vendredi 30 mai 2008

LES ANDES ARGENTINES SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR
Les paysages dementiels, les bons steaks (fierte nationale : ici,le betail est toujours eleve en liberte), la fiesta.

PAR CONTRE
Ce n´est une zone pas tres interessante pour les sites pre-hispaniques (gros tas de ruines super retapees : on n'arrive pas a s'imaginer que des populations ont vecu sur ces sites, la magie n'opere pas).
L'Argentine est un immense pays, il faut donc beaucoup de temps si on veut tout voir (ou y revenir plusieurs fois). Nous nous sommes concentres sur la Cordilliere des Andes.

ADMINISTRATIF
– Pas besoin de visa pour les francais pour un sejour de moins de 90 jours
Regime politique : un des rare pays du monde ou une femme a ete elue chef de l'etat. Grande avancee dans les mentalites me direz-vous, les latinos ne sont donc pas si machos ? Ca n'empeche pas quelques critiques viles et basses de fuser parmi les plus refractaires : Cristina Kirchner passerait plus de temps dans les magasins Vuiton que derriere son bureau.
Economie : L'Argentine se releve a peine d'une grave crise financiere. Carlos Menem, grand megalomane, a voulu faire du pesos argentin une monnaie forte équivalente au dollar americain. Le probleme : les produits argentins ne s'exportaient plus parce qu'ils etaient trop chers et les argentins ne pouvaient plus rien acheter a cause de l'inflation. Beaucoup de societes se sont retrouvees ruinees et ont arrete de payer les salaries. Beaucoup de banque qui occupaient de magnifiques batiments ont fermees et sont devenues des centres culturels.
Aujourd'hui, la crise est freinee et le pays tente de retrouver son niveau de vie d'avant 2001. Quand on se balade dans les rues des villes, on sent que c'est un pays riche (toutes les infrastructures sont en place) qui est devenu pauvre et qui redevient riche (c'est bizarre).

SANTE
– pas de vaccin obligatoire
– pas de paludisme
– pas de fievre jaune

CLIMAT
En mai, c'est l'automne : les feuilles commencent a tomber, la temperature en journee est tres agreable (on est en tee-shirt) mais des que le soleil disparaît, on caille (on se retrouve en doudoune). La Cordilliere des Andes explique cette forte amplitude entre le jour et la nuit.

MONEY MONEY MONEY
- Devise : Pesos argentin (qui s'ecrit $)
- Taux de change : 1E = 4,9 $AR



- Logement : En Argentine comme dans le reste de l'Amerique Latine en general, on peut trouver des « Hostels » qui sont l'equivalent de nos auberges de jeunesse. Le gros avantage, c'est qu'il y a une cuisine a disposition ce qui permet de faire des repas orgiaques (entree, plat, dessert, vin) pour pas trop cher. Par contre, ce sont souvent des ambiances de gros fetards et il est parfaois super agreable de quitter les Hostels pour se reposer un peu (les hotels ne coutent pas forcement plus chers que les hostels).
Enfin, nous avons constate qu'en general, les chambres doubles coutent le prix de 2 lits en dortoirs.
70 $AR pour une chambre double

- Repas : 50 $AR a deux (sans vin)
Si vous etes a Mendoza, une tres bonne et belle adresse (WIFI Zone) : Anna Bistro, av Juan B Justo 161. Le plat du jour n'est pas cher.

TRANSPORTS
- Pas de train en Argentine
- Du coup, les bus sont encore plus confortables que les trains en Europe : sieges inclinables et moelleux, plein d'espace pour les jambes, films, plateaux repas (du petit dej au diner). Bref, vous dormirez comme des anges...
Si vous prenez le bus de Santiago (Chili) a Mendoza (Argentine) : vous traversez les Andes, c'est un paysage surrealiste qu'il serait dommage de faire de nuit (prenez une place a la droite du bus).
- Les autoroutes sont parfaites. Par contre, entre Salta et la frontiere bolivienne, certaines routes sont vraiment pourraves. Si vous vous baladez en voiture de location, renseignez-vous bien avant sur l'etat des routes parce que certaines ne sont accessibles qu'en 4x4.
- La voiture de location par excellence est la Volkswagen GOL. C'est la moins cher et elle va presque partout parce qu'elle est un peu surelevee. Miefiez-vous des petites agences qui proposent des prix defiants toute concurrence : elles ont souvent de vieilles bagnoles qui tombent en panne.
Pour vous donner une idee, nous avons loue une GOL pour 7 jours et 2000 km pour 800 $AR chez Europcar (les grosses boites font souvent de grosses promos et ont des voitures fiables). Le permis international, officiellement obligatoire, ne nous a jamais ete demande, ni par Europcar, ni par les policiers des nombreux barages routiers (au pire, ils nous demandent notre passeport). Par contre toutes les agences de Salta exigent que vous ayez une carte bleue.
- Moto : elles sont rares et pour cause, quand on est a plus de 3000m d'altitude, ca caille.
- Les avions internes sont tres chers.

