vendredi 1 août 2008

LA PAZ : UN CONCENTRE DE CURIOSITES

Apres diverses tergiversations dans l'Est du pays (Samaipata qui possede de belles ruines incas, Santa Cruz ou nous quittons Martin... qui semble-t-il partira ensuite dans la mauvaise direction, Villa Tunari ou il pleut des cordes puis notre tentative de remonter de la riviere bordee de jungle a partir de Villa Roel qui se soldera un echec cuisant : le delai d'attente du prochain bateau -entre 5 jours et 1 mois- nous a fait quitter les lieux aussi sec) nous decidons de faire simple et de nous rendre a La Paz. La Paz est une ville a part. Nous etions a la recherche d'un choc culturel depuis notre arrivee sur le continent, c'est ici que nous l'avons trouve. Pour commencer, La Paz est situe dans un decors pour le moins surrealiste. Coincee entre l'Altiplano, son climat sec, eprouvant et aride d'un cote et les sommets enneiges de la Cordillera Real de l'autre, cette ville se situe (a peu pres) au milieu de rien. A la difference de la plupart des villes de montagnes, La Paz n'est pas situee dans le creux d'une vallee paisible aux ressources abondantes ; au contraire, elle est construite sur les roches pentues de gorges impressionnantes, sur lesquelles les immeubles tentent desesperement de s'accrocher. Au plus haut, La Paz est a 4000 m d'altitude, ce qui en fait la capitale la plus haute du monde. Au plus bas, elle ne se positionne qu'a un modeste petit 3000 m... La ville s'etend entre ces deux mesures, ce qui donne qu'ici, aucune rue ne peut etre horizontale. Il faut sans cesse monter et descendre puis remonter et redescendre pour se rendre d'un point A a un point B. Et etant donne le manque d' oxygene a ces hauteurs, je peux vous assurer qu'on mesure a la loupe le detail de nos deplacements pour s'assurer de rationnaliser le moindre mouvement. Voilà pour le decors, qui donne a cette ville des horizons incomparables. La Paz est un laboratoire de curiosites : Le marche aux sorcieres, ou on peut trouver toutes les plantes, racines, fleurs, morceau de bois pour se concocter toutes les potions magiques les plus inventives, des autels en cire de toutes les formes pour diverses incantations, des foetus de lamas (les plus impressionnants mesurent plusieurs dizaines de centimetres et ont des poils. Ils sont ensuite enterres sous les fondations de nouvelles constructions -maisons, ponts, hotels- pour s'assurer de leur perrenite), des cactus de San Pedro, fortement hallucinogenes... et vomitifs parait-il, des soins corporels a base de coquille d'escargot (et surtout des cremes de jour) et autres trucs bizarre dont je ne soupconne pas encore l' utilite. Un matin, un homme cagoule (on peut juste entrevoir ses yeux) se precipite sur Yves et pointes ses pieds du doigt : c'est en fait un cireur de chaussure, parce qu'ici, les cireurs de chaussure, honteux de la bassesse de leur profession, portent la cagoule pour ne pas qu'on les reconnaisse. A nous d'assumer si on veut se faire cirer les pompes. La Paz est aussi le royaume de l'association de malfaiteurs : de faux policiers, associes a de faux taxis, associes a de faux touristes organisent des kidnapping de jolies jeunes touristes esseulees en echange d'une confortable rancon. Il ne fait pas bon se balader seule le soir dans les rues de La Paz... D'ailleurs, les rues se vident des la tombee de la nuit. La Paz, c'est aussi le lieu ou se dessine la nouvelle tendance des chollitas. Vous vous souvenez, je vous avais parle des « chollas », ces boliviennes qui portent le costume traditionnel. C'est ici, dans les rues aux nombreux marches, que se decident quelle sera la taille et la couleur des pompons pour s'attacher les tresses, le dessin des dentelles des jupons, la longueur des jupes, la forme des chaussures (toujours en plastique), la hauteur du chapeau melon et autres details qui feront que la chollita sera ou non tendance pour sa prochaine sortie. Apparemment, de plus en plus de jeunes femmes troquent leurs vieux jeans contre une belle jupe de velour et ses nombreux jupons. Un probleme de taille semble cependant plonger La Paz en emoi : le vol, sur les marches, des chapeaux melon pose sur la tete des demoiselles. Nous voilà bien dans un autre monde... Pour notre part, raz le bol de se faire des hotels sans charme, froid, sans salle de bain, pas toujours clean et sans etagere pour poser nos fringues. C'est ce que nous faisons depuis plus de 11 mois maintenant mais la, on en a super marre : nous ouvrons la porte, le coeur battant, d'un hotel 3 etoiles tout juste construit et nous nous installons confortablement devant la fenetre de notre chambre, qui a une vue imprenable sur la ville, ses gorges, ses lumieres. Nous restons ainsi ebahis un bon moment.

dimanche 15 juin 2008

Toutes nouvelles toutes fraiches...

...notre video de sandboard a San Pedro dans le nord du Chili !!
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...et notre video du nord de l'Argentine !!
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dimanche 8 juin 2008

SUCRE AMER

25 mai 2008. C'est notre premier jour a Sucre et nous nous reveillons sous les fanfares. Aujourd'hui, la ville fete l'anniversaire de sa premiere rebellion anti-coloniale (le « cri de la liberte »). Au programme : defile de corps professionnels a n'en plus finir, fanions aux couleurs de la region, percussions, cymbales, majorettes, uniformes...tout y est. Sur les trottoirs, les vendeuses de rue preparent des empanadas (casse-croutes), les gamins se promenent avec des ballons Spiderman gonfles a l'hélium, les representants politiques (les chefs des deux principaux partis) serrent les mains des innombrables spectateurs, tout en cherchant soigneusement a s'eviter pour ne pas avoir a se confronter. A leur passage, ils sont applaudis par la foule et suivis par les cameras. Tout ceci se deroule dans un decor superbe parce que Sucre, capitale constitutionnelle du pays, est une ville magnifique. Pour nous trois, c'est un grand moment d'insouciance. Nous avons l'impression d'etre au bon endroit au bon moment. Nous faisons meme un tour au Salon du Chocolat qui a ouvert ses portes. Les jours suivants, nous partagerons notre temps entre des ballades citadines et un suivi tres actifs des premiers matchs de Roland Garros, confortablement installes dans une chambre d'hotel kitchissime.

Mais un premier element nous met la puce a l'oreille. Sur un mur il est ecrit « Venez a Sucre vous vivrez le racisme colonial... ». C'est vrai que nous sommes dans une ville totalement coloniale (construite par les colons, pour les colons...qui finalement n'en sont jamais partis) comme toutes les villes du continent que nous avons visite jusqu'à present ; mais « racisme », le terme nous semblait un peu fort. Nous dechanterons quelques jours plus tard, lorsque Yves tombe par hasard sur un article repris par le site de Liberation qui raconte la journee du 25 mai : pendant les fanfares, sur la place de l'Independance (le symbole est fort !) un groupe de jeunes a humilie une delegation amérindienne venu soutenir le president Evo Morales en visite a Sucre pour annoncer des mesures sociales en leur faveur. Ces jeunes leur ont jete des pierres, les ont pris en otage, leur ont fait enlever le haut de leurs costumes traditionnels, ont brule les vetements, les drapeaux et les insignes, leur ont fait faire le tour de la place points lies, puis ils les ont fait s'agenouiller par terre en face de la « Casa de la Libertad », baiser le sol, manger des fientes de poulet puis les ont ruer de coups. PERSONNE NE S'EST INTERPOSE. Pendant ce temps, a l'entree de la ville, d'autres jeunes ont jete des pierres sur tous les amerindiens qui tentaient d'entrer dans la ville, femmes et enfants compris. Etant donne la fureur des opposants, Morales a prefere calmer les esprits et annuler sa visite.
Voilà ce qui s'est passe le 25 mai dernier a Sucre, pendant que nous dormions tranquillement a l'hotel, a moins que ca ne soit passe pendant que nous entamions une degustation de chocolat blanc. Cette histoire me rend folle !!! D'une part parce qu'elle me donne envie de vomir, mais aussi parce que nous n'avons rien vu. Comment avons nous pu passer a cote de ca !
Le jour meme a Sucre, les representants politiques continuaient a serrer les mains comme si de rien n'etait, comme si ce genre d'humiliation etait anecdotique. Le lendemain, le journal local « Correo del Sur » a fait sa une dessus (il semble que ce soit cet article qui est a l'origine d'une mobilisation pro-amerindienne dans les journaux europeens). Sinon, il y a bien eu une petite marche silencieuse de femmes qui militaient contre la violence conjugale et contre le racisme (comme si ce theme avait ete rajoute a la derniere minute) mais sans vraiment d'ampleur. Martin en a discute avec son prof d'espagnol qui s'est dit completement ecoeure par ce qui s'est passe, mais le racisme semble un sujet si tabou que personne n'ose se mobiliser.

Voilà comment on fete l'anniversaire de la rebellion anti-coloniale a Sucre : On humilie les peuples pre-hispaniques qui revendiquent leurs droits.

