Tout avait pourtant bien commencé ... on a pris le train de HCMC pour Hue (20 heures de trajet) où on a rencontré des gens supers (dès qu'on brise la glace, les vietnamiens s'avèrent être d'une générosité sans borne, c'est très touchant).
A Hue, le temps a commencé à se gâter : les pluies tropicales ont commencé à nous empêcher de nous balader dans les environs. Alors on s'est dit - soit, si c'est comme ça, on s'en va vers une autre ville : Hoi An, charmante petite ville classée au patrimoine mondial par l'UNESCO, dont on ne nous avait que du bien... On est arrivé vers 18h (donc en pleine nuit) sous une pluie battante (genre rideau d'eau impénétrable)... tant pis, on serre les dents et on continue à marcher jusqu'à l'hôtel où on avait prévu d'aller, près du fleuve... Toute la nuit, il n'a cessé de pleuvoir, pleuvoir, pleuvoir... tant et si bien que le lendemain matin, le quartier était plongé dans 1m20 de flotte, y compris la réception de notre hôtel... ça a été la plus grosse inondation que Hoi An a connu ses 10 dernières années et la ville a été déclarée en "état d'urgence" par les autorités... Alors bon, nous au début on était assez excités de vivre ça, c'était une vraie aventure quoi. On est sortis de notre hôtel (on est passés pour des héros auprès de certains, notamment auprès d'un japonais complètement tétanisé) en s'accrochant aux grilles des maisons pour ne pas être emportés par le courant ; autour de nous, on entendait les éclats de rire des habitants de Hoi An pour qui la ville s'était transformée en piscine municipale ; et au milieu de tout ça, les pêcheurs sillonnaient la ville en barque... c'était complètement surréaliste !!! Bon, ça, c'était au début ; après, on a commencé a sérieusement paniquer : la pluie ne cessait toujours pas, l'eau continuait à monter et on a commencé à entendre des rumeurs ("deux français sont morts cette nuit, noyés pendant leur sommeil..." je ne sais toujours pas si cette histoire est vraie!). Puis l'armée a débarqué, les tour-operators ont fait évacuer leurs touristes... Notre chambre était au demi premier étage, si l'eau continuait à monter, nos affaires (y compris PC, appareil photos, camera) allaient être foutues... Bref, sur les conseils avisés de Freddy (une fabuleuse rencontre, un grand personnage) nous avons décidé de partir au plus vite de notre hôtel : on s'approche donc de notre quartier, mais là, panique à bord : il fait nuit, l'eau est plus haute que jamais et personne ne veut nous prendre en barque pour qu'on rejoigne notre hôtel parce que c'est devenu trop dangereux : l'armée empêche les pêcheurs de prendre des gens avec eux... qu'à cela ne tienne, on parvient à les contourner, on trouve une barque qui accepte de nous emmener, on fait une entrée (remarquable!) dans le hall de notre hôtel en barque... tous les touristes se mettent à paniquer ("est-ce qu'on part avec eux, est-ce qu'on attend qu'il fasse jour pour évacuer?"), nous on se dépêche de faire nos sacs qu'on jette dans la barque et on se faufile dehors, sous des trempes d'eau... La patronne de l'hôtel, résignée, nous demande de fermer le cadenas de la grille de son hôtel, sans doute redoutait-elle les pillages!! Nous, on part vers le seul hôtel où il reste de la place : 25 $ la chambre (tout ca parce qu'il y a une piscine, voyez l'ironie !) avec une grosse boule dans la gorge : nous, on a pu partir, mais les autres ???
Dès le lendemain, la décrue a commencé et tout allait mieux dans le centre ville.
Mais nos aventures ne s'arrêtent pas là : nous sommes maintenant confrontés à un problème de VISA. Je vous passe les détails, mais en gros, nous n'avions qu'un VISA de deux semaines, extensible sur place (super facilement nous avait-on dit). Le problème, c'est que nos visas sont particuliers (parce qu'on les a fait faire en Indonésie) et qu'on ne peut pas faire d'extension... et ça, nous ne l'avons appris que très tard parce que le bureau administratif était sous les eaux les jours derniers... Nous sommes donc partis en extrême urgence à Hanoi, pour commencer d'autres démarches (et les administrations communistes, c'est un vrai bonheur, à commencer par le fait que personne ne parle anglais, même pas au service de l'immigration!).
Bon, continuons, parce que jamais deux sans trois : notre première nuit à Hanoi fut un vrai délice : Freddy nous avait dit qu'il était très difficile de se loger à Hanoi et qu'il valait mieux réserver une chambre à l'avance... impossible pour nous puisque nous sommes arrivés en catastrophe... En arrivant à Hanoi (il était 1h du matin), nous apercevons par-ci par-là des backpackers errer dans les rues avec leurs gros sacs à la recherche d'un hôtel : tout était complet, d'autant plus qu'avec les inondations, tous les touristes qui étaient vers Hoi An on décidé en même tant que nous de migrer vers Hanoi... Bref, par chance, nous trouvons un hôtel qui nous a "gentiment" proposé de dormir sur un vieux matelas par terre dans la réception pour 14 $ (un prix aberrant)... Toute la nuit nous avons entendu des touristes qui frappaient à la porte pour tenter d'être hébergés... je peux vous assurer que je n'ai jamais autant apprécié un matelas qui pue a même le sol...
Voila, aujourd'hui, notre dossier pour faire les VISAS est entre les mains du service de l'immigration : nous sommes officiellement clandestins depuis quelques jours ! Nous aurons la réponse cet après midi : soit nous partons en urgence vers Bangkok (et on paye une amende à la frontière) pour faire un visa depuis là-bas, soit tout va bien et on continue notre petit train train quotidien... SUSPENS !!! (Mais on reste très zen !)