CA VA MIEUX EN L'DISANT
Pas d'equivoque : en Argentine, peu de gens parlent anglais. Dans les villes, on trouve souvent des profs d'anglais qui donnent des cours d'espagnol aux voyageurs (a Buenos Aires, Mendoza, Salta pour sur). Pour vous donner une idee, nous avons paye 500 $AR chacun pour 20h de cours particuliers (voir le post « Mendoza, Hablamos Espanol »).
Les argentins sont charmes quand vous tentez de parler espagnol : ils font tout leur possible pour comprendre votre charabia inaudible et vous repondent lentement en articulant au maximum. C'est parfait pour se sentir a l'aise dans une langue.

NIGHT LIFE
On n'a pas teste, mais ca a l'air grandiose, surtout a Mendoza. Buenos Aires est apparemment le lieu de tous les exces...

TECHNIQUE
- Internet : partout, sauf dans les petits villages recules au nord de Salta.
WIFI dans certains cafes.
- Prises electriques : Pas besoin d'adaptateur.




Pour acceder a nos photos de l´Argentine en plein cadre, cliquez ici

LES ANDES DU NORD DE L'ARGENTINE : MYSTERES GEOLOGIQUES ET COULEURS PSYCHEDELIQUES

Nous avions deja traverse les Andes une premiere fois, pour passer de Santiago a Mendoza : le paysage etait magique, unique, incroyable... Nous ne voulions donc pas perdre une minute de plus a Mendoza. Nous avons squizze la route des vins, les sites incas et les musees de la ville pour sauter dans le premier bus venu, direction Salta.

Salta est une ville bourree de charmes : batiments coloniaux, eglises surchargees immenses ou regne une dramaturgie larmoyante, plantes tropicales et surtout, un joyeux bordel. Du monde partout, dans tous les sens, des marches cacophoniques, des enseignes vieillottes et de nouveaux visages. En un claquement de doigts, on s'est senti dans une autre Argentine. Le depaysement opere enfin. Quelle joie de se balader dans les rues de la ville, se fondre dans la foule, devenir a nouveau anonymes, observateurs.

Mais nous ne nous arretons pas la. Le but de notre venue dans le nord est de louer une voiture pour partir dans les Andes. Nous nous mettons en action : on a une carte detaillee de la region, une bagnole pas trop mal et les derniers conseils de voyageurs qui nous indiquent les endroits ou les touristes vont rarement.

On commence par le nord de Salta. Le temps est maussade, il fait gris... puis on passe par une vallee etrange, dans laquelle les nuages se stoppent d'un coup pour laisser place a un soleil ardent... magie meteorologique ! On passe la « palette des peintres », montagnes ou se superposent toutes les nuances de couleurs, du blanc au rose, comme une coulee de lave pastelle horizontale.

Nous continuons. Prochaine etape, Iruya, petit village perche sur les hauteurs. Pour y acceder, on quitte l'autoroute pour de la piste cabossee. On traverse des rivieres, des villages (ou les chiens courrent vers notre voiture pour croquer les pneux... c'est dire si les voitures passent souvent par ici). Les habitants sont de plus en plus types, les costumes deviennent traditionnels. On passe un col a 4 000m, le ciel devient d'un bleu intense, les montagnes prennent d'autres couleurs.
Iruya : village charmant mais un peu austere. De 20h a 21h, tout s'arrete : c'est l'heure de la messe...
Le lendemain, la brume a envahit toute la vallee, on ne voit pas a 3 metres. On reprend la route qui monte, on traverse la mer de nuages et a nouveau, le ciel d'un bleu insolent et le soleil ardent.
Cap sur le nord, pres de la frontiere bolivienne. On traverse encore des paysages dignes de cartes postales a chaque virages. On longe le Rio Grande : petit filet d'eau ridicule mais au debit affole.
Nos premiers lamas traversent la route. Au debut, on s'arrete, on leur parle, on les photographie comme des stars... Par la suite, on en croisera tellement que nous n'y preterons plus aucune attention. Apres une route de tole ondulee nous arrivons a la Laguna Portezuelo. Nous sommes a plus de 4 000m d'altitude : il y a du vent, il fait froid, la lagune n'est pas aussi belle qu'on nous l'avait promis... On repart, mais cette fois-ci avec une auto-stopeuse en costume traditionnel. Elle enchaine quelques phrases en espagnol, on arrive a peu pres a la comprendre... Ravie d'avoir affaire a des etrangers, elle nous apprend le nom de tous les animaux qu'on croise.

