vendredi 14 septembre 2007

GALERE DE VISA POUR L'INDONESIE

On avait tenté de faire faire les visas pour l'Indonésie depuis Singapour, mais on a fait choux blanc : on savait qu'on pouvait prendre les visas directement à la frontière indonésienne, mais ils ne sont alors valables que 30 jours et nous on voulait y rester au moins 1 mois et demi. Du coup on est allés à l'ambassade de Singapour mais il y eu comme un hic : ils ne délivrent de visas que si on justifie notre départ d'Indonésie par un billet de retour (avion ou bateau). Impossible donc de dire que l'on ne connait pas encore notre date exacte de retour ni par quel port on partira... On a bien tenté de venir avec nos 8 billets d'avion, expliquer qu'on faisait un tour du monde et que tout n'était pas organisé à la seconde... rien n'y a fait, on est reparti bredouille.

Du coup, on s'est dit qu'on allait acheter un billet aller-retour au départ de KL, quitte à ne pas utiliser le billet retour (ce qui nous coutait bien moins cher que de partir depuis Singapour). Donc retour sur KL...

Premier chose : Laëtitia, je sais pourquoi le Red Dragon a fermé (c'est l'hôtel où on a dormi à notre arrivée en Malaisie) : il a tout simplement brulé vers 7h30 du matin il y a quelques semaines. En gros, les touristes ont dû se sauver et certains ont laissé leurs affaires à l'intérieur... Or le Red Dragon n'était pas assuré (j'ai même cru comprendre qu'ils n'avaient pas l'autorisation de faire hôtel!) du coup c'est chaud pour les remboursements des bagages !!! Tu imagines si ca nous était arrivés ???

Deuxième chose : on s'est donc rabattu sur un hôtel magnifique un peu plus loin : c'est dans une ancienne maison coloniale, le proprio est un artiste qui a décoré l'intérieur avec beaucoup de gout et qui en profite pour exposer ses toiles et les vendre. A l'intérieur, ambiance super sympa avec que des jeunes backpackers et même des fenêtres dans les chambres, ce qui est un luxe pour les hôtels de Kuala à ce prix là. Mais là énorme problème : pas de moustiquaire. J'ai compté, j'ai eu 63 piqûres en une nuit et 3 tiques que j'ai retrouvé plusieurs jours après dans mon sac à viande. J'ai cru que j'allais devenir dingue et me frotter contre les murs pour apaiser les démangeaisons ! Bon, Yves et Fab n'ont dû totaliser que 3 piqures à eux 2 (existe-t-il une étude scientifique sérieuse qui justifie que les femmes se font plus piquer que les hommes ou est-ce juste moi qui ait le poisse ???).

Bref... le lendemain on s'est donc rendu à l'ambassade avec nos fameux billets d'avion aller-retour. A savoir : il faut venir endimanché dans les ambassades indonésiennes, c'est-à-dire que les tongs, les shorts et les débardeurs sont à proscrire (on a vu des touristes se faire recaler à l'entrée). Ensuite, il faut : 2 photos, des photocopies (du passeport, du tampon d'entrée en Malaisie, de la departure card de Malaisie et des billets d'avion) et 170 RG (les autres monnaies ne sont pas acceptées).

Voila, si vous avez tout ça, tout se passe très vite. Vous n'avez plus qu'à attendre 3 jours pour venir les récupérer. Bon, nous ça nous gonflait de rester à Kuala, on en a donc profité pour faire un petit saut du côté de Malacca. Quant à Fab il est reparti de son côté pour Paname.

SINGAPOUR : LA MODERNITE A SON PAROXYSME

Au départ, on n'avait pas vraiment l'intention d'aller à Singapour... et puis finalement on n’était qu'à 4 heures de route alors bon... et puis Fab avait très envie d'y aller.

Singapour est une ville où les logements sont chers, c'est-à-dire facilement 50 euros la nuit pour une chambre basique. Nous n'avons pas l'habitude de conseiller des adresses (les guides sont très bien faits à ce niveau) mais vu les tarifs, nous ne pouvons que vous indiquer "Sleepy's Sam" situé dans le quartier musulman (Kampung Glam : très sympa, calme) où le lit en dortoir ne coûte que 12 euros la nuit. Ca nous a permis de rester un peu plus longtemps que prévu, sans plomber notre budget.

Alors, Singapour c'est comment ? Et bien c'est ultra riche, ultra moderne, ultra clean...bref, une ville qui ne ressemble pas du tout aux villes de sud-est asiatiques. C'est aussi une ville où il y a beaucoup d'interdits : dans le métro, pas le droit de boire ni de manger, ni de fumer ou de laisser un papier par terre sous peine d'amende (entre 250 et 500 euros tout de même !) on n'a pas le droit de traverser les rues en dehors des passages cloutés (enfin en théorie parce que nous, on ne s'en est pas privé et on n’a pas eu de soucis) etc... Il parait même qu'il y a quelques années, quand on passait la frontière, si les hommes avaient les cheveux longs, les douaniers tamponnaient "Suspect Hippie in Transit" sur leurs passeports... et que les chewing-gums étaient interdits. Aujourd'hui encore, on doit indiquer le nombre de paquets qu'on a dans nos bagages !

