dimanche 25 novembre 2007

HOI AN : DEBUT D'UNE SERIEUSE SERIE DE POISSES

Tout avait pourtant bien commencé ... on a pris le train de HCMC pour Hue (20 heures de trajet) où on a rencontré des gens supers (dès qu'on brise la glace, les vietnamiens s'avèrent être d'une générosité sans borne, c'est très touchant).

A Hue, le temps a commencé à se gâter : les pluies tropicales ont commencé à nous empêcher de nous balader dans les environs. Alors on s'est dit - soit, si c'est comme ça, on s'en va vers une autre ville : Hoi An, charmante petite ville classée au patrimoine mondial par l'UNESCO, dont on ne nous avait que du bien... On est arrivé vers 18h (donc en pleine nuit) sous une pluie battante (genre rideau d'eau impénétrable)... tant pis, on serre les dents et on continue à marcher jusqu'à l'hôtel où on avait prévu d'aller, près du fleuve... Toute la nuit, il n'a cessé de pleuvoir, pleuvoir, pleuvoir... tant et si bien que le lendemain matin, le quartier était plongé dans 1m20 de flotte, y compris la réception de notre hôtel... ça a été la plus grosse inondation que Hoi An a connu ses 10 dernières années et la ville a été déclarée en "état d'urgence" par les autorités... Alors bon, nous au début on était assez excités de vivre ça, c'était une vraie aventure quoi. On est sortis de notre hôtel (on est passés pour des héros auprès de certains, notamment auprès d'un japonais complètement tétanisé) en s'accrochant aux grilles des maisons pour ne pas être emportés par le courant ; autour de nous, on entendait les éclats de rire des habitants de Hoi An pour qui la ville s'était transformée en piscine municipale ; et au milieu de tout ça, les pêcheurs sillonnaient la ville en barque... c'était complètement surréaliste !!! Bon, ça, c'était au début ; après, on a commencé a sérieusement paniquer : la pluie ne cessait toujours pas, l'eau continuait à monter et on a commencé à entendre des rumeurs ("deux français sont morts cette nuit, noyés pendant leur sommeil..." je ne sais toujours pas si cette histoire est vraie!). Puis l'armée a débarqué, les tour-operators ont fait évacuer leurs touristes... Notre chambre était au demi premier étage, si l'eau continuait à monter, nos affaires (y compris PC, appareil photos, camera) allaient être foutues... Bref, sur les conseils avisés de Freddy (une fabuleuse rencontre, un grand personnage) nous avons décidé de partir au plus vite de notre hôtel : on s'approche donc de notre quartier, mais là, panique à bord : il fait nuit, l'eau est plus haute que jamais et personne ne veut nous prendre en barque pour qu'on rejoigne notre hôtel parce que c'est devenu trop dangereux : l'armée empêche les pêcheurs de prendre des gens avec eux... qu'à cela ne tienne, on parvient à les contourner, on trouve une barque qui accepte de nous emmener, on fait une entrée (remarquable!) dans le hall de notre hôtel en barque... tous les touristes se mettent à paniquer ("est-ce qu'on part avec eux, est-ce qu'on attend qu'il fasse jour pour évacuer?"), nous on se dépêche de faire nos sacs qu'on jette dans la barque et on se faufile dehors, sous des trempes d'eau... La patronne de l'hôtel, résignée, nous demande de fermer le cadenas de la grille de son hôtel, sans doute redoutait-elle les pillages!! Nous, on part vers le seul hôtel où il reste de la place : 25 $ la chambre (tout ca parce qu'il y a une piscine, voyez l'ironie !) avec une grosse boule dans la gorge : nous, on a pu partir, mais les autres ???



Dès le lendemain, la décrue a commencé et tout allait mieux dans le centre ville.

Mais nos aventures ne s'arrêtent pas là : nous sommes maintenant confrontés à un problème de VISA. Je vous passe les détails, mais en gros, nous n'avions qu'un VISA de deux semaines, extensible sur place (super facilement nous avait-on dit). Le problème, c'est que nos visas sont particuliers (parce qu'on les a fait faire en Indonésie) et qu'on ne peut pas faire d'extension... et ça, nous ne l'avons appris que très tard parce que le bureau administratif était sous les eaux les jours derniers... Nous sommes donc partis en extrême urgence à Hanoi, pour commencer d'autres démarches (et les administrations communistes, c'est un vrai bonheur, à commencer par le fait que personne ne parle anglais, même pas au service de l'immigration!).