On redescend vers les Salinas Grandes, les plus grandes salines d'Argentine. Le ciel est bleu electrique, le sol est blanc immacule... la lumiere nous brule les yeux.

Nous partons vers San Antonio de los Cobres : nous ne sommes plus dans les montagnes mais sur un immense plateau. A cote de nous, de mini tornades naissent et meurrent aussitôt. Yves, epuise, me passe le volant... La route est dingue : personne a l'horizon, c'est un chemin de terre et de sable. Je me surprends a prendre un pied monumental a conduire : c'est une des premieres fois ou je n'ai plus peur au volant. J'accelere comme une furie, je freine, je passe les vitesse comme Fangio. Dans le sable, la voiture chasse, je m'en sors comme une reine. Derriere nous, un enorme nuage de poussiere. Je trace, je me lache, Yves s'accroche.

Cap encore plus au sud : Cachi (la route 40 entre San Antonio et Cachi n'est praticable qu'en 4x4... nous devrons donc passer par Salta). Nous passons de hauts cols pour nous retouver face a une route bitumee toute droite de 14 km... Toujours personne a l'horizon... la vitesse est limitee a 30 km/h a cause des lamas qui pourraient inopinement surgir sur la route. Comme toujours a ces hauteurs, le ciel est electrique... Ca nous inspire, on fait des photos de nous en train de sauter en l'air (effet garantit avec un tel decors).
Cachi : villages pour riches touristes. Joli, super retape, on se sent dans un decors de cinema en toc.

Nous pointons sur Cafayete. Encore une route stimulante. Je m'installe au volant, le claque la porte, reglage de retro, ceinture... et hop c'est parti. Au volant, je ne me reconnais pas, je fonce. Mais ou est donc passee cette parisienne flippee qui ne passe pas la 4eme ? Je double d'autres voitures avec finesse et dexterite, je klaxonne nonchalamment, j'accelere encore et encore. Hysterie. Yves s' accroche toujours, encore plus crispe que la veille.
Les paysages sont a nouveau magiques. On passe a travers des montagnes psychedeliques, inimaginables. A Cafayete, on dort d'un sommeil de plomb.

Le lendemain, on fini notre circuit en beaute en passant par la Quebrada de las Conchas, joyau geologique. La route bitumee a ete construite dans les gorges, la ou passait une riviere aujourd'hui assechee. A la tombee du jour, la lumiere donne une teinte rouge aux paroies, la lune fait son apparition. Cliche photographique.

On retourne sur Salta, completement emballes. OK, nous n'aurons pas rencontre beaucoup d'argentins (a part les nombreux auto-stopeurs, mais notre niveau d'espagnol ne nous permet pas encore d'entamer de vraies discussions). Par contre, on a le sentiment de s'etre completement laches et d'avoir vu du Grandiose. C'est peut etre comme ca finalement que ca se prend l' Argentine : on n'est plus vraiment tourne vers les autres comme on peut l'etre en Asie, on abandonne toute pudeur pour se concentrer sur soit.

Notre prochaine etape consistera maintenant a nous rendre a San Pedro de Atacama, au Chili (nous traverserons encore les Andes) pour retrouver Martin. Martin est arrive il y a quelques semaines au Perou. Sans projet vraiment motivant en France, il a decide de partir a la decouverte de l'Amerique Latine et qui sait, peut-etre s'y installer quelques mois. Nous ferons donc un petit bout de chemin ensemble, a San Pedro puis surtout en Bolivie.



MENDOZA : HABLAMOS ESPANOL !

Mendoza est reputee pour etre une ville de province argentine qui bouge a mort... Nous sommes arrives dans un ville morte. La raison est simple, nous etions dimanche (et un dimanche en Argentine, ca rigole pas).
Nous arrivons dans un hostel aussi fantomatique que la ville : de longs couloirs vides qui resonnent, un receptionniste a peine aimable et des elements qui disparaissent inopinement (la fenetre de notre salle de bain par exemple, qui ne sera retrouvee que quelques jours plus tard dans un debarras !). Tous les autres hostels etant complets, nous n'auront pas le choix, nous devront rester ici.
Nous sommes a Mendoza dans un objectif bien precis : prendre une semaine de cours intensifs d'espagnol afin de pouvoir ensuite nous lancer allegrement a la decouverte du continent sud americain. Une semaine, donc, de dur labeur, comme une parenthese dans notre voyage, afin de se sentir autonomes et enfin pouvoir decoller.