Sinon, peu de surprises à Singapour : je n'ai pas vu un vieux ni un enfant, à croire que la ville n'est habitée que par des gens qui sont en âge de travailler... ni au niveau du style, pas vraiment d'extravagance : les gens ont plutôt en tenu de travail (à part quelques jeunes un peu destroy, mais je soupçonne fortement qu'ils soient japonais).

Singapour c'est aussi et avant tout SHOPPING LAND : partout, d'immenses Mall (centres commerciaux sur plusieurs étages) où toutes les marques sont représentées. On trouve tout à Singapour, y compris le guide du routard sur l'Indonésie en français ! Côté fringues, quasiment que la mode occidentale (sinon, c'est que ce sont des boutiques à touristes) et côté nouvelles technologies, c'est le paradis : les produits courants (clefs USB, cartes mémoires, CD) sont un poil moins cher qu'en France, mais c'est surtout sur les produits plus avancés qu'on peut se faire plaisir (Yves a même craqué sur un ordinateur portable dernier cris...)

Voila, sinon, Singapour c'est encore les trois communautés -indiennes, malaises, chinoises- qui se juxtaposent. Il y a donc comme à KL, Chinatown, Little India, le quartier musulman et le quartier des affaires.

Enfin, pour finir, si vous passez dans le coin, ne manquez pas le musée des Arts Asiatiques (Anne, si tu as l'occasion, c'est pas très loin de l'Indonésie et c'est grandiose : les collections sont magnifiques et la scénographie nous met une vraie claque : à l'entrée de chaque salle, il y a un écran tactil avec un ou une spécialiste virtuelle qui nous explique de manière plus ou moins approfondie l'histoire de sa collection... Et puis pour les bijoux, on peut appuyer sur un bouton pour faire apparaitre une photo ancienne qui nous permet de les mettre en situation : pour une parure de mariage, il y a la photo d'une mariée au début du siècle en gros plan pour que les bijoux se superposent à la photos... c'est top !) Pour les plus flémards, il y a aussi un cinéma avec une salle géniale : la Gold Class, au Golden Village. On est assis sur d’immenses fauteuils, genre première classe d'avion, dans lesquels on peut s'allonger (ils ont même pensé à la petite couverture pour ceux qui auraient froid !) Il y a aussi un menu si on veut manger pendant le film. On a vu «Hairspray», une comédie musicale avec John Travolta dans un rôle plutôt surprenant. Bon, on n'a peut être pas compris toute la subtilité des dialogues vu que c'était en anglais sous-titré chinois, mais on s'est quand même bien marrés.




MERDEKA A TIOMAN ISLAND









Le 31 Aout, c'est le 50ème anniversaire de l'indépendance (Merdeka) et les malais n'en sont pas peu fiers: partout des drapeaux du pays sur les maisons, sur les capots des voitures, dans les restaurants, sur les bateaux... partout partout partout (coup de com’ du gouvernement pour unifier les communautés et les états en quête d'une identité nationale ?) Nous on était sur l'ile de Tioman pour fêter ca. Tioman, au Sud-Est du pays est une autre île paradisiaque. Au menu : snorkelling (nom snob pour dire qu'on barbotte dans la flotte et qu'on regarde les poissons passer avec un masque et un tuba), bronzette (mais pas plus d'une demi-heure sinon on crame) et bouquinage dans notre petit bungalow en bois sur pilotis avec vue sur la mer. Autant dire qu'ici, on n’a pas foutu grand chose, mise à part 2 excursions : une pour Corail Island, qui est un spot de snorkelling incroyable autour d'un rocher où les coraux sont magnifiques et une autre franchement ratée qui faisait le tour de Tioman : il a plut à torrent toute la journée, les spots de snorkelling étaient sans intérêts et on était morts de froid.

On a rencontré pas mal de gens, enfin pas mal de touristes, puisqu’à Tioman il n'y a que ca. Tout d'abord Géraldine, 30 ans, femme d'un expatrié qui vit à KL et qui a un avis tranché : "les malais c'est tous des flemmards et des assistés, c'est grâce aux chinois et aux étrangers si le pays est ce qu'il est aujourd'hui", mais aussi Peter et Helene, 30-40 ans qui voyagent depuis plus d'un an et demi (et ils ne sont pas prêts de rentrer). Lui s'occupait de monter des sites internet dans les années 90, puis il a tout lâché pour voyager ; et elle, écrivain, qui dit qu'à Tioman elle a vraiment de l'inspiration. Ou encore ce couple d'espagnols grunges qui venaient depuis Bangkok en vélo. Voila, tout ce petit monde s'est retrouvé au 31 au soir sur la plage pour fêter Merdeka. Bon, vous connaissez la rengaine : au début, on passe juste pour faire plaisir puis au bout d'une heure, après quelques vodkas ananas on danse tous comme des dingues autour d'un feu sur la plage...




mercredi 5 septembre 2007

La cote est : authentique ?