Bon, continuons, parce que jamais deux sans trois : notre première nuit à Hanoi fut un vrai délice : Freddy nous avait dit qu'il était très difficile de se loger à Hanoi et qu'il valait mieux réserver une chambre à l'avance... impossible pour nous puisque nous sommes arrivés en catastrophe... En arrivant à Hanoi (il était 1h du matin), nous apercevons par-ci par-là des backpackers errer dans les rues avec leurs gros sacs à la recherche d'un hôtel : tout était complet, d'autant plus qu'avec les inondations, tous les touristes qui étaient vers Hoi An on décidé en même tant que nous de migrer vers Hanoi... Bref, par chance, nous trouvons un hôtel qui nous a "gentiment" proposé de dormir sur un vieux matelas par terre dans la réception pour 14 $ (un prix aberrant)... Toute la nuit nous avons entendu des touristes qui frappaient à la porte pour tenter d'être hébergés... je peux vous assurer que je n'ai jamais autant apprécié un matelas qui pue a même le sol...

Voila, aujourd'hui, notre dossier pour faire les VISAS est entre les mains du service de l'immigration : nous sommes officiellement clandestins depuis quelques jours ! Nous aurons la réponse cet après midi : soit nous partons en urgence vers Bangkok (et on paye une amende à la frontière) pour faire un visa depuis là-bas, soit tout va bien et on continue notre petit train train quotidien... SUSPENS !!! (Mais on reste très zen !)

SUR LA PISTE D' HO CHI MINH (CITY)

Ho Chi Minh Ville (HCMC), c'est Saïgon... rien que le nom, ça fait rêver, non ? Pourtant, c'est une ville qui n'a pas beaucoup de charmes apparents : des bâtiments ordinaires, une circulation démentielle (pas de feux rouges, que des klaxons) et pas vraiment de centre historique... Mais en même temps, on sent que c'est une ville qui grouille d'activités (et moi, j'adore ça, c’est mon côté parisien) : beaucoup de jeunes dans les rues avec des styles vestimentaires bien affirmés (des minets tendance rock avec des cheveux bleus aux charmantes demoiselles en tenue traditionnelle, le "Ao Dai", sorte de grande tunique en soie qui descend jusqu'aux pieds), des motos partout et tout le temps (il faut passer un vrai apprentissage pour traverser la rue : s'insérer lentement dans la circulation et faire front sans paniquer), des marchés un peu partout avec une vraie ambiance.

Il n'y a plus aucune trace ici de la présence française (à part les stands de Vache Qui Rit et de mini baguettes bien de chez nous !), par contre, on se sent déjà un pied en Chine.

Le premier choc que nous avons ressenti ici, c'est la cuisine : elle est exquise ! Rien à voir avec les restos vietnamiens à Paris. Après l'Indonésie, où la nourriture n'est quand même pas terrible (j'en pouvais plus des fried rice et des plats supers épicés) ça fait un bien fou ... on pense vite récupérer les kilos qu'on a perdus.

Deuxième choc : les traces de la guerre du Vietnam. On n'avait pas du tout réalisé que la guerre s'est finie il y a peu de temps (30 ans en fait) et on a été surpris de voir pas mal d'estropiés à HCMC... bon, les mines anti-personnelles y sont sûrement pour beaucoup, mais on a aussi souvent vu des handicapés (à cause des produits chimiques balancés par les américains et qui continuent à polluer les sols) ou des gens qui ont des brûlures (à cause du Napalm)... Mais surtout, on s'est rendu compte que la plupart des gens que l'on croise dans la rue ont eux-mêmes participés à cette guerre, et ça, ça fait froid dans le dos... Même si les vietnamiens sont visiblement passés à autre chose, cette guerre est encore vraiment très présente ici.