Nous avons trouve les cours parfaits : dans une petite maison charmante, deux profs passionnees par les langues allaient decortiquer nos structures mentales de maniere intensive et, heureux presage, un jeune chat qui tentait par tous les moyens de se lover sur nos genoux pendant que nous recitions nos conjugaisons... Si nous nous etions inscrits dans un de ses cours hypers pros ou les etudiants se suivent comme dans une usine, je crois que nous n'aurions pas pu tenir deux jours ; tandis que la, nous allions a ses cours avec plaisir. Suzanna, une des prof, fantasmait completement sur Paris, elle etait ravie d'avoir des petits francais. Elle nous parlait avec nostalgie de l'Argentine, comment Carlos Menem a mis son pays a genoux en 2001 en creant une crise financiere sans precedent, du climat d'insecurite qui monte dans les rues de Mendoza (les magasins se barricadent dans la journee et ferment 3h plus tot le soir parce qu'ils en ont marre de se faire braquer parait-il... mais je dois avouer que nous ne nous sommes jamais senti en danger a Mendoza... est-ce une crise paranoiaque relayee par les medias argentins ? Est-ce que les magasins etaient a ce point pilles aux moment les plus forts de la crise ?).


Puis est arrive le week end du 1er Mai. Notre hostel s'est rempli a la vitesse de l'eclair, devenant un lieu orgiaque de jours comme de nuits... Impossible de fermer l'oeil et d'apprendre assidument nos 30 mots de vocabulaires quotidiens... Impossible aussi de suivre ces jeunes vingtenaires chevronnes qui partaient en boite toutes les nuits dans un fracas de tous les diables.

Nous, nous etions le couple sage de l'Hostel (il y avait d'autres couples, mais ils n'ont meme pas tente de sortir de leur chambre pour se joindre a cette bande de fetards dechaines...). Au debut, on a tente de parler a ces jeunes loups de l'Asie, de notre conception du voyage, de notre maniere de voir le monde, mais on a bien vu qu'ils esquissaient quelques baillements... Memes notre episode sur les inondations au Vietnam ne les a que peu emus. Ils etaient semble-t-il plus preoccupes par le concours de bierre qui se deroulaient juste derriere nous... Ennieme decalage...


Dimanche soir, fin du week end, notre hostel s'est vide a nouveau, retrouvant son atmosphere fantomatique. Dans les rues de Mendoza, un petit moment de poesie : un homme au teint cuivre, un des rares descendant de la culture pre-hispanique vivant a Mendoza, promene son oie sur une des places de la ville, en silence. Quelques vieilles bagnoles circulent (des Renault 12, des Peugeot 403) donnant un air un peu retro aux rues de Mendoza.

Lundi matin, nous terminons nos cours. Notre niveau n'est vraiment pas terrible, en met encore pas mal de mots en anglais au milieu de nos phrases, mais nous avons acquis les bases. Reste maintenant la pratique...
L'apres midi meme, nous courrons prendre nos billets de bus pour gagner le nord de l'Argentine. Notre voyage peut enfin commencer.

Que dire de Mendoza ? C'est une ville qui n'a pas beaucoup de charmes. Sans nos cours, nous n'y serions sans doute restes qu'une nuit... De ce que nous ont dit les infatiguables fetards, c'est une ville etape qui permet de partir a la decouverte de la route des vins.

mardi 27 mai 2008

SANTIAGO : EN PLEIN DECALAGES

Notre arrivee sur le nouveau continent fut quelque peu complexe. Nous etions completement perdu : changement culturel radical, changement de temperature, nouvelle langue et pour la premiere fois, un decalage horaire que nous avons pris de plein fouet.

Prenons les choses dans l'ordre : nous ne connaissions rien de ce continent avant d'y mettre les pieds. Pour notre voyage en Asie, c'etait plutot facile parce que nous etions en terrain connu : notre voyage au Laos nous avait fait decouvrir la zenitude asiatique, nous savions qu'il etait facile de communiquer en anglais avec les gens et surtout, nous savions que ca allait nous plaire. Pour l'Amerique Latine, nous n'avions aucune idee de ce qui nous attendait. Nous abordions donc ce continent avec une bonne dose d'apprehension.

Nouvelle culture. Santiago est une grosse ville europeenne : les rues ont des trottoirs, du bitume et des feux rouges (plus une vache a l'horizon), les chiliens s'habillent comme nous, nous avons le meme teint et comble de tout, le metro qui sillonne les tunnels de la ville a ete construit par un francais (nous nous retrouvons donc dans les memes rames que la ligne 1, a nous accrocher a la meme rampe en metal que dans notre bon vieux metro parisien... effet etrange !)
Facile, donc, me direz-vous, de s'adapter puisque nous maitrisons tous les codes de la culture europeenne... Et bien non, c'est pas si simple, parce que nos neuf mois en Asie nous ont rendus accro aux chocs culturels... Apres ca, on a un peu l'impression de ne plus avoir notre lot de surprises quotidiennes. Pas envie d'aller a la rencontre des latinos-americains, pas envie de faire de photos non plus. Nous voilà donc face a un nouveau dilemme : tenter de mettre de cote tout ce que nous avons vecu en Asie, repartir de zero et surtout, arreter de faire des comparaisons. Voila comment nous devront nous adapter a ce nouveau continent. Je vous assure, c'est pas facile.