Mais remettons cet evenement dans son contexte parce qu'en realite, je crois que l'histoire evolue beaucoup en ce moment en Bolivie et pas dans le sens de l'extreme-droite.
La Bolivie est un pays globalement divise en deux, geographiquement et humainement. A l'Ouest, ce sont les Andes, les hautes montagnes avec des ressources pauvres et un climat defavorable. A l'Est, c'est d'abord la Pampa, terres cultivables et facilement accessibles, puis la jungle (qui est de plus en plus defrichee). A l'Ouest vivent les « amerindiens » (les peuples pre-hispaniques qui continuent de preserver leur culture, leurs vetements traditionnels et leur mode de vie) tandis qu'a l'Est vivent des Metis qui sont occidentalises et riches parce qu'ils habitent dans des regions plus developpees et moins enclavees. (Soyons clairs, je generalise pour que ce soit plus simple, mais la realite est sans doute beaucoup plus complexe.)
Les Metis et les quelques blancs (3% de la population) qui vivent en Bolivie ont toujours ete l'elite, ils ont toujours detenu le pouvoir politique et economique, tandis que les amerindiens (la majorite de la population) n'ont jamais ete vraiment entendus ni consideres.
En 2005, election historique : Evo Morales, un amerindien, est elu chef de l'etat. Socialiste, il veut une redistribution des richesses et multiplie les aides aux defavorises. Les riches de l'Est constatent qu'ils sont relayes en 2nd position et qu'ils payent pour les autres.
Le 4 mai dernier, la province de Santa Cruz, la region la plus riche du pays, se declare autonome apres avoir effectue un referendum (qui n'est pas reconnu par le gouvernement). « Ce n'est pas notre faute si nous sommes riches, alors debrouillez vous entre pauvres... », voilà pour l'etat d'esprit (pour les propos les plus courtois). De meme, le 1er juin dernier (soit quelques jours apres les actes racistes qui se sont deroules a Sucre) avait lieu le referundum pour la region de Sucre. Voilà le climat hyper tendu dans lequel se trouve aujourd'hui la Bolivie.

Pour plus d'infos (il semble que les medias en Europe n'en ai pas du tout parle), 3 articles

http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2008/05/devant-les-viol.html qui resume cette journee du 25 mai.
- http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6713 qui fait une analyse de la situation des peuples pre-hispaniques en Amerique Latine.
http://www.ouest-france.fr/Bolivie-les-Indiens-face-a-la-fronde-des-Blancs-/re/actuDet/actu_3637-639280------_actu.html qui nous explique qui sont ces jeunes racistes.

Sur un ton beaucoup plus detendu, vous pouvez aussi voir le film "Quien Mato a la llamita Blanca" ("Who killed the white llama" en anglais), realise par le bolivien Rodrigo Bellott qui parle avec beaucoup d'humour des Collas (des Andes) et des Cambas (de la Pampa et de la jungle)... Nous avons l'impression d'avoir plus appris pendant ces 2 heures de film qu'en 3 semaines de voyage.

Voilà. Nous continuons notre route avec un goût amer. On essaye de mettre cet evenement de cote pour ne pas passer a cote des autres facettes de la Bolivie, mais ce n'est pas simple.
Est-ce que ce sont les derniers soubressauts d'une extreme droite qui sent le vent tourner ou au contraire, est-ce le debut d'une haine raciale qui ne demandait qu'a s'exprimer ?

L'ALTIPLANO ET LE SALAR D'UYUNI

Aller a San Pedro de Atacama, c'etait surtout l'occasion de prendre le train mythique qui traverse les hauts plateaux de l'Altiplano pour rejoindre la Bolivie. On s'imaginait deja se rendre sur les hauteurs, souffrir du froid et de l'altitude en se blottissant contre les autres passagers, faire des photos uniques du train traversant des paysages surrealistes, partager le quotidien des latinos sur un trajet de plus de 20h... Mais grosse deception arrives a San Pedro : la ligne Calama-Uyuni n'est plus qu'une ligne de fret ! Le passage de la frontiere, qui necessitait des heures et des heures d'attente a 5000m d'altitude a fini par l'emporter sur le mythe... Dommage. Il nous restait deux options : prendre 3 bus, se galerer a trouver des hotels, de la bouffe et tout le reste ou partir en expedition avec une agence, traverser l'Altiplano en 4x4 jusqu'au Salar d'Uyuni en se laissant trimbaler dans les plus beaux spots du coin... Nous avons courageusement choisi la 2eme solution.
Nous avons ainsi passe 3 jours dans des decors inimaginables : des lagunes de toutes les couleurs ou viennent s'approvisionner des flamands roses, d'immenses etendues desertiques perchees a plus de 4000 metres d'altitude ou viennent brouter quelques vigognes, sortes de lamas-biches sauvages (mais que broutent-elles au juste ? Ici, il n'y a que de la poussiere), quelques zorros aussi, sorte de petits renards a peine farouches ainsi qu'un animal etrange : tete de lapin, queue de rat mais avec plus de poils et qui saute comme un kangourou (nous l'avons donc tres justement appele le « ratinou »). Face a nous, des paysages qui semblent avoir inspires Dali (vous voyez les tableaux de montres molles dans les tons marrons ou d'elephants sur des echasses... ca vient d'ici !). Des arbres de pierre, des nuances de couleurs qui nous ont rendus accros, des ciels magiques, des geysers qui crachent de la pate grise et rouge, une source d'eau chaude (35 degres tout de meme) dans laquelle on se baigne allegrement. Traverser cette region (le Sud Lipez) est une experience fascinante.
Le dernier jour, nous arrivons au Salar d'Uyuni, immense desert de sel de plus de 2 000 km2. Au milieu, une ile bordee de cactus qui servait de lieu d'echange au temps des empires pre-hispaniques. La encore, le desert a perte de vue nous inspire quelques illusions d'optique... Nous appuyons sur les déclencheurs des appareils photos comme des fous.
Arrives a Uyuni : cette ville semble en partie abandonnee. Atmosphere peu engageante. Dans les rues, les boliviennes ont conserve leurs tenues traditionnelles : chapeau a la Chaplin, jupe plissee remontee sous je ne sais combien de jupons et toujours deux longues tresses noires dans le dos. Le costume traditionnel de cette region est sous le signe de la sphere et des lignes paralleles : chapon rond, visage rond, haut du corps tout en rondeur, tresses paralleles, jupe rebondissante et petites guiboles... C'est tout un art.
Quel bonheur de voyager dans des regions ou la culture occidentale ne semble avoir aucune prise. Quelle richesse lorsque les peuples ont conserve leurs traditions... La Bolivie m'ouvre de nouvelles perspectives photogeniques.

**Astuces**
Si vous aussi cette aventure vous tente, sachez qu'il y a plus de 80 agences a Uyuni et qu'elles ne sont pas toutes tres serieuses. Nous avons entendu je ne sais combien de fois des histoires de chauffeurs qui prennent le volant alors qu'ils sont saouls, qui ne se reveillent pas le matin ou encore des 4x4 qui tombent en panne au milieu de nulle part... Plus grave, au debut du mois de mai, deux voitures sont entrees en collision sur le salar. Bilan : 13 morts. Alors mieux vaut voyager avec une agence recommandee. Nous sommes passes par « Estrella del Sur » (l'etoile du Sud), agence qui a un bureau a San Pedro (Chili) et a Uyuni. Le 4x4 etait super bien entretenu, le chauffeur (Jose), d'un serieux irreprochable et d'une patience d'ange (on a pu s'arreter quand on voulait et faire de tres longues pauses photos).
En ce qui concerne l'hebergement, tout le monde, toutes agences confondues, est loge a la meme enseigne. La nuit dans l'hotel de Sel (du sel partout) est charmante mais on caille (il ne fait pas loin de 0 degre dans les chambres) tandis que la nuit pres de la Laguna Colorado est une aventure en soit (ne pas s'attendre a beaucoup dormir, le froid defi toute imagination).
Prevoir creme solaire, baume pour les levres et vetements tres chauds, mais aussi vetements legers pour la journee (plus de 20 degres au mois de mai). Et biensur, un maillot de bain.

SAN PEDRO DE ATACAMA, CHILI



Le 18 mai.
J'ai quitté Arica, les plages du pacifique, et les vagues de pélicans qui échouent sur les jetées du chantier naval, pour faire sécher leurs ailes au vent. J'ai quitté les vagues de l'océan, et les surfeurs Brésiliens, pour traverser le désert.
A San Pedro, 7 heures du matin, les routes du village sont poussiéreuses, le soleil est brulant, mais peine a rechauffer la ville. Je trouve l'Eden. L'hôtel Eden, soyons clairs. Ici c'est plutôt un village pour touristes. L'atmosphère n'est pas ordinaire. Les maisons sont basses, les voitures soulèvent la poussière, les gens marchent a l'ombre, la ou il fait froid, car au soleil on brûle. Mieux vaut être de passage.

16 heures.
Je suis assis dans le jardin de l'Eden, et je travaille mes cours d'espagnol. Je déplace ma chaise toutes les quinze minutes pour éviter le soleil qui me poursuit jusqu'au dessous du parasol quand Yves et Fannie déboulent, dans le jardin, avec leurs gros sac a dos. Un gros sur le dos et un petit sur le ventre, comme tous les mochileros (en Amérique du sud les porteurs de sacs a dos sont des mochileros).

