à l'avance) nous attendait pour rejoindre Pékin... Rien ne s'est passé comme prévu.

Tout d'abord, à la gare de Guyang, on a bien vu qu'il y avait un truc qui déconnait... du verglas partout, des queues interminables à la gare et surtout, pas de bus à destination de Kaili... On s'acharne un peu (pas question de rester ici) et on tombe sur un vendeur sur le trottoir qui propose des places dans un bus en nous parlant tout bas comme s'il nous vendait de la drogue...

Après quelques heures de route, nous voyons la situation s'aggraver : le verglas fait place à la neige, les arbustes sont emprisonnés sous une couche de glace de plusieurs centimètres et surtout, les passagers ont l'air aussi étonnés que nous... c'est là que nous avons compris que le froid était exceptionnel.

C'est ensuite que ça s'est corsé : le bus ne nous a pas du tout amené à Kaili, mais nous a jeté au péage, à 15 km de la ville (nous avons appris par la suite que malgré le bon nombre de voitures qui circulaient, la route Guyang-Kaili était fermée et que les bus n'avaient absolument pas le droit de rouler... en nous lâchant avant le péage, le chauffeur s'est évité une lourde amende). Alors voilà, pour vous exposer la situation, nous nous retrouvons au milieu de nulle part, pris dans un froid glacial, à marcher vers une ville que nous espérons être Kaili, avec nos énormes sacs, pour une distance que nous ne connaissons pas, tout en faisant attention à ne pas se vautrer sur une plaque de verglas... désespoir !

C'est alors qu'une bagnole de flics, postée derrière le péage, nous arrête... Moment de doute : serions-nous dans une zone qui nécessite un permis pour les étrangers??? Ces flics nous parlent en chinois... comme d'habitude, on ne comprend rien... ils insistent pour que nous montions dans leur voiture (va-t-on carrément finir au poste ?)... en même temps, ils sortent un énorme appareil photo, nous shoote (Yves avait enlevé sa capuche et faisait de grands sourires à l'objectif... mois, je faisais carrément la gueule)... et puis on fini par comprendre qu'ils vont en fait nous emmener jusqu'à un hôtel, pour nous éviter de marcher dans la glace... Le lendemain, nous serons à la Une du journal local avec comme titre « Deux jeunes français secourus par la police »! Apparemment, on ne parlait que de nous à Kaili !

Sinon, que dire de cette vague de froid : nous avons été complètement coincés dans un hôtel classe qui avait le chauffage et l'eau chaude (un des rare de la ville qui n'a eu ni coupure de courant, ni coupure d'eau). Nous ne sommes quasiment pas sortis (dès qu'on mettait un pied dehors, on glissait sur les plaques de verglas) sauf pour à nouveau se battre comme des chiffonniers pour tenter d'obtenir des billets de trains pour échapper à cet enfer (avec comme date butoir notre billet d'avion pour Pékin). Et puis évidemment, nous avons choppé la crève.

Je garde quand même en tête quelques images insolites : les enfants dévalant les rues pentues avec des sacs en plastique en guise de luges (certains étaient super doués) et les commerçants en train de brûler quelques meubles devant leurs vitrines pour se réchauffer dans la journée. Mine de rien, je crois qu'il y a eu un paquet de morts dans les campagnes, les chiffres officiels ne parlant évidemment que des accidentés de la route ou des personnes âgées qui ont glissé sur le trottoir. Lorsqu'il fait le bilan, le gouvernement ne mentionne pas toutes les maisons Miao reculées qui n'ont jamais eu le droit d'accéder à l'électricité et qui ont largement souffert de cette vague de froid exceptionnelle.

Bref...

Nous avons aussi rencontré deux français, Eric et Philippe. Eric est marié à une Miao, il s'est installé à Kaili depuis plusieurs années. Spécialiste des tissus du XVIIIème siècle et des masques Miao, il nous a montré quelques morceaux de sa collection privée (les plus beaux étant exposés en ce moment dans un musée à Paris).