Nouvelle langue. On etait prevenu : en Amerique Latine (comme en France) personne n'a appris a parler anglais. Il faut donc se mettre a l'espagnol. Le gros avantage, c'est que dans les pays que nous voulons visiter (Chili, Argentine, Bolivie, Perou) tout le monde parle espagnol. Nous avons donc deux mois et demi pour apprendre et qui sait, peut etre devenir bilingue (on a croise un paquet de voyageurs qui le sont devenu en trois mois). Du coup, ca veut dire aussi comprendre plus en profondeur les pays ; nous pourrons par exemple lire les journaux, aller au cinema, questionner les gens... nous integrer plus facilement.
Nous avions donc commence a apprendre quelques phrases des notre arrivee sur les iles Fidji. Persuades que nous commencions a bien nous depatouiller dans la langue de Cervantes, le verdict fut radical : le premier jour, Yves est arrive fierement dans notre premier hotel et a demande au receptionniste, sur un ton plein d'assurance « Une table pour deux s'il vous plait monsieur »... Le receptionniste, a peine trouble, nous a repondu en anglais qu'il avait encore une chambre de libre. Il nous fallait donc prendre de vrais cours d'espagnols.

Decalage horaire : Pour la premiere fois depuis le debut de notre voyage, nous avons pris le decalage horaire en pleine tete. D'habitude, on gere ca avec une facilite deconcertante. Cette fois-ci, on tombait de sommeil a 18h pour se reveiller en pleine forme a minuit, fin prêt pour decouvrir ce nouveau continent, puis nous retombions dans les bras de morphee vers 6h du matin... Il nous a bien fallu 4-5 jours pour nous en remettre.

mercredi 14 mai 2008

LES ILES FIDJI SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR
Passer ses journees dans un hamac au bord de l'eau, le nez plonge dans un bon bouquin, mais aussi faire du snorkelling, de la plongee etc...

PAR CONTRE
Les iles Fidji sont parmi les moins cheres d'Oceanie, mais il faut quand meme prevoir un bon budget.

ADMINISTRATIF
- pas besoin de visa pour les francais
- Regime politique : les iles Fidji sont independantes depuis 1970 (anciennement colonie britannique). Il y a pas mal de tensions entre les communautes fidjienne et indienne : les indiens sont tres nombreux, du fait de l'histoire coloniale de l'ile, mais ils n'ont aucune representation politique. L'equilibre est difficile a trouver et les coups d'etat s' enchainent. (Mais soyons clairs, en tant que touristes, nous n'avons absolument rien ressenti.) Actuellement, c'est un gouvernement provisoire qui dirige le pays (les prochaines elections devraient se derouler debut 2009).
- Economie : Les iles Fidjis sont parmi les plus riches d'Oceanie. L'economie est basee sur la culture du sucre brun et sur le tourisme.

SANTE
- Pas de vaccins obligatoires
- Pas de paludisme

CLIMAT
Fin avril, il fait chaud, tres humide et il pleut plusieurs fois par jour.

MONEY MONEY MONEY...
Devise : dollar fidjien (FJ$)
taux de change : 1E=2,34 FJ$
Logement : difficile de trouver un hotel a moins de 50 FJ$ la nuit. On peut aussi faire du camping dans quelques endroits.
Repas : 60 FJ$ a deux.

Pour les budgets les plus serres, le plus interessant est de rester sur l'ile principale, Viti Levu, ou il y a un hebergement bien et pas cher (Beach House, sur Coral Coast), mais souvent complet (on doit pouvoir reserver par internet)
Nous avons opte pour une ile plus eloignee et moins frequentee, Tavewa sur l' archipel Yasawa(110 $/pers aller-retour en bateau, 4h de traversee). Nous sommes restes dans la guest house Otto & Fanny, ou on mange pour 50 FJ$ par jour par pers (forfait qui comprend les 3 repas) et ou on dort dans un bungalow tout clean pour 80$ par jour. Nous avons croise pas mal de voyageurs qui nous ont tous dit que c'etait de loin de meilleur plan qu'ils aient eu au Fidji (surtout parce que le cuistot, Harry, est carrement talentueux). Aucune animation le soir, c'est plus un endroit pour se reposer.