Nous voilà donc a échanger sur le monde, dans le jardin de l'Eden, a San Pedro de Atacama, ville aux allures de far west, ou ne manquent que de virevoltants tumbleweeds pour nous convaincre d'acheter des colts et nous pousser au crime fratricide de tous ces touristes.

Ils ont l'air a peu prêt normaux nos baroudeurs, j'ai même l'impression de les avoir quittés hier. Leurs seules blessures visibles semblent être d'ordre capillaire, Fannie a malheureusement succombé a la haute coiffure Pekinoise, et Yves a malheureusement accepté de se faire couper les cheveux par Fannie. Pas de quoi en faire des empanadas. Sinon nos routards bien qu'un peu fatigués vont bien, ils ont acquis un certain goût pour le confort, et un paquet d'histoires.

Le lendemain on loue des vélos, des planches de surf, et on se taille dans la vallée de la mort. On gravit les dunes colossales, et on surfe, tombe, saute, chute, caracole, dégringole, on enlève le sable de nos chaussettes, on se dit qu'on est bien fatigues et que ca tombe mal car on a encore 35 km de désert a parcourir avec nos foutues planches sur le dos qui nous font mal et nous font ressembler a des libellules (selon Fannie). Alors on arrive dans la vallée de la lune, un peu trop tard, morts de fatigue mais on se réjouit des paysages. La nuit tombe, on prend des photos sur le lac de sel et on rentre au clair de lune. On dévale la montagne, comme des libellules, on use nos dernières forces. On se réveille a quatre heures du matin pour aller visiter les geysers du Tatio.

20 mai - six heures du mat - sommeil profond – dans le bus.
Une brusque secousse nous réveille. Des bruits de roues qui patinent. Le pare brise est givré, le chauffeur prie pour son emploi, le bus est planté dans le sable du bas coté. Un mètre de plus et on basculait dans le fossé.
On sort, un bus de passage s'arrête. Il y a trois places de libre. Sans se retourner sur nos compagnon de route on profite de la providence.
Le soleil se lève sur les 85 geysers du Tatio et nous régale de ses reflets dans les volutes de vapeurs blanches. Les vigognes se promènent paisiblement, les moins quinze degrés de la nuit se font oublier, on rentre heureux trois heures plus tard. On croise sur le bas coté les 17 compagnons d'une infortune dont nous fumes les seuls rescapés.

La suite de cette histoire revient a qui de droit, elle se déroule sur les routes de la Bolivie, dans l'Altiplano andin ou les vigognes paisibles paissent.


So long, Martin



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vendredi 30 mai 2008

LES ANDES ARGENTINES SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR
Les paysages dementiels, les bons steaks (fierte nationale : ici,le betail est toujours eleve en liberte), la fiesta.

PAR CONTRE
Ce n´est une zone pas tres interessante pour les sites pre-hispaniques (gros tas de ruines super retapees : on n'arrive pas a s'imaginer que des populations ont vecu sur ces sites, la magie n'opere pas).
L'Argentine est un immense pays, il faut donc beaucoup de temps si on veut tout voir (ou y revenir plusieurs fois). Nous nous sommes concentres sur la Cordilliere des Andes.

ADMINISTRATIF
– Pas besoin de visa pour les francais pour un sejour de moins de 90 jours
Regime politique : un des rare pays du monde ou une femme a ete elue chef de l'etat. Grande avancee dans les mentalites me direz-vous, les latinos ne sont donc pas si machos ? Ca n'empeche pas quelques critiques viles et basses de fuser parmi les plus refractaires : Cristina Kirchner passerait plus de temps dans les magasins Vuiton que derriere son bureau.
Economie : L'Argentine se releve a peine d'une grave crise financiere. Carlos Menem, grand megalomane, a voulu faire du pesos argentin une monnaie forte équivalente au dollar americain. Le probleme : les produits argentins ne s'exportaient plus parce qu'ils etaient trop chers et les argentins ne pouvaient plus rien acheter a cause de l'inflation. Beaucoup de societes se sont retrouvees ruinees et ont arrete de payer les salaries. Beaucoup de banque qui occupaient de magnifiques batiments ont fermees et sont devenues des centres culturels.
Aujourd'hui, la crise est freinee et le pays tente de retrouver son niveau de vie d'avant 2001. Quand on se balade dans les rues des villes, on sent que c'est un pays riche (toutes les infrastructures sont en place) qui est devenu pauvre et qui redevient riche (c'est bizarre).

SANTE
– pas de vaccin obligatoire
– pas de paludisme
– pas de fievre jaune

CLIMAT
En mai, c'est l'automne : les feuilles commencent a tomber, la temperature en journee est tres agreable (on est en tee-shirt) mais des que le soleil disparaît, on caille (on se retrouve en doudoune). La Cordilliere des Andes explique cette forte amplitude entre le jour et la nuit.

MONEY MONEY MONEY
- Devise : Pesos argentin (qui s'ecrit $)
- Taux de change : 1E = 4,9 $AR



- Logement : En Argentine comme dans le reste de l'Amerique Latine en general, on peut trouver des « Hostels » qui sont l'equivalent de nos auberges de jeunesse. Le gros avantage, c'est qu'il y a une cuisine a disposition ce qui permet de faire des repas orgiaques (entree, plat, dessert, vin) pour pas trop cher. Par contre, ce sont souvent des ambiances de gros fetards et il est parfaois super agreable de quitter les Hostels pour se reposer un peu (les hotels ne coutent pas forcement plus chers que les hostels).
Enfin, nous avons constate qu'en general, les chambres doubles coutent le prix de 2 lits en dortoirs.
70 $AR pour une chambre double

- Repas : 50 $AR a deux (sans vin)
Si vous etes a Mendoza, une tres bonne et belle adresse (WIFI Zone) : Anna Bistro, av Juan B Justo 161. Le plat du jour n'est pas cher.

TRANSPORTS
- Pas de train en Argentine
- Du coup, les bus sont encore plus confortables que les trains en Europe : sieges inclinables et moelleux, plein d'espace pour les jambes, films, plateaux repas (du petit dej au diner). Bref, vous dormirez comme des anges...
Si vous prenez le bus de Santiago (Chili) a Mendoza (Argentine) : vous traversez les Andes, c'est un paysage surrealiste qu'il serait dommage de faire de nuit (prenez une place a la droite du bus).
- Les autoroutes sont parfaites. Par contre, entre Salta et la frontiere bolivienne, certaines routes sont vraiment pourraves. Si vous vous baladez en voiture de location, renseignez-vous bien avant sur l'etat des routes parce que certaines ne sont accessibles qu'en 4x4.
- La voiture de location par excellence est la Volkswagen GOL. C'est la moins cher et elle va presque partout parce qu'elle est un peu surelevee. Miefiez-vous des petites agences qui proposent des prix defiants toute concurrence : elles ont souvent de vieilles bagnoles qui tombent en panne.
Pour vous donner une idee, nous avons loue une GOL pour 7 jours et 2000 km pour 800 $AR chez Europcar (les grosses boites font souvent de grosses promos et ont des voitures fiables). Le permis international, officiellement obligatoire, ne nous a jamais ete demande, ni par Europcar, ni par les policiers des nombreux barages routiers (au pire, ils nous demandent notre passeport). Par contre toutes les agences de Salta exigent que vous ayez une carte bleue.
- Moto : elles sont rares et pour cause, quand on est a plus de 3000m d'altitude, ca caille.
- Les avions internes sont tres chers.

CA VA MIEUX EN L'DISANT
Pas d'equivoque : en Argentine, peu de gens parlent anglais. Dans les villes, on trouve souvent des profs d'anglais qui donnent des cours d'espagnol aux voyageurs (a Buenos Aires, Mendoza, Salta pour sur). Pour vous donner une idee, nous avons paye 500 $AR chacun pour 20h de cours particuliers (voir le post « Mendoza, Hablamos Espanol »).
Les argentins sont charmes quand vous tentez de parler espagnol : ils font tout leur possible pour comprendre votre charabia inaudible et vous repondent lentement en articulant au maximum. C'est parfait pour se sentir a l'aise dans une langue.

NIGHT LIFE
On n'a pas teste, mais ca a l'air grandiose, surtout a Mendoza. Buenos Aires est apparemment le lieu de tous les exces...

TECHNIQUE
- Internet : partout, sauf dans les petits villages recules au nord de Salta.
WIFI dans certains cafes.
- Prises electriques : Pas besoin d'adaptateur.




Pour acceder a nos photos de l´Argentine en plein cadre, cliquez ici

LES ANDES DU NORD DE L'ARGENTINE : MYSTERES GEOLOGIQUES ET COULEURS PSYCHEDELIQUES

Nous avions deja traverse les Andes une premiere fois, pour passer de Santiago a Mendoza : le paysage etait magique, unique, incroyable... Nous ne voulions donc pas perdre une minute de plus a Mendoza. Nous avons squizze la route des vins, les sites incas et les musees de la ville pour sauter dans le premier bus venu, direction Salta.