Après ce petit paradis, nous avons décidé de descendre sur la cote Est de la Malaisie, histoire d'essayer de quitter un peu les touristes et tenter de visiter la Malaisie, la vraie. Au départ on voulait louer une voiture tous les 4, histoire de ne pas être dépendants des horaires de bus et de ne pas avoir à porter nos sacs... Malheureusement, c´était un peu cher, on est donc retourné à la bonne vieille solution des bus locaux. A ce propos, il existe 2 types de bus ici : les bus des compagnies privées : sièges confortables, vitres teintées, climatisation réglée sur -10° (est-ce un signe de richesse que d´avoir froid quand il fait 35° à l´extérieur ?) et les bus locaux : 5 fois moins chers, que des malais, des sièges défoncés et des fenêtres ouvertes. Les tour-operators nous ont toujours déconseillés de prendre les bus locaux, ils tombent souvent en panne apparemment. C´est vrai qu´a priori ce sont de vieilles carlingues brinquebalantes mais bon ils ont tenu bon quand on était dedans et puis rien que pour ne pas subir cette putain de clim ça vaut le coup !

Première étape : KOTA BHARU, au Nord-Est, dans l´état de Kelantan. Le Kelantan est un état conservateur gouverné par le parti islamiste depuis les années 90. Rien à voir donc avec les îles où les touristes sont en petites tenues. Ici c´est voile et manches longues obligatoires quelque soit la température. J´ai tenté de faire des photos dans le central market, j´étais en tee-shirt sans manche : je n´ai pas eu un seul sourire de la part des marchandes, mais plutôt des visages austères. J´avais lu que les hommes pouvaient être parfois un peu méprisants avec les touristes féminines, ça m´a plutôt étonné que ce soit les femmes qui me renvoient notre différence. Par ailleurs, j´ai appris qu´il y avait une milice qui agissait à travers tout le pays pour vérifier que les musulmans (tous les malais donc) ne buvaient pas d´alcool et ne se trouvaient pas en présence de personnes qui en buvaient. Apparemment cette milice agit surtout pendant la période du ramadan. Ca laisse songeur... Mais bon en parallèle il y a toujours les communautés indiennes et chinoises qui ne jouent pas du tout le jeu : les femmes s´habillent comme elles veulent et plutôt court d´ailleurs pour les chinoises et tous les resto et guest continuent à vendre de la bière... Enfin pour en terminer avec cette thématique l´état de Kelantan a tenté d´imposer la charia sur son territoire (bancs et files d´attente séparés entre hommes et femmes) mais sans succès, la population n´ayant pas du tout suivi.

Bon j´espère ne pas dépeindre un tableau trop noir de Kota Bharu. Cette ville ne se résume pas qu´à l´islam, il y a aussi le centre culturel, dans lequel on peut voir le "silat", un art martial plus que particulier entre la danse et le tai-chi, des concours de toupies (des petits vieux qui lancent une toupie de plusieurs kilos entourées par une corde, puis un autre la rattrape et la met sur un socle pendant qu´elle tourne... ca dure entre 45 min et 2 heures !). Et puis il y avait aussi cette compet inter-régionale de taikwendo avec des petites minettes de 14 ans, voile musulman plus casque de taikwendo qui se mettaient de vraies mendales ! et puis pour finir le night market, qui est un marché de plats malais. A priori c´est pas franchement appétissant : on prend un plat qui ne ressemble à rien et on va s´assoir plus loin sur une table sous les néons... et bien je crois que c´est une des meilleure cuisine que je n´ai jamais mangée : pas gras, fin, sans trop de piments... un vrai délice (surtout les espèces de crêpes à l´œuf et au poulet : le Mourtabak)

Deuxième étape : CHERATING. Bon alors pour résumer : une route goudronnée, à gauche la plage, à droite les guest, les resto et les magasins... voilà! Pour la petite anecdote on a tenté de s´incruster au Club Med de la plage d´à coté...on s´est fait jeté poliment mais fermement!

Troisième étape : PEKAN. Nous avons adoré Pekan. D´abord parce que c´est une petite ville où il règne une atmosphère très particulière, très douce ; ensuite parce qu´il y a plein de couleurs

et de shop-houses, ces magasins traditionnels chinois ; et enfin parce que les habitants ont un vrai sens de l´hospitalité. A chaque fois, on est accueilli d´abord avec un regard de curiosité puis avec un grand sourire chaleureux. Beaucoup de gens parlent anglais, on peut donc taper la discute sans trop de problèmes. La campagne avoisinante vaut aussi le coup, les villages sont charmants... Et biensûr pas un touriste !

Après cette petite semaine passée sur la cote, peut-on dire avoir vu la Malaisie ? Je n´en ai aucune idée. Disons surtout que ça fait du bien de quitter les circuits touristiques. Pour bien découvrir une culture, il faut sans doute passer plus de temps dans un même endroit, développer des habitudes, observer, avoir des points de repères, discuter...

... à suivre !