TRANSPORT
On peut aller d'iles en iles par bateau ou en prenant de petits avions a helices (frissons garantis).

CA VA MIEUX EN L'DISANT
L'anglais (avec un accent so british) est la langue la plus utilisee ; sinon, il existe differents dialectes selon les iles ou on se trouve.

NIGHT LIFE
Sur notre ile, il ne se passait rien d'autre le soir que de longues conversations entre voyageurs autour du diner. Je crois que sur d'autres iles, ou vont les jeunes neo-zelandais et australiens, il se passe plein de trucs.

TECHNIQUE
- Internet accessible chez Otto & Fanny
- Prises electriques : il faut un adaptateur.




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LES ILES FIDJI : REPOS POUR BACKPACKERS ENTRE DEUX CONTINENTS

Apres l'Inde et avant l'Argentine, il nous fallait bien une petite pause. Qu'est-ce qu'il y a entre l'Asie et l'Amerique Latine ? L'Ocean Pacifique. Et qu'est ce qu'il y a dans l'Ocean Pacifique? Un paquet d'iles paradisiaques. Contrairement a la plupart des iles de la region, les Fidjis restent abordables pour les backpackers (du coup, tous les voyageurs qui font un tour du monde s' y trouvent !). Et puis les fidjiens sont reputes a travers le monde entier pour leur gentillesse.
Qu'on ne s'y trompent pas, les fidjiens ne sont pas les tahitiens peints par Gauguin : ils viennent d'Afrique (comment se sont-ils retrouves la? Les africains etaient-ils de grands navigateurs?), ils ont la peau noire, des cheveux crepus et les femmes ont des coupes afro ; et puis heritage colonial oblige, ils parlent un anglais so british my dear !
Comme nous n'avions qu'une semaine de prévue aux Fidjis, ils nous a fallu faire vite (se depecher pour se reposer, curieux concept... non ?). Nous avons donc saute dans un bateau qui nous a emmene loin de toute civilisation, sur une ile paisible (A Tawewa, sur l´archipel Est des Fidji : Yasawa) . La-bas, rien d'autre a faire que de dormir, manger, bouquiner et papoter avec d'autres voyageurs qui n'en rament pas une non plus, le tout face a un paysage de reve : sable blanc, cocotiers naufrages sur la plage, mer transparente, puis turquoise, puis bleue nuit, et un ciel magique. Il pleut souvent sur l'archipel (ce qui nous oblige a faire des siestes malheureux que nous sommes), le ciel oscille donc entre un bleu tres clair et un gris charge : ca donne des effets du tonnerre! La vegetation sur les iles est du coup tres dense et tres verte. Dans ce petit paradis, les moustiques, etres demoniaques par excellence, nous piquent de jour comme de nuit, nous rappelant ainsi que nous ne sommes pas encore morts (est-ce que quelqu'un pourrait enfin inventer une creme solaire qui fasse en meme temps anti-moustique ???)
Pour la plongee, mefiance : un danois nous a raconte une anecdote flippante. Il est parti faire une plongee au milieu des requins organisee par un tout nouveau club. Le but : attirer les requins locaux (de 2 metres pensaient-ils) en apportant de la viande et du sang. Ca ne faisait pas 10 secondes que l'equipage etait dans la flotte, derriere une petite ligne de surete ridicule, qu'un enorme requin blanc de 4 m les a attaques et s'est empare de toute la viande en un coup de croc. Les plongeurs, morts de trouille, ont commence a se pousser les uns les autres, pour ne pas se faire manger les premiers... Une vraie peur panique (puis le requin est parti de son cote, sans s'enerver) ! Voilà, maintenant vous savez, mefiez vous des clubs de plongee inexperimentes.

mardi 6 mai 2008

LE RAJASTHAN SI CA VOUS TENTE

BIEN POUR
En prendre plein la vue, faire de belles photos, se frotter a une culture (moghole) qu'on ne connait pas assez.
Parfait pour une lune de miel.

PAR CONTRE
C'est crevant !

ADMINISTRATIF
- VISA : obligatoire, il ne peut pas se prendre a la frontiere
Aller a une ambassade indienne est deja en soit une experience (prevoir beaucoup de temps)

- Economie : Le Rajasthan est un des etat les plus pauvre de l'Inde. (Paradoxe : les touristes les plus riches vont dans une des region les plus pauvre... Avouez que le monde est mal fait !)