Salta est une ville bourree de charmes : batiments coloniaux, eglises surchargees immenses ou regne une dramaturgie larmoyante, plantes tropicales et surtout, un joyeux bordel. Du monde partout, dans tous les sens, des marches cacophoniques, des enseignes vieillottes et de nouveaux visages. En un claquement de doigts, on s'est senti dans une autre Argentine. Le depaysement opere enfin. Quelle joie de se balader dans les rues de la ville, se fondre dans la foule, devenir a nouveau anonymes, observateurs.

Mais nous ne nous arretons pas la. Le but de notre venue dans le nord est de louer une voiture pour partir dans les Andes. Nous nous mettons en action : on a une carte detaillee de la region, une bagnole pas trop mal et les derniers conseils de voyageurs qui nous indiquent les endroits ou les touristes vont rarement.

On commence par le nord de Salta. Le temps est maussade, il fait gris... puis on passe par une vallee etrange, dans laquelle les nuages se stoppent d'un coup pour laisser place a un soleil ardent... magie meteorologique ! On passe la « palette des peintres », montagnes ou se superposent toutes les nuances de couleurs, du blanc au rose, comme une coulee de lave pastelle horizontale.

Nous continuons. Prochaine etape, Iruya, petit village perche sur les hauteurs. Pour y acceder, on quitte l'autoroute pour de la piste cabossee. On traverse des rivieres, des villages (ou les chiens courrent vers notre voiture pour croquer les pneux... c'est dire si les voitures passent souvent par ici). Les habitants sont de plus en plus types, les costumes deviennent traditionnels. On passe un col a 4 000m, le ciel devient d'un bleu intense, les montagnes prennent d'autres couleurs.
Iruya : village charmant mais un peu austere. De 20h a 21h, tout s'arrete : c'est l'heure de la messe...
Le lendemain, la brume a envahit toute la vallee, on ne voit pas a 3 metres. On reprend la route qui monte, on traverse la mer de nuages et a nouveau, le ciel d'un bleu insolent et le soleil ardent.
Cap sur le nord, pres de la frontiere bolivienne. On traverse encore des paysages dignes de cartes postales a chaque virages. On longe le Rio Grande : petit filet d'eau ridicule mais au debit affole.
Nos premiers lamas traversent la route. Au debut, on s'arrete, on leur parle, on les photographie comme des stars... Par la suite, on en croisera tellement que nous n'y preterons plus aucune attention. Apres une route de tole ondulee nous arrivons a la Laguna Portezuelo. Nous sommes a plus de 4 000m d'altitude : il y a du vent, il fait froid, la lagune n'est pas aussi belle qu'on nous l'avait promis... On repart, mais cette fois-ci avec une auto-stopeuse en costume traditionnel. Elle enchaine quelques phrases en espagnol, on arrive a peu pres a la comprendre... Ravie d'avoir affaire a des etrangers, elle nous apprend le nom de tous les animaux qu'on croise.

On redescend vers les Salinas Grandes, les plus grandes salines d'Argentine. Le ciel est bleu electrique, le sol est blanc immacule... la lumiere nous brule les yeux.

Nous partons vers San Antonio de los Cobres : nous ne sommes plus dans les montagnes mais sur un immense plateau. A cote de nous, de mini tornades naissent et meurrent aussitôt. Yves, epuise, me passe le volant... La route est dingue : personne a l'horizon, c'est un chemin de terre et de sable. Je me surprends a prendre un pied monumental a conduire : c'est une des premieres fois ou je n'ai plus peur au volant. J'accelere comme une furie, je freine, je passe les vitesse comme Fangio. Dans le sable, la voiture chasse, je m'en sors comme une reine. Derriere nous, un enorme nuage de poussiere. Je trace, je me lache, Yves s'accroche.

Cap encore plus au sud : Cachi (la route 40 entre San Antonio et Cachi n'est praticable qu'en 4x4... nous devrons donc passer par Salta). Nous passons de hauts cols pour nous retouver face a une route bitumee toute droite de 14 km... Toujours personne a l'horizon... la vitesse est limitee a 30 km/h a cause des lamas qui pourraient inopinement surgir sur la route. Comme toujours a ces hauteurs, le ciel est electrique... Ca nous inspire, on fait des photos de nous en train de sauter en l'air (effet garantit avec un tel decors).
Cachi : villages pour riches touristes. Joli, super retape, on se sent dans un decors de cinema en toc.

Nous pointons sur Cafayete. Encore une route stimulante. Je m'installe au volant, le claque la porte, reglage de retro, ceinture... et hop c'est parti. Au volant, je ne me reconnais pas, je fonce. Mais ou est donc passee cette parisienne flippee qui ne passe pas la 4eme ? Je double d'autres voitures avec finesse et dexterite, je klaxonne nonchalamment, j'accelere encore et encore. Hysterie. Yves s' accroche toujours, encore plus crispe que la veille.
Les paysages sont a nouveau magiques. On passe a travers des montagnes psychedeliques, inimaginables. A Cafayete, on dort d'un sommeil de plomb.

Le lendemain, on fini notre circuit en beaute en passant par la Quebrada de las Conchas, joyau geologique. La route bitumee a ete construite dans les gorges, la ou passait une riviere aujourd'hui assechee. A la tombee du jour, la lumiere donne une teinte rouge aux paroies, la lune fait son apparition. Cliche photographique.

On retourne sur Salta, completement emballes. OK, nous n'aurons pas rencontre beaucoup d'argentins (a part les nombreux auto-stopeurs, mais notre niveau d'espagnol ne nous permet pas encore d'entamer de vraies discussions). Par contre, on a le sentiment de s'etre completement laches et d'avoir vu du Grandiose. C'est peut etre comme ca finalement que ca se prend l' Argentine : on n'est plus vraiment tourne vers les autres comme on peut l'etre en Asie, on abandonne toute pudeur pour se concentrer sur soit.

Notre prochaine etape consistera maintenant a nous rendre a San Pedro de Atacama, au Chili (nous traverserons encore les Andes) pour retrouver Martin. Martin est arrive il y a quelques semaines au Perou. Sans projet vraiment motivant en France, il a decide de partir a la decouverte de l'Amerique Latine et qui sait, peut-etre s'y installer quelques mois. Nous ferons donc un petit bout de chemin ensemble, a San Pedro puis surtout en Bolivie.



MENDOZA : HABLAMOS ESPANOL !

Mendoza est reputee pour etre une ville de province argentine qui bouge a mort... Nous sommes arrives dans un ville morte. La raison est simple, nous etions dimanche (et un dimanche en Argentine, ca rigole pas).
Nous arrivons dans un hostel aussi fantomatique que la ville : de longs couloirs vides qui resonnent, un receptionniste a peine aimable et des elements qui disparaissent inopinement (la fenetre de notre salle de bain par exemple, qui ne sera retrouvee que quelques jours plus tard dans un debarras !). Tous les autres hostels etant complets, nous n'auront pas le choix, nous devront rester ici.
Nous sommes a Mendoza dans un objectif bien precis : prendre une semaine de cours intensifs d'espagnol afin de pouvoir ensuite nous lancer allegrement a la decouverte du continent sud americain. Une semaine, donc, de dur labeur, comme une parenthese dans notre voyage, afin de se sentir autonomes et enfin pouvoir decoller.


Nous avons trouve les cours parfaits : dans une petite maison charmante, deux profs passionnees par les langues allaient decortiquer nos structures mentales de maniere intensive et, heureux presage, un jeune chat qui tentait par tous les moyens de se lover sur nos genoux pendant que nous recitions nos conjugaisons... Si nous nous etions inscrits dans un de ses cours hypers pros ou les etudiants se suivent comme dans une usine, je crois que nous n'aurions pas pu tenir deux jours ; tandis que la, nous allions a ses cours avec plaisir. Suzanna, une des prof, fantasmait completement sur Paris, elle etait ravie d'avoir des petits francais. Elle nous parlait avec nostalgie de l'Argentine, comment Carlos Menem a mis son pays a genoux en 2001 en creant une crise financiere sans precedent, du climat d'insecurite qui monte dans les rues de Mendoza (les magasins se barricadent dans la journee et ferment 3h plus tot le soir parce qu'ils en ont marre de se faire braquer parait-il... mais je dois avouer que nous ne nous sommes jamais senti en danger a Mendoza... est-ce une crise paranoiaque relayee par les medias argentins ? Est-ce que les magasins etaient a ce point pilles aux moment les plus forts de la crise ?).


Puis est arrive le week end du 1er Mai. Notre hostel s'est rempli a la vitesse de l'eclair, devenant un lieu orgiaque de jours comme de nuits... Impossible de fermer l'oeil et d'apprendre assidument nos 30 mots de vocabulaires quotidiens... Impossible aussi de suivre ces jeunes vingtenaires chevronnes qui partaient en boite toutes les nuits dans un fracas de tous les diables.

Nous, nous etions le couple sage de l'Hostel (il y avait d'autres couples, mais ils n'ont meme pas tente de sortir de leur chambre pour se joindre a cette bande de fetards dechaines...). Au debut, on a tente de parler a ces jeunes loups de l'Asie, de notre conception du voyage, de notre maniere de voir le monde, mais on a bien vu qu'ils esquissaient quelques baillements... Memes notre episode sur les inondations au Vietnam ne les a que peu emus. Ils etaient semble-t-il plus preoccupes par le concours de bierre qui se deroulaient juste derriere nous... Ennieme decalage...