Troisième choc : ici, tout se paye en dollars (même quand on paye en dongs, il arrive de temps en temps qu'on nous rende la monnaie en dollars) et on croise parfois des drapeaux américains dans les stands pour touristes. C'est tout de même étrange pour un pays qui s'est acharné a combattre l'impérialisme américain, non ?

Sinon, nous avons fait une excursion vers la secte Gaodai (une religion qui tente de faire la synthèse entre toutes les religions) : très kitch

Puis vers Cu-Ching, où ont été aménagés les tunnels des Viet-congs (ils ont été agrandis pour que les touristes, notamment les gros américains, puissent les traverser) : rien de tel pour bien se rendre compte de la condition des résistants et de leur hargne pour défendre leur pays. Ca avait un côté "Papa Schultze" (vous vous rappelez de cette série géniale ?) sauf qu'ici les américains ne sont pas vraiment les héros.

vendredi 2 novembre 2007

des videos et des photos de l'Indonesie

Ahhh, la magie d'internet qui nous permet de communiquer ou que l'on soit dans le monde... Nous avons decide de faire evoluer un peu ce blog et d'y ajouter des photos et des videos... parce qu' on s'est dit que si, a notre retour, on se faisait une soiree avec visionnage des 4000 photos (on en a deja plus de 1000 !!!) et des 18 h de films vous ne seriez surement pas tres nombreux a venir nous voir !!! Alors autant tout partager au fur et a mesure, non?


POUR LES VIDEOS : cliquez sur les liens ci dessous

- Une petite chronique animaliere :
http://www.youtube.com/watch?v=tLY2X2b4OW4
- Le lever du soleil sur le volcan Bromo :
http://www.youtube.com/watch?v=Eyl3U4mY4-s
- Un cours de danse balinaise :
http://www.youtube.com/watch?v=62Wp_3wdEyk
- Fabrication de Gamelan (instrument de musique traditionelle javanaise) :
http://www.youtube.com/watch?v=sLIYf4k7eXU
- Le Kawah Ijen (c'est la qu' on a cru mourir) :
http://www.youtube.com/watch?v=sLIYf4k7eXU
- La maison batak traditionnelle (une petite visite guidee dans la Guest House "Liberta" sur lac Toba) :
http://www.youtube.com/watch?v=dnsKWpYzyBY
Une musique indienne (l'image n'a aucun interet, mais on adore le son) :
http://www.youtube.com/watch?v=uJiMU5AZE6U
Le Ramayana a Solo (un grand moment de solitude) :
http://www.youtube.com/watch?v=Ef8M82gxY44

Sinon, deux autres videos dont on est fan :
Where the hell is Matt (il faut du son, c'est mieux) :
http://www.youtube.com/watch?v=bNF_P281Uu4
Et la 2eme (mais il faut la voir apres Where the Hell is Matt, sinon ca n'a aucun sens (je suis sure que ca va vous faire rire) :
http://www.youtube.com/watch?v=JFeSH655mas

Bon, ne vous faites peut etre pas tout d'un coup, vous risqueriez de saturer....
Pour le moment, on jette tout en bloc, on les classera plus tard dans leurs posts respectifs...

POUR LES PHOTOS

Sinon, on vous a aussi mis des diaporamas de photos un peu plus bas.... Par contre, les photos sont serieusement coupees, mais si vous lancez le diaporama en appuyant sur ''Play'', puis que vous double cliquez sur n' importe quelle photo, vous arriverez sur le site qui nous heberge et vous pourrez les voir en entier. Pour voir tous les diaporamas, il faut cliquer sur "voir les anciens messages"
Par ailleurs, si vous n'arrivez pas a les voir, dites le nous, on vous les fera parvenir autrement.


Gros bisous a tout le monde, on s'envole dans deux heures pour le Vietnam !!!

L'INDONESIE SI CA VOUS TENTE

BIEN POUR

Le dépaysement, la nature, la culture

PROBLEME

L'Indonésie compte 13 000 îles dont la moitié sont habitées. C'est un pays immense et il vaut mieux cibler ce qu'on veut faire avant partir sinon on est vite frustrés.