SANTE
- Pas de vaccin obligatoire
- Faire attention a l'eau et a la nourriture (on est souvent malade en Inde)


CLIMAT
Debut avril, il fait une chaleur ecrasante (c'est pas la meilleur periode)


MONEY MONEY MONEY
- Taux de change : 1E = 63 indian rupees

- Logement : les hotels pas chers sont vraiment minables (pour ne pas dire cauchemardesques) et ce serait dommage de passer a cote des hotels un peu plus chers qui ont une deco rajasthani (dignes des contes des Mille et Une Nuits). A partir de 300-450 rps on vit dans des « havelis » (demeures traditionnelles des riches marchands d'autrefois).

- Restos : ce sont surtout des restos vegetariens (rappelez vous que manger du boeuf en Inde est un acte impie).
300 rps pour deux dans des restos clean et sans pretention (se mefier des restaus pour touristes qui ont peu de clients et donc ou les plats ne sont pas frais)


TRANSPORTS
- Trains : c'est l'enfer sur les longues distances en classe intermediaire. Les trains indiens font toujours du surbooking, sauf en 1ere classe. Les indiens en sont carrement a voyager sur les toits meme quand ce sont des trains express.
On peut faire des reservations sur internet et payer au guichet.
Les trains sont toujours tres en retard et le systeme d'affichage est incomprehensible. Toujours demander a quelqu'un si on est dans le bon train avant qu'il ne demarre. Nous nous sommes plantes de train une fois, nous avons du sauter en marche avec nos enormes sacs : on s'est vautre l'un apres l'autre tandis que les indiens sur le quais nous observaient avec suspicion en poussant simultanement (et ils etaient nombreux) des « Hoooo » d'effroi. Apres, il nous a fallu rester dignes !

- Bus locaux : parfois bondes, mais moins que les trains et souvent plus rapides. Mieux vaut ne pas regarder la route si on veut voyager sereinement. Des boules quies peuvent etre fort utiles.
Les routes au Rajasthan sont neuves.

- Voiture privee (avec chauffeur) : un charme fou parce que ce sont des « Ambassador »... Ce n'est pas si cher que ca si on est plusieurs, on paye au km. Nous, on preferre les transports locaux parce que c'est la que nous avons le plus discute avec des indiens.

- Avion : pas si cher que ca, on peut gagner beaucoup de temps, en depensant peu si on reserve en ligne.


CA VA MIEUX EN L'DISANT
Plus ca va, moins on fait d'effort pour parler la langue... Alors on s'en tiendra a deux mots d'Hindi :

Bonjour, au revoir : Namaste
Merci : Danyebad

Les indiens parlent anglais


NIGHT LIFE
Une petite vie nocturne s'organise dans les hotels et les havelis, mais rien de tres folichon.


TECHNIQUE
- Internet : partout, debit tres rapide, pas encore de WIFI

- Prises electriques : pas besoin d'adaptateur

- Envoi de colis : c'est une affaire complexe... prevoir au moins deux heures a la poste et attendre longtemps avant que le colis n'arrive a destination (on nous a dit qu'il arriverait dans quelques mois en France, mais vu les murs entiers de cartons a la poste, on va surement attendre plus).
Surtout, ne pas s'enerver (les administrations indiennes sont pires que les administrations communistes !)
On ne peut pas envoyer un colis de plus de 19kg et 800g.
19,8kg = 2800 rps (on croise les doigts pour qu'il arrive)

Une petite selection de nos photos du Rajasthan





pour voir les photos en plein cadre cliquez ici

RAJASTHAN : MAINTENANT, ON PASSE A LA COULEUR !

Nous sommes arrives en Inde avec pas mal d'appréhensions. Après avoir rencontre beaucoup de « rescapés de l'Inde » au Népal (beaucoup de voyageurs craquent et viennent se réfugier au Népal, histoire de souffler un peu) on se demandait si c'était vraiment une bonne idée de terminer notre voyage en Asie par l'Inde... Mais le Rajasthan tout de même, c'est tellement mythique ! Ca fait des années que je voulais y aller.

Notre séjour en Inde a commence sur les chapeaux de roues, parce qu'en Inde, rien ne paraît simple. Les trains surbondes (jusqu'à 5 par couchette...entre les familles pauvres qui dorment par terre avec des nouveaux nes et les riches nababs qui dorment confortablement, seuls, sur leurs couchettes sans se preoccuper des autres...il a fallu se faire une place. Et quand on n'a toujours pas le choix, c'est sur le toit du train qu'on fait le voyage !), la chaleur ecrasante (on transpire sans meme avoir esquisse un geste), la poussiere, le bruit, la longueur des distances... Les transports indiens ne sont pas un mythe, les hotels minables non plus. Puis, apres 3 jours de transport, nous sommes enfin arrives au Rajasthan.