Dimanche soir, fin du week end, notre hostel s'est vide a nouveau, retrouvant son atmosphere fantomatique. Dans les rues de Mendoza, un petit moment de poesie : un homme au teint cuivre, un des rares descendant de la culture pre-hispanique vivant a Mendoza, promene son oie sur une des places de la ville, en silence. Quelques vieilles bagnoles circulent (des Renault 12, des Peugeot 403) donnant un air un peu retro aux rues de Mendoza.

Lundi matin, nous terminons nos cours. Notre niveau n'est vraiment pas terrible, en met encore pas mal de mots en anglais au milieu de nos phrases, mais nous avons acquis les bases. Reste maintenant la pratique...
L'apres midi meme, nous courrons prendre nos billets de bus pour gagner le nord de l'Argentine. Notre voyage peut enfin commencer.

Que dire de Mendoza ? C'est une ville qui n'a pas beaucoup de charmes. Sans nos cours, nous n'y serions sans doute restes qu'une nuit... De ce que nous ont dit les infatiguables fetards, c'est une ville etape qui permet de partir a la decouverte de la route des vins.

mardi 27 mai 2008

SANTIAGO : EN PLEIN DECALAGES

Notre arrivee sur le nouveau continent fut quelque peu complexe. Nous etions completement perdu : changement culturel radical, changement de temperature, nouvelle langue et pour la premiere fois, un decalage horaire que nous avons pris de plein fouet.

Prenons les choses dans l'ordre : nous ne connaissions rien de ce continent avant d'y mettre les pieds. Pour notre voyage en Asie, c'etait plutot facile parce que nous etions en terrain connu : notre voyage au Laos nous avait fait decouvrir la zenitude asiatique, nous savions qu'il etait facile de communiquer en anglais avec les gens et surtout, nous savions que ca allait nous plaire. Pour l'Amerique Latine, nous n'avions aucune idee de ce qui nous attendait. Nous abordions donc ce continent avec une bonne dose d'apprehension.

Nouvelle culture. Santiago est une grosse ville europeenne : les rues ont des trottoirs, du bitume et des feux rouges (plus une vache a l'horizon), les chiliens s'habillent comme nous, nous avons le meme teint et comble de tout, le metro qui sillonne les tunnels de la ville a ete construit par un francais (nous nous retrouvons donc dans les memes rames que la ligne 1, a nous accrocher a la meme rampe en metal que dans notre bon vieux metro parisien... effet etrange !)
Facile, donc, me direz-vous, de s'adapter puisque nous maitrisons tous les codes de la culture europeenne... Et bien non, c'est pas si simple, parce que nos neuf mois en Asie nous ont rendus accro aux chocs culturels... Apres ca, on a un peu l'impression de ne plus avoir notre lot de surprises quotidiennes. Pas envie d'aller a la rencontre des latinos-americains, pas envie de faire de photos non plus. Nous voilà donc face a un nouveau dilemme : tenter de mettre de cote tout ce que nous avons vecu en Asie, repartir de zero et surtout, arreter de faire des comparaisons. Voila comment nous devront nous adapter a ce nouveau continent. Je vous assure, c'est pas facile.

Nouvelle langue. On etait prevenu : en Amerique Latine (comme en France) personne n'a appris a parler anglais. Il faut donc se mettre a l'espagnol. Le gros avantage, c'est que dans les pays que nous voulons visiter (Chili, Argentine, Bolivie, Perou) tout le monde parle espagnol. Nous avons donc deux mois et demi pour apprendre et qui sait, peut etre devenir bilingue (on a croise un paquet de voyageurs qui le sont devenu en trois mois). Du coup, ca veut dire aussi comprendre plus en profondeur les pays ; nous pourrons par exemple lire les journaux, aller au cinema, questionner les gens... nous integrer plus facilement.
Nous avions donc commence a apprendre quelques phrases des notre arrivee sur les iles Fidji. Persuades que nous commencions a bien nous depatouiller dans la langue de Cervantes, le verdict fut radical : le premier jour, Yves est arrive fierement dans notre premier hotel et a demande au receptionniste, sur un ton plein d'assurance « Une table pour deux s'il vous plait monsieur »... Le receptionniste, a peine trouble, nous a repondu en anglais qu'il avait encore une chambre de libre. Il nous fallait donc prendre de vrais cours d'espagnols.

Decalage horaire : Pour la premiere fois depuis le debut de notre voyage, nous avons pris le decalage horaire en pleine tete. D'habitude, on gere ca avec une facilite deconcertante. Cette fois-ci, on tombait de sommeil a 18h pour se reveiller en pleine forme a minuit, fin prêt pour decouvrir ce nouveau continent, puis nous retombions dans les bras de morphee vers 6h du matin... Il nous a bien fallu 4-5 jours pour nous en remettre.

mercredi 14 mai 2008

LES ILES FIDJI SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR
Passer ses journees dans un hamac au bord de l'eau, le nez plonge dans un bon bouquin, mais aussi faire du snorkelling, de la plongee etc...

PAR CONTRE
Les iles Fidji sont parmi les moins cheres d'Oceanie, mais il faut quand meme prevoir un bon budget.

ADMINISTRATIF
- pas besoin de visa pour les francais
- Regime politique : les iles Fidji sont independantes depuis 1970 (anciennement colonie britannique). Il y a pas mal de tensions entre les communautes fidjienne et indienne : les indiens sont tres nombreux, du fait de l'histoire coloniale de l'ile, mais ils n'ont aucune representation politique. L'equilibre est difficile a trouver et les coups d'etat s' enchainent. (Mais soyons clairs, en tant que touristes, nous n'avons absolument rien ressenti.) Actuellement, c'est un gouvernement provisoire qui dirige le pays (les prochaines elections devraient se derouler debut 2009).
- Economie : Les iles Fidjis sont parmi les plus riches d'Oceanie. L'economie est basee sur la culture du sucre brun et sur le tourisme.

SANTE
- Pas de vaccins obligatoires
- Pas de paludisme

CLIMAT
Fin avril, il fait chaud, tres humide et il pleut plusieurs fois par jour.

MONEY MONEY MONEY...
Devise : dollar fidjien (FJ$)
taux de change : 1E=2,34 FJ$
Logement : difficile de trouver un hotel a moins de 50 FJ$ la nuit. On peut aussi faire du camping dans quelques endroits.
Repas : 60 FJ$ a deux.

Pour les budgets les plus serres, le plus interessant est de rester sur l'ile principale, Viti Levu, ou il y a un hebergement bien et pas cher (Beach House, sur Coral Coast), mais souvent complet (on doit pouvoir reserver par internet)
Nous avons opte pour une ile plus eloignee et moins frequentee, Tavewa sur l' archipel Yasawa(110 $/pers aller-retour en bateau, 4h de traversee). Nous sommes restes dans la guest house Otto & Fanny, ou on mange pour 50 FJ$ par jour par pers (forfait qui comprend les 3 repas) et ou on dort dans un bungalow tout clean pour 80$ par jour. Nous avons croise pas mal de voyageurs qui nous ont tous dit que c'etait de loin de meilleur plan qu'ils aient eu au Fidji (surtout parce que le cuistot, Harry, est carrement talentueux). Aucune animation le soir, c'est plus un endroit pour se reposer.

TRANSPORT
On peut aller d'iles en iles par bateau ou en prenant de petits avions a helices (frissons garantis).

CA VA MIEUX EN L'DISANT
L'anglais (avec un accent so british) est la langue la plus utilisee ; sinon, il existe differents dialectes selon les iles ou on se trouve.

NIGHT LIFE
Sur notre ile, il ne se passait rien d'autre le soir que de longues conversations entre voyageurs autour du diner. Je crois que sur d'autres iles, ou vont les jeunes neo-zelandais et australiens, il se passe plein de trucs.

TECHNIQUE
- Internet accessible chez Otto & Fanny
- Prises electriques : il faut un adaptateur.