ADMINISTRATIF

- Visa obligatoire qu'on peut obtenir en arrivant en Indonésie (pour un visa de plus d'un mois ça devient plus complexe. Voir notre post "galère de visa pour l'Indonésie" écrit en septembre)

- Régime politique : République, Régime présidentiel. Suharto a été renversé en 98 et depuis la liberté de la presse défend ses droits.

- Economie : la crise monétaire de 98 a mis le pays à genoux alors qu'il était en pleine croissance. On a souvent vu de grands bâtiments modernes complètement abandonnés.

SANTE

- Pas de vaccin obligatoire mais il est recommandé d'être vacciné contre le typhus, les hépatites A et B.

- Le palu est présent partout.

CLIMAT

En septembre il fait très très chaud (j'ai cru plusieurs fois que mes cheveux allaient s'enflammer!), il faut dire que l'Indonésie est à cheval sur l'équateur. Normalement les moussons commencent en octobre (cette année elles avaient un mois de retard et commençaient à peine quand on est partis). La meilleur saison est juin-septembre mais c'est aussi la saison la plus touristique.

MONEY MONEY MONEY

- Monnaie : Roupiah

- taux de change : 1euro=13 000 rupiahs. Alors ici on est très vite millionnaires (dès qu'on tire plus de 100 euros en fait). On peut faire voler les billets dans la chambre d'hôtel, nager dedans... tout ça quoi.

Par contre les ATM sont souvent limités à 1 500 000 rupiahs, il faut donc très souvent retirer de l'argent.

- Logement : ça dépend des îles

Sumatra : de 35 000 Rps à 100 000 Rps (dans les villes)

Bali : de 60 000 Rps à... beaucoup plus cher.

Java : de 50 000 à 100 000 (à Jakarta et près des volcans)

Bouffe : en gros, on peut manger dans la rue pour 5 000 Rps par plat (certains sont vraiment excellents) à plutôt 20 000 Rps dans les petits resto et 50 000 dans les resto plus classes.

TRANSPORT

Nous les avons tous testés, on peut donc dire que nous sommes devenus presque des spécialistes du transport indonésien.

Pour les trajets longues distances, le mieux, c'est le train, mais il n'y en a que sur Sumatra (peu de lignes) et sur Java. Les 1eres classes ont la clim, les 2de non (et de toutes petites fenêtres, on a donc bien chaud mais ça reste confortable), les 3eme classe sont un vrai bordel. Dans chaque classe, des vendeurs ambulants viennent nous proposer toute sorte de choses (eau, bouffe faite sur place, cireurs de chaussures, journaux, porte clefs... tout y passe)

Sinon, le bus, mais c'est pas terrible parce que les routes ne sont pas toujours bonnes, les chauffeurs klaxonnent tout le temps (sur 12h de route, c'est lourd !) et ils tombent souvent en panne.

Sur les trajets petites distances, se méfier de certains minibus de compagnies privées où les chauffeurs touchent des primes s'ils mettent moins de temps que d'habitude pour faire le trajet : ils conduisent vraiment comme des fous furieux et font souvent la course entre eux.

Le minibus local ("OPLET" à Sumatra, "BEMO" à Bali et Java) : c'est le moyen de transport des indonésiens. Le problème, c'est qu'ils font toujours de petites distances (en général, ils rejoignent le marché du coin) du coup, il faut souvent en changer. Ca reste un moyen de transport très sympa.

La moto : le meilleur moyen de transport (on les loue à la journée), qui nous permet d'être libres (pas de contrainte d'horaire ni de trajet). Nous, on adore... On se sent pousser des ailes à chaque fois et dès qu'on se perd on découvre des endroits surprenants... Par contre, c'est casque obligatoire : les indonésiens n'en mettent pratiquement jamais, mais il suffit qu'un touriste se lâche pour qu'un policier lui tombe dessus... l'amende est toujours trop élevée, du coup on glisse un billet dans la poche du policier et on entre dans le circuit de la corruption...