Premiere impression : le Rajasthan n'a rien a voir avec le Sud du pays. Les hommes ont des turbans multicolores sur la tete, des moustaches qui tournicotent et des babouches aladinesques, tandis que pour les femmes, c'est un defile de couleurs roses, bleues, oranges, vertes, jaunes, avec des combinaisons a peine envisageables. Et puis souvent, elles cachent leurs visages avec un morceau de leur sari, laissant entrevoir a travers le tissu le blanc de leur yeux et le reflet de leurs bijoux. Si pour nous c'est extraordinaire, ici, c'est banal. En realite, toutes les images d'epinales que l'on peut avoir de l'Inde sont rassemblees ici.

Nous sommes d'abord restes quelques jours a Pushkar, au milieu d'un paysage semi-desertique. C'est la que nous avons fait notre première rencontre avec les chameaux (quelles étranges bestioles...est-ce-qu'on est bien sur qu'elles ne viennent pas d'une autre planete ?). Et puis nous avons teste la boisson locale, le « bang lassi » : un lassi (une sorte de yogurt apre et liquide) mélange avec une espèce de pate psychotrope utilisee par les hindous dans des rites religieux (effets effroyables garantis...il nous a bien fallu 2 jours pour nous en remettre !).

Puis nous avons découvert Jodhpur, une ville presque entierement peinte en bleu, parce que parait-il, le bleu permet de rafraîchir les maisons et d'eloigner les insectes...Si ca semble marcher pour les moustiques, nous restons dubitatifs quant a la chaleur !

Enfin nous sommes arrives a Jaisalmer, ville couleur de sable plantee a l'entree du desert du Thar...Comment decrire Jaisalmer ? C'est une ambiance tres particuliere. En fait, on a l'impression d'etre arrive au bout du bout, qu'apres, il n'y a plus rien (de l'autre cote du desert c'est le Pakistan...). C'est deconcertant. Certains adorent, moi ca m'angoisse un peu.

Jaisalmer fut l'occasion de faire un peu de trekking a dos de chameau dans le desert : 2 jours sur le chameau, une nuit a la belle etoile. Nous avons ainsi fete nos 10 ans (et oui deja...) sur une dune a observer la voie lactee. C'etait magique !! Par contre, je dois avouer que le desert etait un chouilla decevant : les indiens y ont plante un champ d'eoliennes...(Quand l'Inde devient ecolo!). Et puis mine de rien, le chameau, c'est physique !

Nos plus beaux souvenirs, outre les paysages, sont sans doute les rajasthanis que nous avons rencontres dans les bus. Musulmans pour la plupart, ce sont de gens ouverts qui nous ont pose plein de questions (« -Bon, alors toi, dans ton pays, tu es... plutot riche ou plutot pauvre ?», « -Si tu n'es pas chretien, ni hindou, c'est donc que tu es musulmans, non ? », « -J'ai 70 ans, 3 femmes, 7 enfants et le dernier a 6 mois. Les enfants, venez ici et dites bonjour a des francais moyens»). On est tres tres loin des indiens mercantiles qui font craquer les touristes deja a bout de nerfs.

Une petite video du Rajasthan :

http://fr.youtube.com/watch?v=2tr-BWBAzuM

Le Rajasthan nous a ouvert encore d'autres portes pour nos prochains voyages : le Pakistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et autres pays en « stan » : nous mourront d'envie d'y aller, partir a le rencontre de ces anciens grands royaumes moghols, ou les gens ont des regards qui fascinent, des paysages de bout du monde, une culture millenaire... Ahh, nous avons vraiment envie d'y aller (en passant par l'Iran dont nous n'avons entendu que du bien par les voyageurs qui y ont ete). Bref...

Pour finir ce voyage, qui fut definitivement trop court, nous sommes partis faire un saut a Bombay, pour papoter un peu avec Ishwari (qui s'est installee la-bas pour sa carriere d'actrice). Elle a obtenue un 1er rôle dans un film realise par un danois (c'est bien ca?) qui parle de Bollywood... Il sort en France en septembre , je vous tiendrai au courant.

Voilà, c'est la fin de l'Asie pour nous (si tant est que l'on considere l'Inde comme une partie de l'Asie). Nous allons nous envoler maintenant pour l'Amerique Latine, avec un bref stop aux iles Fidji). On part la gorge un peu serree de quitter le continent que l'on ne retrouvera probablement pas dans les memes conditions (nous avions decouvert la Chine avec , au debut, la tete encore un peu au Vietnam, le Nepal alors que nous avions la tete encore un peu en Chine, etc....). La prochaine fois, nous decouvrirons l'Asie alors que nous aurons probablement la tete en France, dans nos soucis de boulot, dans le speed des conges payes... Ahh, si seulement on pouvait figer le temps. Cette foutue impermanence !

Mais ne paniquons pas, notre voyage n'est pas encore termine, il nous reste encore tout un continent a decouvrir.