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LES ILES FIDJI : REPOS POUR BACKPACKERS ENTRE DEUX CONTINENTS

Apres l'Inde et avant l'Argentine, il nous fallait bien une petite pause. Qu'est-ce qu'il y a entre l'Asie et l'Amerique Latine ? L'Ocean Pacifique. Et qu'est ce qu'il y a dans l'Ocean Pacifique? Un paquet d'iles paradisiaques. Contrairement a la plupart des iles de la region, les Fidjis restent abordables pour les backpackers (du coup, tous les voyageurs qui font un tour du monde s' y trouvent !). Et puis les fidjiens sont reputes a travers le monde entier pour leur gentillesse.
Qu'on ne s'y trompent pas, les fidjiens ne sont pas les tahitiens peints par Gauguin : ils viennent d'Afrique (comment se sont-ils retrouves la? Les africains etaient-ils de grands navigateurs?), ils ont la peau noire, des cheveux crepus et les femmes ont des coupes afro ; et puis heritage colonial oblige, ils parlent un anglais so british my dear !
Comme nous n'avions qu'une semaine de prévue aux Fidjis, ils nous a fallu faire vite (se depecher pour se reposer, curieux concept... non ?). Nous avons donc saute dans un bateau qui nous a emmene loin de toute civilisation, sur une ile paisible (A Tawewa, sur l´archipel Est des Fidji : Yasawa) . La-bas, rien d'autre a faire que de dormir, manger, bouquiner et papoter avec d'autres voyageurs qui n'en rament pas une non plus, le tout face a un paysage de reve : sable blanc, cocotiers naufrages sur la plage, mer transparente, puis turquoise, puis bleue nuit, et un ciel magique. Il pleut souvent sur l'archipel (ce qui nous oblige a faire des siestes malheureux que nous sommes), le ciel oscille donc entre un bleu tres clair et un gris charge : ca donne des effets du tonnerre! La vegetation sur les iles est du coup tres dense et tres verte. Dans ce petit paradis, les moustiques, etres demoniaques par excellence, nous piquent de jour comme de nuit, nous rappelant ainsi que nous ne sommes pas encore morts (est-ce que quelqu'un pourrait enfin inventer une creme solaire qui fasse en meme temps anti-moustique ???)
Pour la plongee, mefiance : un danois nous a raconte une anecdote flippante. Il est parti faire une plongee au milieu des requins organisee par un tout nouveau club. Le but : attirer les requins locaux (de 2 metres pensaient-ils) en apportant de la viande et du sang. Ca ne faisait pas 10 secondes que l'equipage etait dans la flotte, derriere une petite ligne de surete ridicule, qu'un enorme requin blanc de 4 m les a attaques et s'est empare de toute la viande en un coup de croc. Les plongeurs, morts de trouille, ont commence a se pousser les uns les autres, pour ne pas se faire manger les premiers... Une vraie peur panique (puis le requin est parti de son cote, sans s'enerver) ! Voilà, maintenant vous savez, mefiez vous des clubs de plongee inexperimentes.

mardi 6 mai 2008

LE RAJASTHAN SI CA VOUS TENTE

BIEN POUR
En prendre plein la vue, faire de belles photos, se frotter a une culture (moghole) qu'on ne connait pas assez.
Parfait pour une lune de miel.

PAR CONTRE
C'est crevant !

ADMINISTRATIF
- VISA : obligatoire, il ne peut pas se prendre a la frontiere
Aller a une ambassade indienne est deja en soit une experience (prevoir beaucoup de temps)

- Economie : Le Rajasthan est un des etat les plus pauvre de l'Inde. (Paradoxe : les touristes les plus riches vont dans une des region les plus pauvre... Avouez que le monde est mal fait !)


SANTE
- Pas de vaccin obligatoire
- Faire attention a l'eau et a la nourriture (on est souvent malade en Inde)


CLIMAT
Debut avril, il fait une chaleur ecrasante (c'est pas la meilleur periode)


MONEY MONEY MONEY
- Taux de change : 1E = 63 indian rupees

- Logement : les hotels pas chers sont vraiment minables (pour ne pas dire cauchemardesques) et ce serait dommage de passer a cote des hotels un peu plus chers qui ont une deco rajasthani (dignes des contes des Mille et Une Nuits). A partir de 300-450 rps on vit dans des « havelis » (demeures traditionnelles des riches marchands d'autrefois).

- Restos : ce sont surtout des restos vegetariens (rappelez vous que manger du boeuf en Inde est un acte impie).
300 rps pour deux dans des restos clean et sans pretention (se mefier des restaus pour touristes qui ont peu de clients et donc ou les plats ne sont pas frais)


TRANSPORTS
- Trains : c'est l'enfer sur les longues distances en classe intermediaire. Les trains indiens font toujours du surbooking, sauf en 1ere classe. Les indiens en sont carrement a voyager sur les toits meme quand ce sont des trains express.
On peut faire des reservations sur internet et payer au guichet.
Les trains sont toujours tres en retard et le systeme d'affichage est incomprehensible. Toujours demander a quelqu'un si on est dans le bon train avant qu'il ne demarre. Nous nous sommes plantes de train une fois, nous avons du sauter en marche avec nos enormes sacs : on s'est vautre l'un apres l'autre tandis que les indiens sur le quais nous observaient avec suspicion en poussant simultanement (et ils etaient nombreux) des « Hoooo » d'effroi. Apres, il nous a fallu rester dignes !

- Bus locaux : parfois bondes, mais moins que les trains et souvent plus rapides. Mieux vaut ne pas regarder la route si on veut voyager sereinement. Des boules quies peuvent etre fort utiles.
Les routes au Rajasthan sont neuves.

- Voiture privee (avec chauffeur) : un charme fou parce que ce sont des « Ambassador »... Ce n'est pas si cher que ca si on est plusieurs, on paye au km. Nous, on preferre les transports locaux parce que c'est la que nous avons le plus discute avec des indiens.

- Avion : pas si cher que ca, on peut gagner beaucoup de temps, en depensant peu si on reserve en ligne.


CA VA MIEUX EN L'DISANT
Plus ca va, moins on fait d'effort pour parler la langue... Alors on s'en tiendra a deux mots d'Hindi :

Bonjour, au revoir : Namaste
Merci : Danyebad

Les indiens parlent anglais


NIGHT LIFE
Une petite vie nocturne s'organise dans les hotels et les havelis, mais rien de tres folichon.


TECHNIQUE
- Internet : partout, debit tres rapide, pas encore de WIFI

- Prises electriques : pas besoin d'adaptateur

- Envoi de colis : c'est une affaire complexe... prevoir au moins deux heures a la poste et attendre longtemps avant que le colis n'arrive a destination (on nous a dit qu'il arriverait dans quelques mois en France, mais vu les murs entiers de cartons a la poste, on va surement attendre plus).
Surtout, ne pas s'enerver (les administrations indiennes sont pires que les administrations communistes !)
On ne peut pas envoyer un colis de plus de 19kg et 800g.
19,8kg = 2800 rps (on croise les doigts pour qu'il arrive)

Une petite selection de nos photos du Rajasthan





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RAJASTHAN : MAINTENANT, ON PASSE A LA COULEUR !

Nous sommes arrives en Inde avec pas mal d'appréhensions. Après avoir rencontre beaucoup de « rescapés de l'Inde » au Népal (beaucoup de voyageurs craquent et viennent se réfugier au Népal, histoire de souffler un peu) on se demandait si c'était vraiment une bonne idée de terminer notre voyage en Asie par l'Inde... Mais le Rajasthan tout de même, c'est tellement mythique ! Ca fait des années que je voulais y aller.

Notre séjour en Inde a commence sur les chapeaux de roues, parce qu'en Inde, rien ne paraît simple. Les trains surbondes (jusqu'à 5 par couchette...entre les familles pauvres qui dorment par terre avec des nouveaux nes et les riches nababs qui dorment confortablement, seuls, sur leurs couchettes sans se preoccuper des autres...il a fallu se faire une place. Et quand on n'a toujours pas le choix, c'est sur le toit du train qu'on fait le voyage !), la chaleur ecrasante (on transpire sans meme avoir esquisse un geste), la poussiere, le bruit, la longueur des distances... Les transports indiens ne sont pas un mythe, les hotels minables non plus. Puis, apres 3 jours de transport, nous sommes enfin arrives au Rajasthan.

Premiere impression : le Rajasthan n'a rien a voir avec le Sud du pays. Les hommes ont des turbans multicolores sur la tete, des moustaches qui tournicotent et des babouches aladinesques, tandis que pour les femmes, c'est un defile de couleurs roses, bleues, oranges, vertes, jaunes, avec des combinaisons a peine envisageables. Et puis souvent, elles cachent leurs visages avec un morceau de leur sari, laissant entrevoir a travers le tissu le blanc de leur yeux et le reflet de leurs bijoux. Si pour nous c'est extraordinaire, ici, c'est banal. En realite, toutes les images d'epinales que l'on peut avoir de l'Inde sont rassemblees ici.

Nous sommes d'abord restes quelques jours a Pushkar, au milieu d'un paysage semi-desertique. C'est la que nous avons fait notre première rencontre avec les chameaux (quelles étranges bestioles...est-ce-qu'on est bien sur qu'elles ne viennent pas d'une autre planete ?). Et puis nous avons teste la boisson locale, le « bang lassi » : un lassi (une sorte de yogurt apre et liquide) mélange avec une espèce de pate psychotrope utilisee par les hindous dans des rites religieux (effets effroyables garantis...il nous a bien fallu 2 jours pour nous en remettre !).

Puis nous avons découvert Jodhpur, une ville presque entierement peinte en bleu, parce que parait-il, le bleu permet de rafraîchir les maisons et d'eloigner les insectes...Si ca semble marcher pour les moustiques, nous restons dubitatifs quant a la chaleur !

Enfin nous sommes arrives a Jaisalmer, ville couleur de sable plantee a l'entree du desert du Thar...Comment decrire Jaisalmer ? C'est une ambiance tres particuliere. En fait, on a l'impression d'etre arrive au bout du bout, qu'apres, il n'y a plus rien (de l'autre cote du desert c'est le Pakistan...). C'est deconcertant. Certains adorent, moi ca m'angoisse un peu.