Il faut aussi normalement un permis de conduire international (que nous n'avons pas biensûr !). Bon, nous n'avons jamais été arrêté, mais je crois que nous avons eu beaucoup de chance, surtout à Bali (beaucoup de touristes que nous avons croisé nous ont raconté que ça leur était arrivé)

L'avion : Toutes les compagnies indonésiennes sont black listées... Ceci dit, ce n'est vraiment pas cher et ça permet de gagner un temps monstre ! Nous, on les a pris pour aller d'île en île. Par contre, je déconseille ADAMAIR qui nous a annulé un vol 3 jours avant le départ... c'est très énervant, surtout quand on a une correspondance derrière.

Le ferry : Bah, c'est un ferry quoi... Ca va pas très vite et ça tangue

Ha oui, j'oubliais : tous ces moyens de transport (à part l'avion) arrivent toujours en retard (c'est l'Asie quoi!)

NIGHT LIFE

Pas vraiment, sauf à Jakarta et à Kuta (Bali). Ici, mieux vaut ne pas se coucher trop tard (de toute façon, il n'y a rien à faire) et se lever tôt, avant qu'il ne fasse trop chaud et avant que les touristes ne se lèvent.

LANGUE

Le bahasa indonesia est la langue officielle depuis 1945. En fait, c'est du malais qui a évolué un peu différemment. Si vous voulez connaître quelques mots, voir le post "la Malaisie si ca vous tente" écrit en septembre. (Pour bien négocier, c'est plus efficace si on apprend à compter en bahassa.)

Anglais : pas partout, mais dans l'ensemble ça va.

TECHNIQUE

- Internet : Dans les grosses villes seulement et dans les lieux très touristiques. La connexion est souvent lente sauf quand le cyber café est collé à une poste !

- Gravage de CD et DVD : c'est rare

- Prises électriques : les mêmes qu'en France, donc pas besoin d'adaptateur.



LES PHOTOS DE SUMATRA

Cliquez ici pour voir les photos plein cadre de SUMATRA

LES PHOTOS DE BALI

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LES PHOTOS DES ILES GILLI

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LES PHOTOS DE JAVA

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L'INDONESIE EN QUELQUES MOTS


L'Indonésie est un pays absolument immense, nous ne nous en étions pas vraiment rendus compte avant de partir. Du coup ce n'est pas un pays vraiment unifié et beaucoup de régions ont des désirs d'indépendance : le Timor Oriental a réussi à l'obtenir (en 99) et des régions comme Aceh (Nord-Ouest de Sumatra) protestent. En gros, le problème c'est que le gouvernement se concentre surtout sur le développement de Java et en oublie un peu les autres îles, alors que les habitants payent autant "d'impôts". A Aceh ça craignait il y a quelques années, il y avait un vrai conflit armé entre les mouvements séparatistes et les forces gouvernementales, mais avec le Tsunami qui a bien ravagé la région de Banda Aceh (le Tsunami est parti de là) le gouvernement a réinjecté des fonds dans le développement de l'île et un cessez-le-feu a été signé. Mais on peut sûrement s'attendre à ce que les tensions repartent dès que la région se sera relevée si le gouvernement l'oublie à nouveau. De même, si le gouvernement continue à favoriser Java, on peut s'attendre à ce que d'autres régions se soulèvent.

A travers les 3 îles que nous avons faites, on a pu se rendre compte à quel point chacune est différente. Tout d'abord si le Bahasa Indonesia est la langue officielle, chaque île, voir chaque région dans les iles continue à parler sa langue locale. Sur place rien ne fait plus plaisir aux indonésiens que des touristes qui parlent le dialecte local.

Par ailleurs, chaque île a vraiment une ambiance particulière et on a souvent eu droit à des "ici c'est mieux que la-bas". Bambang à Sumatra nous a dit que sur les autres îles "ils ne pensent qu'à l'argent" tandis qu'un jeune à Bali nous disait que sur les autres îles "les gens ne sont pas aussi sensibles". Bref pour résumer il n'y a pas vraiment de sentiment national en Indonésie. Ceci dit en voyageant, on s'est quand même rendu compte qu'il y avait des similitudes sur quelques points :