Jaisalmer fut l'occasion de faire un peu de trekking a dos de chameau dans le desert : 2 jours sur le chameau, une nuit a la belle etoile. Nous avons ainsi fete nos 10 ans (et oui deja...) sur une dune a observer la voie lactee. C'etait magique !! Par contre, je dois avouer que le desert etait un chouilla decevant : les indiens y ont plante un champ d'eoliennes...(Quand l'Inde devient ecolo!). Et puis mine de rien, le chameau, c'est physique !

Nos plus beaux souvenirs, outre les paysages, sont sans doute les rajasthanis que nous avons rencontres dans les bus. Musulmans pour la plupart, ce sont de gens ouverts qui nous ont pose plein de questions (« -Bon, alors toi, dans ton pays, tu es... plutot riche ou plutot pauvre ?», « -Si tu n'es pas chretien, ni hindou, c'est donc que tu es musulmans, non ? », « -J'ai 70 ans, 3 femmes, 7 enfants et le dernier a 6 mois. Les enfants, venez ici et dites bonjour a des francais moyens»). On est tres tres loin des indiens mercantiles qui font craquer les touristes deja a bout de nerfs.

Une petite video du Rajasthan :

http://fr.youtube.com/watch?v=2tr-BWBAzuM

Le Rajasthan nous a ouvert encore d'autres portes pour nos prochains voyages : le Pakistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et autres pays en « stan » : nous mourront d'envie d'y aller, partir a le rencontre de ces anciens grands royaumes moghols, ou les gens ont des regards qui fascinent, des paysages de bout du monde, une culture millenaire... Ahh, nous avons vraiment envie d'y aller (en passant par l'Iran dont nous n'avons entendu que du bien par les voyageurs qui y ont ete). Bref...

Pour finir ce voyage, qui fut definitivement trop court, nous sommes partis faire un saut a Bombay, pour papoter un peu avec Ishwari (qui s'est installee la-bas pour sa carriere d'actrice). Elle a obtenue un 1er rôle dans un film realise par un danois (c'est bien ca?) qui parle de Bollywood... Il sort en France en septembre , je vous tiendrai au courant.

Voilà, c'est la fin de l'Asie pour nous (si tant est que l'on considere l'Inde comme une partie de l'Asie). Nous allons nous envoler maintenant pour l'Amerique Latine, avec un bref stop aux iles Fidji). On part la gorge un peu serree de quitter le continent que l'on ne retrouvera probablement pas dans les memes conditions (nous avions decouvert la Chine avec , au debut, la tete encore un peu au Vietnam, le Nepal alors que nous avions la tete encore un peu en Chine, etc....). La prochaine fois, nous decouvrirons l'Asie alors que nous aurons probablement la tete en France, dans nos soucis de boulot, dans le speed des conges payes... Ahh, si seulement on pouvait figer le temps. Cette foutue impermanence !

Mais ne paniquons pas, notre voyage n'est pas encore termine, il nous reste encore tout un continent a decouvrir.

vendredi 25 avril 2008

LE NEPAL SI CA VOUS TENTE...

BIEN POUR...
Les trecks dans les montagnes les plus hautes du monde, mais aussi pour les courtes balades bucoliques a faire dans tout le pays. Ceci dit, les charmes du Nepal ne s'arretent pas aux paysages : les cultures, notamment dans la vallee de Kathmandu nous font facilement voyager dans le temps. Et puis surtout, courrez au Nepal pour rencontrer les nepalais qui est un des peuple les plus bienveillants que nous ayons rencontre. Tout le monde ou presque parle anglais, donc pas de probleme de communication. Le Nepal est un de nos pays preferre !

PAR CONTRE...
C'est un des pays les plus pauvre du monde. On n'est jamais confronte a la misere, mais il faut quand meme se preparer a recevoir quelques electrochocs. Il existe beaucoup d'ONG locale aupres desquelles on peut faire des dons. En ce qui concerne l'instabilite politique, les lieux touristiques ne sont jamais touches parce que les nepalais ont bien conscience que c'est une grande part de leur economie. Il ne vous arrivera donc rien au Nepal.


ADMINISTRATIF

- VISA obligatoire que l'on peut obtenir directement a la frontiere

- Regime politique : c'est complique. En gros, le Nepal est en pleine mutation, passant d'une monarchie constitutionnelle a un modele democratique qu'il doit encore definir. Pour plus de details, voir les posts sur Kathmandu et sur Tansen.

- Economie : Le Nepal est un pays pauvre qui a ete pendant longtemps mal dirige : pas de plan a grande echelle ce qui bloque aujourd'hui la croissance. Un exemple : les innombrables coupures d'electricite qui ont lieu a la fin de la saison seche parce qu'il n'y a pas eu de reflexion sur la politique energetique.


SANTE

- Pas de vaccin obligatoire
- Paludisme : normalement, les zones ont ete traitees.
- Attention a l'eau : il y a un parasite bacterien tres courant, le « Giardia » qui n'est pas bien mechant mais tres desagreable et plus que genant par ses symptomes (grosse diarrhée, ballonnements, nausees, perte d'appetit... et flatulences). Pour s'en debarrasser, un seul remede : prendre 2 mg de TINIZOL (vendu partout) en une seule prise. En une heure, on est guerri (attention, ne pas en abuser, c'est un medicament assez puissant). Bon, vous l'aurez compris, j'ai heberge cet alien dans mon corps pendant quelques jours.


CLIMAT

En fevrier, c'est la fin de l'hiver et le debut du printemps. La temperature monte d'un coup mi fevrier et plus on va au sud, plus il fait chaud.
Pour les trecks, fevrier est presque trop tard : les jours sans brume sont rares.


MONEY MONEY MONEY

- Devise : Roupies nepalaises (NPR)
- Taux de change : 1E = 100 NPR environ (100,48)

- Budget : Rien n'est cher au Nepal. Kathmandu et sa vallee sont un peu plus cher que le reste du pays.
Logement : a partir de 350 NPR on peut avoir une belle chambre clean avec salle de bain et eau chaude (sinon, les prix commence a 100 NPR).
Repas : 200 NPR a deux dans les guest houses, un peu plus cher dans les restaurants.
Deux coins super touristiques (et donc tres mercantiles) a eviter : Thamel a Kathmandu (Freak Street est bien plus sympa) et Lake Side a Pokhara (il faut continuer le long du lac vers le nord pour etre dans des guest houses plus reposantes).


TRANSPORTS

- Pas de train au Nepal
- Les bus sont bondes : il y a autant de monde dans les bus que... sur les toits des bus ! Les routes sont bonnes sur les axes principaux.
- Minibus : plus rapides et plus chers, mais au moins on est sur d'avoir une place assise
- Les minibus touristiques : ils existent, mais je ne vois pas l'interet.


CA VA MIEUX EN L'DISANT

Comment dire... Les nepalais parlent tellement bien anglais que nous n'avons pas ete vraiment pousses a parler le Nepali. Voici les 4 mots que nous avons appris :

- Bonjour : Namaste ! Qui veut dire litteralement « que l'ensemble de vos qualites soient benies et protegees des Dieux ». Ca peut se dire d'une maniere tres simple mais aussi de maniere plus sincere, avec un immense sourire et les deux mains jointes tres du visage. Pour exprimer un profond respect pour la personne qu'on salue, on emploie Namaskar !
- Au revoir : Namaste ! (aussi)
- Merci : Danyebad
- Bonne nuit : Subaratri


NIGHT LIFE

Couvre feu a 22h au debut de notre sejour, 20h a la fin de notre voyage. Apres, l'armee circule dans la rue avec de grosses mitraillettes a la main. Autant dire qu'il ne se passe pas grand chose le soir au Nepal.


TECHNIQUE

- Internet : facile a trouver, mais le debit est d'une lenteur exasperante.
- Gravage : un peu partout dans les villes, gros villages et sites touristiques.
- Prises electriques : pas besoin d'adaptateur
- Pour les trecks : il faut un bon equipement (qu'on peut louer ou acheter a Pokhara et Kathmandu a des prix bien moins chers qu'en France). Pas question de faire les Annapurnas en converse.


Le Nepal en images :




Cliquez ici pour voir les photos en plein cadre

Pour voir notre petit film sur le Nepal, sur le mode de la carte postale animee, cliquez ici

TANSEN : LES ELECTIONS APPROCHENT...

D'abord, tentons de planter le decors : Tansen est un gros village au sud du Nepal, perche sur une colline qui domine les vallees avoisinantes, constituees de petits villages et de rizieres en terrasse. L'architecture n'est plus la meme que dans la vallee de Kathmandu : ici, les maisons sont en argile et la deco sans fioriture. En fait, plus on descend vers le sud du pays (c'est a dire plus on s'approche de l'Inde) plus on sent une influence perse dans les habitations.

Tansen a ete le theatre d'un attentat il y a quelques annees : les maoistes, tres presents dans cette region, ont fait sauter un batiment historique qui abritait un centre administratif regional.
Alors voilà, aujourd'hui, il reste un grand trou et des pierres entassees autour.

Nous avons passe quelques jours a Tansen deux semaines avant les elections et nous avons senti clairement la tension monter d'un cran. Les nepalais, de plus en plus enthousiasmes par le fait de se rendre aux urnes, nous en parlait tout le temps. « C'est un vote historique », « les maoistes, ils ne gagneront jamais, tout le monde sait que ce sont pour la plupart des jeunes mal organises qui n'ont rien de concret a proposer », « les maoistes nous ont decu quand on leur a permis d'acceder au gouvernement, ils ne peuvent faire qu'un tres faible score, et puis nous avons pleins d'autres partis interessants. ». Ca c'etait a peu pres le sentiment general que nous avons percu a Tansen, mais aussi a Pokhara et Kathmandu. Et pourtant, nous voyions bien que les maoistes etaient bien plus presents dans la campagne electorale que les autres partis. Ils etaient tous les jours partout, a distribuer des tracts, a faire des discours avec des hauts-parleurs dans des voitures arborant fierement leur embleme (la faucille et le marteau). Je pense que c'est pour cela que les resultats leur ont ete aussi favorables : ils sont parvenus a convaincre tout l'arriere-pays, tous les paysans qui n'ont pas d'instruction de se rendre aux urnes d'une part et de voter pour eux d'autre part... Parce que franchement, pour toutes les personnes avec qui nous avons discute, il etait evident que les maoistes etaient finis. Voilà une premiere lecon pour ce pays qui se lance dans une democratie. Il serait d'ailleurs interessant de comparer les resultats finaux des villes avec ceux des campagnes.
...Bref, nous avons ete tres surpris en apprenant les resultats.

Mais revenons a Tansen. Deux semaines avant les elections, la campagne battait son plein et la concurrence entre les partis faisait rage : sur les bus, c'etait a celui qui parviendrai a planter son drapeau sur le toit en premier, de maniere a faire virevolter le logo de son parti a travers les campagnes avoisinantes. Sur les places publiques (c'est vrai qu'il y en a peu) c'est a celui qui ferait marcher son micro le plus fort, entrainant par la meme une cacophonie insupportable ; c'est aussi a celui qui serait represente par la star locale la plus populaire pour convaincre les derniers indecis. Bref c'etait un peu a celui qui ferait le plus parle de lui... ce qui donnait un climat festif mais aussi assez tendu... Les habitants de Tansen ont fini par nous conseiller clairement de quitter le pays avant le debut des elections, parce que chacun s'attendait a une montee de violence a l'annonce des resultats.

jeudi 24 avril 2008

HOLI, LA FETE DES COULEURS

Holi, c'est la fete qui celebre l'arrivee du printemps. Durant toute la journee, les jeunes s'aspergent de pigments de peinture de toutes les couleurs (rouge, rose, orange, vert, bleu, jaune, violet...) en se souhaitant un « Happy Holi ». Ca a comme un air de bizutage, mais en plus colore.

Alors la, 2 methodes possibles : soit on met des coups de pression aux gamins pour ne pas qu'ils nous aspergent, entrainant par la-meme une bonne grosse dose de mauvaise ambiance derriere nous, soit on joue le jeu a fond, on achete des pigments et on tartine tous les gamins. La solution qui consisterait a courir pour eviter les barrages humains charges de pigments ne fonctionne pas : plus on court plus il y a du monde qui court derriere nous.

POKHARA : AUX PIEDS DES ANNAPURNAS

Pokhara, c'est la ville d'ou partent les treks pour les Annapurnas, ces mythiques sommets enneiges himalayens perches a plus de 8000 m d'altitude.

Mais comment dire...il y a plusieurs manieres de voir les Annapurnas. La maniere sportive : partir 3 semaines avec un sherpa et des porteurs pour decouvrir les chemins peu empruntes par les touristes, souffrir dans une marche intense (ca monte sec), crever de froid la nuit (il faut de bons duvets), gravir les derniers metres essoufles par le manque d'oxygene, le coeur battant a 100 a l'heure sans toujours reussir a controler le mal des montagnes, sentir mauvais parce qu'il n'y a de l'eau chaude nulle part...bref un trip viril ou on en prend plein les yeux, un effort de volonte a faire sur soit-meme, recompense par des nuits sous un ciel incroyablement etoile et par les sommets majestueux qu'on tente d'apprivoiser. Et puis il y a la maniere plus soft : faire une balade en parapente...

Vous l'aurez compris, nous avons choisi la deuxieme option. Le trip viril ce sera pour Yves dans un autre voyage sans avoir une minette qui traine la patte 15 m derriere lui et qui se plaint d'avoir trop chaud, trop froid, mal a la tete, qui exige toutes les heures de faire des pauses et qui, comble de l'horreur, transpire.

Le parapente est une invention formidable : en tandem, on s'assoit sur un siege confortable et on regarde paisiblement les paysages defiler sous nos pieds. On monte et on descend en fonction de la chaleur des courants, on tourne a droite, a gauche, on suit les aigles qui nous indiquent les courants et tout ca avec en ligne de mire les Annapurnas...Un grand moment. Nous avons ainsi fait une balade de pres de 2 heures (enfin, pas pour moi parce que mon pilote a pris un mauvais courant ce qui fait que l'on est descendu beaucoup plus vite que prevu...pour moi ca n'a dure que 45 minutes). Le pilote de Yves (un Bulgare) etait par contre tres en forme, sa balade s'est finie par une serie d'acrobaties : « l'helicoptere »(tourner tres rapidement sur soit-meme), le « wing over »(se balancer sur la voile jusqu'à etre parallele au sol) et le « decrochage »(le pilote pli d'un coup les ailes du parapente pour tomber en chute libre sur quelques metres...). Yves est sorti de la avec un sourire jusqu'aux oreilles, son pilote aussi (« c'etait mon meilleur vol depuis 6 mois » lui a-t-il fierement annonce). Moi, pendant ce temps la, je me tapais une heure de bus a essayer de rassurer mon pilote super enerve (« mais non, c'etait bien quand meme, je t'assure » « oui, je te promets, je ne leur dirai pas ou nous avons atterri »).

Pokhara, c'est aussi une ville ou sont restes scotches quelques babas depuis les annees 70. Fervents gauchistes, faux philosophes, ils sont toute une petite bande a rester a longueur de journee assis a siroter des boissons et a debattre entre eux. Tout est sujet a discussions (souvent houleuses) depuis la politique nepalaise (puis quand le sujet est epuise, la politique indienne, puis la politique chinoise et ainsi de suite) aux grands principes comme le Celibat (le couple, c'est l'alienation !) en passant par la meilleur maniere de chasser l'aligatore (ce qui amene fatalement a la discussion « l'homme est-il un loup pour l'homme ?»).

Bon moi je vous avoue, ils m'ont pas mal gonflee ces vieux machins, a pretendre tout connaître sur tout (ils sont parfois super agressifs !) et a sortir d'enormes cliches en s'y accrochant ferocement. Ceci dit, ce sont de beaux sujets d'etude anthroplogique.

Quant a nous, nous sommes restes une bonne dizaine de jours, a ne faire quasiment rien si ce n'est rencontrer d'autres voyageurs avec qui papoter et faire quelques petites balades bucoliques dans les environs.

lundi 31 mars 2008

BANDIPUR : LA CAMPAGNE NEPALAISE


Ca faisait longtemps que nous n'avions pas foutu les pieds a la campagne. Entre Pekin, Hong Kong, Lhassa et Katmandu, nous avions vu pas mal de bitume...Place maintenant au silence de la nature, aux ballades bucoliques dans les petits chemins de terre et aux nuits ou l'on dort d'un sommeil de plomb.Bandipur est un lieu ideal pour marquer une pause. C'est un petit village perchee sur une crete au milieu des rizieres en terrasse. On sent bien que d'ici quelques annees, le tourisme va y exploser : on savoure d'autant plus.

SHIVARATRI, SHADU ET PASHUPATINATH

Que de mots imprononçables, n'est-ce pas ?


Les Shadus, ce sont des hommes saints hindous qui vivent en ascetes pour tenter d'atteindre l'Eveil (et ainsi acceder au Nirvana). En general, ils vivent nus (ou presque), le corps enduit de cendres en signe de renoncement ; ils ont des dread locks pour temoigner de leur reconnaissance a Shiva et dessinent sur leur front trois lignes faites de cendres ou de pate de santal.
En realite, il existe des vrais et des faux shadus : les faux shadus sont en fait des « modeles » qui se peinturlurent le visage et portent des vetements safran flashi. Ils se baladent dans les rues et attendent patiemment que les touristes les prennent en photos, puis ils leur demande une lourde retribution. Ceux la n'ont rien a voir avec des ascetes, mais il faut bien avouer qu'ils sont tres photogeniques.

Shivaratri, c'est le jours de l'anniversaire de Shiva, dieu de la destruction pour une meilleure reconstruction (en gros, donc, le dieu de la remise en question). Pour Shivaratri, les Shadus de toute l'Inde et du Nepal se rassemblent, pour feter ca dignement.

Pashupatinath, c'est le plus grand temple shivaiste du Nepal (qui se trouve pres de Kathmandu). Tous les hindous tentent de s'y rendre pour Shivaratri (les non-hindous ne peuvent pas y entrer) et beaucoup de Shadus nepalais et indiens s'y retrouvent.

Le mieux, c'est encore de voir ca en images : cliquez ici