RELIGION

A Sumatra on a rencontré des lycéens qui nous ont dit, comme une leçon apprise par cœur, que l'Indonésie est un pays de tolérance parce qu'ici toutes les religions sont traitées à égalité. Et bien c'est vrai, et c'est la première fois que nous avons vu ça à cette échelle. Il y a 87% de musulmans (ce qui fait de l'Indonésie le premier pays musulman au monde en terme de population). C'est un Islam modéré, avec autant de femmes voilées (et avec toutes sortes de voiles) que de femmes têtes nues. Mais comme beaucoup de pays pauvres, l'islamisme séduit quand même et des mouvements intégristes comme la Jemaah Islamiyah parviennent à recruter parait-il... C'est aussi le pays où se trouve le plus grand monument bouddhiste au monde : BOROBUDUR (à Java). On trouve aussi beaucoup de chrétiens (plutôt des protestants puisque l'Indonésie a été une colonie hollandaise puis britannique). Enfin, les hindous, en particulier à Bali (qui est une île majoritairement hindoue avec des castes et tout, mais un hindouisme franchement animiste où la religion sert plutôt à conjurer le sort qu'à "élever l'âme"). Ici chacun est fier de son appartenance religieuse et tout le monde respecte les croyances de chacun. Pour exemple : c'était le Ramadhan pendant que nous étions là-bas, les personnes qui ne sont pas musulmanes mangeaient discrètement le midi par respect pour les musulmans et pour ne pas leur donner envie de rompre leur jeune. Moi je trouve ça vraiment fort.

Ce qui est plutôt mal perçu par contre c'est l'athéisme... On a senti qu'on avait mis mal à l'aise plusieurs personnes quand on disait que nous n'avions pas de religion.

CORRUPTION

Ca, c'est le grand mal de beaucoup de pays asiatiques et l'Indonésie ne fait pas exception, quelque soit l'ile où on se trouve. Un récent bilan annonçait que sur 179 pays, l'Indonésie occupait la 143ème place (en 1 le pays pas du tout touché par la corruption). Ce qui est scandaleux ici, c'est que la corruption est devenue une telle banalité qu'elle est descendue jusque dans les populations civiles. Bambang (propriétaire d'une guest house à Sumatra - un homme exceptionnel) nous disait que toutes les nuits les flics venaient racketter dans sa guest. De même à Bali où ils ne se cachent même plus et viennent voir les patrons des guest houses en pleine journée. Ici, un policier est un homme détesté parce que tout le monde sait que c'est une crapule. Si sa maison brûle, personne ne lui portera secours nous a-t-on dit. Passe encore si les personnes rackettées étaient petées de tunes mais ce sont des gens modestes voir carrément pauvres qui paient. Moi ça me fout les nerfs en pelote.

ARGENT

Alors là, vaste question. Ici, tout, absolument tout, se négocie et pour tout le monde. Je n'avais jamais vu ça à ce niveau. Dans les bus, personne ne paie le même prix par exemple. Le seul tarif fixe, c'est le prix de l'essence. Je pense même qu'au bout du compte, personne ne connait le prix coûtant. Moi ça me gène un peu de marchander, parce qu'après tout, ça ne fait qu'une différence de quelques euros pour nous tandis que ça fait une différence de plusieurs milliers de roupiah pour eux... et nous sommes vraiment beaucoup plus riches que la plupart d'entre eux. Mais ici, le marchandage est un véritable art de vivre et qui ne le fait pas passe vraiment pour un con (ou pour une vache à lait, ça dépend du point de vue). Au bout d'une semaine on commence à avoir en tête le prix (approximatif) des choses et on peut faire baisser les prix d'une manière raisonnable.

Sinon, et encore une fois c'est vrai partout, les indonésiens sont les rois de la débrouille et ici tout se paie, même les petits services rendus ce qui bizarrement n’induit pas que les rapports entre les gens soient mois sincères.

POLLUTION

Bon, juste un petit mot pour dire qu'ici on est loin, très loin, du pot catalytique et autres soucis écologiques. Les indonésiens en sont encore à jeter les papiers de bonbon par la fenêtre pour ne pas encombrer la voiture... Je ne sais pas comment on va faire pour promotionner le développement durable dans ce pays mais c'est pas gagné.